Edmundston: les retraités appelés à reprendre le collier

La Chambre de commerce d’Edmundston et Travail NB ont annoncé, en début d’année, la création d’une nouvelle agence visant à jumeler des employeurs du Madawaska à des retraités souhaitant retourner sur le marché du travail. Réal Ouellette et Julie Lavoie, du Club de Golf Fraser d’Edmundston, sont parmi les premiers participants. Le journal est allé à leur rencontre, jeudi matin.
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Allison Roy

IJL – Réseau.Presse – Acadie Nouvelle

Réal Ouellette a pris sa retraite de l’industrie de la construction en 2016.

Le passionné d’agriculture consacrait depuis ses étés à l’entretien d’un grand potager maison, jusqu’à ce qu’un changement de cap s’impose.

«Ça fait quatre ou cinq ans que j’ai pris ma pension. Nous avions l’habitude de faire de grands jardins à la maison, mais veux, veux pas, on avance en âge et ça devient plus difficile de travailler avec ça. Cette année, ma femme était malade au début du printemps, et l’on a décidé qu’on n’en ferait pas. Il a donc fallu trouver quelque chose pour occuper mon temps», expliquait-il sur son nouveau lieu de travail, jeudi.

Après avoir communiqué avec la nouvelle Agence Emploi Retraite, M. Ouellette a été jumelé avec le Club de Golf Fraser.

Julie Lavoie, la directrice générale, explique que le club n’a pas reçu autant de c.v. qu’à l’habitude cette année pour pourvoir les postes saisonniers.

Elle note d’autant plus que l’intérêt du retraité est tombé à point avec le congé de maladie d’un autre employé.

«Au premier abord, on savait que M. Ouellette avait beaucoup d’expérience et connaissait bien les équipements d’entretien de terrain. Tout de suite, ça nous a éveillés et ç’a été un match parfait», témoigne-t-elle.

Depuis le début mai, M. Ouellette passe donc plus ou moins 40 heures par semaine sur la tondeuse à gazon.

Il affirme y prendre plaisir et souhaiterait continuer le boulot, mais à temps partiel, une fois le retour de son collègue prévu en juillet.

«Je ne me vois pas enfermé dans un bureau. J’aime ça être dehors, dans la nature, et profiter du beau temps», a-t-il ajouté.

Pour sa part, Mme Lavoie s’est dite emballée de continuer à travailler avec l’Agence.

«On est déjà en train d’en parler, puisqu’on a besoin de quelqu’un pour nettoyer les (voiturettes). Nous avons déjà un autre contact qui pourrait devenir un nouveau jumelage.»

Marco Ruest, l’un des agents du programme, affirme que les affaires vont bon train, après avoir ralenti quelques semaines pendant le confinement de la région.

«Les jumelages commencent à se faire. On a un bon nombre d’employeurs qui se sont inscrits et un bon nombre de retraités aussi», a-t-il affirmé.

M. Ruest n’était pas en mesure d’indiquer, jeudi, combien de jumelages ont été effectués jusqu’à présent ni combien de personnes ont signalé leur intérêt.

Néanmoins, il avance que son équipe travaille quotidiennement pour trouver de bons matchs et que certains jumelages sont sur le point de se concrétiser.

Lors de son lancement, l’Agence Emploi Retraite s’était donné comme objectif de faire des jumelages avec au moins 25 retraités et d’impliquer au moins 40 employeurs dans le projet pilote durant la première année d’opération.

Outre, l’Agence offre des ateliers de fiscalité, des services de préparation à l’emploi et des suivis périodiques suite aux jumelages.

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