Vivre sa francophonie orléanaise

Recevoir des services en français reste parfois encore difficile pour combler son sac en matière de francophonie? Et si la francophonie orléanaise allait au-delà de noms de rues en français?

_______________________

André Magny

IJL – Réseau.Presse – L’Orléanais

 

Le recensement de 2021 l’a démontré, le français est en déclin en Ontario comparativement à ce qu’il était en 1971. Presque deux fois moins de francophones soit 6,4 % contre 3,4 % lors du dernier recensement. Pourtant, s’il existe un organisme à Orléans qui, depuis 12 ans, fait en sorte que les Orléanais sont fiers de leurs racines, c’est bien la Société franco-ontarienne du patrimoine et de l’histoire d’Orléans. La présidente de la SFOPHO, Nicole Fortier, est d’avis que, en tant qu’Orléanaise, l’une des choses qui la ravit, c’est bien le fait d’avoir l’accent aigu sur le «e» d’Orléans. Un accent qui fut remis sur le mot Orléans il y a presque 30 ans.

Selon Nicole Fortier, le fait d’avoir des écoles francophones à Orléans est aussi une chose réconfortante pour les francophones comme le fait d’entrer dans un magasin et de pouvoir entendre de la musique en français.

Faut-il croire que tous accordent de l’importance au fait français dans Orléans? Duncan Redburn pourrait être l’un de ceux-là. Ancien militaire à la retraite, francophone par sa mère, il a passé une partie de sa vie dans l’Ouest canadien. En prenant exemple sur lui et sa femme, qui est d’origine allemande, il considère qu’ils ne sont pas «de vrais Franco-Ontariens. Ça fait juste un an qu’on habite à Orléans.» Concernant les services en français, ce n’est pas son cheval de bataille bien que ses enfants soient issus de l’immersion française. «Ça ne nous dérange pas vraiment si c'est tout en anglais.» Mais attention, il ne veut tout de même pas dire qu’il n’y a pas de services en français. «Ça se peut qu’il y ait des services en français, mais, moi, je ne les utilise jamais parce que mon habitude est d’utiliser l’anglais. Alors, s’il y a des Franco-Ontariens qui ont de la misère à utiliser des services parce qu'ils sont juste en anglais, ça, je ne l’ai jamais vu ou entendu.»

En français, svp

Pour certains cependant, les services en français sont importants. Parlez-en à Roxane Burelle, qui vient de fêter les 10 ans de son salon de coiffure à Orléans, Studio Fuzion. «Les clients me font comprendre qu’ils viennent à mon salon parce qu’ils peuvent se faire servir en français.» Au Salon Fuzion, toutes les coiffeuses peuvent s’exprimer et comprendre le français, «même celle qui est anglophone, mais qui vient de Montréal!», comme le souligne celle qui coiffe les têtes orléanaises depuis 25 ans.

C’était important pour Roxane Burelle de s’installer à Orléans plutôt qu’Ottawa? «Tout à fait! Je suis née à St-Isidore, je ne parlais pas beaucoup anglais quand je suis venue étudier à Ottawa. Donc, pour moi, Orléans, c’était plus facile.» Et les choses ont-elles changé depuis son arrivée en matière de services en français dans les commerces?  Oui… si je prends l’exemple de Place d’Orléans, avant, on pouvait se faire servir dans les deux langues ou on s’adressait d’abord à nous en français, maintenant, on se fait servir en anglais…»

 

-30-

Titre : Studio Fuzion

Légendre : Roxane Burelle (arrière, au centre) a fêté les 10 ans de son salon au mois d’août; un salon où le français est à l’honneur.

Photo : gracieuseté de Roxane Burelle.

  • Nombre de fichiers 2
  • Date de création 18 septembre, 2023
  • Dernière mise à jour 18 septembre, 2023
error: Contenu protégé, veuillez télécharger l\'article