Victime de violence et francophone? De quoi avez-vous besoin?

Le parcours des femmes francophones ayant subi de la violence fondée sur le genre à l’Île-du-Prince-Édouard est très peu documenté.  Avec sa nouvelle étude lancée récemment en collaboration avec l’École de travail social de l’Université de Moncton, au Nouveau-Brunswick, Actions Femmes veut changer cela.

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Jacinthe Laforest

IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne

 

 

 

En partant du point de vue de l’expérience des femmes francophones victimes de violence basée sur le genre à l’île, Actions Femmes ÎPÉ a lancé une étude pour mieux comprendre les obstacles rencontrés par celles-ci, à identifier des pistes de solutions et susciter des changements systémiques au sein des organismes gouvernementaux et communautaires dans la conception et la livraison de programmes et services aux femmes francophones d’horizons culturels divers en situation de violence.

«Au fil des années, le personnel d’Actions Femmes s’est vu demander d’intervenir dans des dossiers de violence, alors que nous ne sommes pas formées pour ça.  Mais les femmes avaient besoin d’aide en français.  On s’est dit qu’il y avait un manque», dit Annick Mondat Allemann, directrice générale d’Actions Femmes depuis mars dernier.

En 2021, Actions Femmes avait  lancé le projet Féminin PluriElles, dont l’objectif était d’aller à la rencontre des femmes des communautés acadiennes et francophones de l’Île-du-Prince- Édouard (ÎPE), et de partager leurs témoignages.  Une série d’articles pertinents et éclairants avait permis de montrer la diversité des femmes qui composent nos communautés francophones et de partager leurs réalités et leurs défis.

Au cours de cet exercice, un dossier spécial sur les violences conjugales a permis de mettre en lumière toute la complexité du phénomène de violence conjugale et de violence basée sur le genre, et sur les spécificités de ces expériences dans un contexte linguistique minoritaire.

Pour faire suite à cet exercice, Actions Femmes souhaite comprendre de manière plus approfondie la situation de la violence basée sur le genre à l’ÎPÉ.  «Comme nous l’a appris le projet Féminin Pluri-Elles, c’est toute la communauté qui doit se mobiliser pour aider les femmes prises dans des situations de violence conjugale. Il est donc important pour nous de bien comprendre les obstacles vécus par les femmes, mais également les pistes de solutions afin de mobiliser cette communauté», a insisté Julie Gagnon, présidente par intérim d’Actions Femmes ÎPÉ.

Devant les membres d’Actions Femmes réunis en assemblée générale annuelle, la jeune chercheuse Chloé Delaquis associée à l’École de travail social de l’Université de Moncton a rappelé que tous les témoignages recueillis sont confidentiels et traités avec tout le respect qui leur est dû.

«Nous recherchons des femmes ayant vécu de la violence, mais également des personnes qui ont été témoins, ou qui ont cherché à aider.  Nous voulons aussi parler avec des professionnels.  Il n’y en a pas beaucoup qui parlent français à l’Île, mais même les professionnels anglophones peuvent nous aider à déterminer ce dont les femmes victimes de violence ont le plus besoin.  Je ne suis pas à l’aise de dire si nous avons déjà des femmes qui participent, parce que nous sommes extrêmement q23vigilantes sur la confidentialité, mais je peux dire que nous en cherchons d’autres», dit la jeune chercheuse.

Les résultats, présentés sous forme de rapport, serviront à appuyer l’organisme dans ses démarches auprès de différents acteurs et partenaires à l’ÎPÉ afin de déterminer les principaux obstacles vécus par les femmes francophones ayant subi de la violence basée sur le genre, d’identifier des pistes de solutions innovantes et d’améliorer l’accompagnement des femmes survivantes.

Les résultats serviront également à appuyer une campagne de sensibilisation et de prévention.

 

 

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Photos

 

Chloé Delaquis est étudiante au baccalauréat en travail social à l’Université de Moncton.  C’est elle qui se charge de l’étude qu’Actions Femmes mène sur les besoins des femmes francophones victimes de violence lorsqu’elles veulent faire des changements dans leur vie, et qu’elles veulent se protéger.  (Photo : J.L.)

 

Actions Femmes s’est associée à l’École de travail social de l’Université de Moncton pour une étude sur les besoins des femmes francophones de l’ÎPÉ qui subissent de la violence liée à leur genre.

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  • Date de création 27 juin, 2023
  • Dernière mise à jour 27 juin, 2023
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