Vents de Tremble : moteur d’inclusion sociale

Depuis 2016, Aspen Winds/Vents de Tremble soutient les personnes vivant avec une déficience intellectuelle. Pour continuer de mener à bien leur mission, l’organisme a besoin de fonds pour la construction d’un nouveau bâtiment.

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Ophélie Doireau

IJL – Réseau.Presse – La Liberté

Aspen Winds/Vents de Tremble est la fusion de deux organismes. En effet, en 2016, Atelier La Montagne et La Résidence de Lourdes ont décidé de se regrouper sous une même entité pour opérer de manière plus efficace leurs services envers les personnes vivant avec une déficience intellectuelle. L’organisme, situé à Notre- Dame-de-Lourdes, possède donc une résidence pour quatre personnes, un atelier où se rendent chaque jour 17 personnes pour le programme de jour et un magasin satellite à Carman. Aspen Winds/Vents de Tremble dessert toute la région rurale de La Montagne.

Favoriser l’inclusion

Gisèle Bosc, qui a rejoint le conseil d’administration à l’automne 2022, rappelle que dans les années 1970 et 1980, date de création des organismes l’Atelier La Montagne et La Résidence de Lourdes, les mentalités n’étaient pas les mêmes. « Dans notre communauté, il y avait des besoins pour des services pour les personnes vivant avec des déficiences intellectuelles. Autant pour une résidence que pour un endroit où ils pouvaient mettre en application leurs habiletés quotidiennes quand ils seraient adultes. »

Michaela Knibbs, directrice générale depuis 2020, enchérit. « Dans les années 1970 et 1980, c’était vraiment différent. Il y avait la communauté d’un côté et les personnes avec une déficience intellectuelle de l’autre. La société les marginalisait. À Vents de Tremble, notre mandat est de favoriser leur intégration pour qu’elles fassent partie d’un tout. Nous luttons pour montrer qu’avoir une déficience intellectuelle ne signifie pas être différent. »

Une mission que prend à coeur la directrice générale. D’ailleurs, d’abord embauchée pour un terme d’un an, Michaela Knibbs ne se voyait pas repartir de l’organisme. « J’ai trouvé à Vents de Tremble, des amis et une vraie vocation. »

Entre l’atelier, le magasin et la résidence, neuf personnes travaillent pour Aspen Winds/ Vents de Tremble. Cependant, la résidence a été construite dans les années 1970 et certains aspects, dont le vieillissement des personnes, n’avaient pas été pri pris en compte comme le souligne Michaela Knibbs. « C’est difficile d’être en fauteuil roulant dans la résidence. Les couloirs sont étroits, les salles de bain sont petites. Ce n’est pas facile de se déplacer pour les personnes à mobilité réduite. Il faudrait remettre tout aux normes pour pouvoir continuer d’opérer. »

Besoin de nouveau bâtiment

Mais plutôt que de remettre aux normes, le CA et Michaela Knibbs estime qu’un nouveau bâtiment serait plus pertinent. Gisèle Bosc explique : « Ce qu’on se dit c’est que quitte à entamer des travaux, il vaudrait mieux construire quelque chose de nouveau qui répond aux critères de sécurité du gouvernement.

« Un nouveau bâtiment permettrait aussi d’anticiper des besoins futurs de vieillissement pour nos clients. De plus, réparer un ancien bâtiment peut coûter plus cher que la construction d’un nouveau. »

Les résidents actuels ont plus de 50 ans, comme une majorité des personnes qui se rendent au programme de jour. Cependant, Michaela Knibbs observe un certain changement. « Il y a quelques jeunes d’une vingtaine d’années qui viennent chez nous. En fait, après l’école, il arrive qu’ils n’aient pas d’endroits vers lesquels se tourner. Nous sommes là pour ces personnes.

« Mais pour nos plus anciens, nous ne voulons pas qu’après leur passage à Vents de Tremble, ils aillent dans un établissement de soins de longue durée. De toute façon, les infrastructures ne sont pas adaptées pour des personnes avec une déficience intellectuelle. Nous avons un résident qui vit chez nous depuis plus de 30 ans. »

Projet à 700 000 $

Le bâtiment combinerait alors les besoins des plus jeunes avec les besoins des aînés. Coût du projet estimé : 700 000 $ (1). Gisèle Bosc détaille le plan de match pensé par Aspen Winds/ Vents de Tremble. « Nous avons fait demande pour des octrois à différents paliers de gouvernement. Le gouvernement provincial cherche à voir si nous avons la capacité de prélever des fonds, quel est notre plan. Après avoir étudié notre dossier le gouvernement provincial donnera approbation pour construction d’un bâtiment ou pas.

« Depuis l’automne 2022, nous avons commencé à faire des prélèvements de fonds. Il y a eu une soirée filles, une soirée casino. Nous ne voulons pas non plus abuser de la générosité de la communauté bien qu’elle réponde très présente à chaque fois.

« Les gens sont vraiment très généreux. Ils participent aux soirées. Ceux qui ne peuvent pas y participer donnent autrement. C’est vraiment incroyable. La communauté aime l’idée d’avoir une résidence pareille à Notre-Dame-de- Lourdes. La réponse de Notre- Dame-de-Lourdes montre que les résidents d’Aspen Winds/ Vents de Tremble font bel et bien partis de la communauté. »

Et Michaela Knibbs espère bien convaincre le gouvernement provincial. « Nous espérons que le gouvernement va comprendre le besoin d’un nouveau bâtiment. Autrement, nous continuerons de présenter une demande et nous mettrons l’argent récolté de côté.

« Il n’y a pas d’autre établissement avec cette mission dans la région de Notre-Dame-de-Lourdes alors si la résidence vient à fermer, ses résidents se retrouveraient placés ailleurs au Manitoba.

« Être au rural donne la chance aux personnes de vraiment faire partie de la communauté. Il y a un sentiment de liberté. C’est vraiment différent. De plus, les personnes qui sont dans la résidence ont toujours vécu au rural alors si elles avaient dû déménager à la ville, l’adaptation aurait été difficile. »

(1) Il est possible de faire un don directement à l’organisme sur leur site internet : http://aspenwinds.ca.

 

Encadré :

 

Un secteur professionnel peu valorisé

Le secteur des services aux personnes vivant en situation de handicap est l’un des secteurs où les salaires sont les plus bas dans la province. En 2022, une revalorisation des salaires avait porté le salaire horaire minimum à 15,11 $. Difficile d’attirer et de retenir le personnel comme le souligne Michaela Knibbs, directrice générale de Aspen Winds/Vents de Tremble. « Le plus gros obstacle au recrutement dans ce secteur c’est la paie évidemment. « Notre métier fait partie de ceux qui sont essentiels. Mais qui ne sont pas valorisés. C’est un métier-passion. Quand tu passes tes journées aux côtés de ces personnes tu as l’impression de faire partie de leur famille. « Le gouvernement provincial travaille justement à valoriser le salaire pour appuyer le secteur. » En effet, à la fin mars, le gouvernement provincial a annoncé 104 millions $ dont 82 millions pour la revalorisation des salaires du personnel.

 

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Photos : Knibbs, Michaela ; Bosc, Gisèle 01, 02

BV : Michaela Knibbs est la directrice générale de Aspen Winds/Vents de Tremble et Gisèle Bosc est membre du CA.

Crédit photo : Marta Guerrero

  • Nombre de fichiers 3
  • Date de création 5 mai, 2023
  • Dernière mise à jour 5 mai, 2023
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