Université de Moncton : le comité citoyen n'entend pas baisser les bras

Le Comité Citoyen pour le changement de nom de l’Université de Moncton n’accepte pas la décision du Conseil des gouverneurs de l’institution d’enterrer une fois encore le dossier récurrent sur sa dénomination. Le regroupement va prendre une pause pendant les fêtes et repartir au front en janvier.

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Damien Dauphin

IJL – Réseau.Presse – Le Moniteur Acadien

 

Suite à la décision rendue par le Conseil de l’Université trois jours plus tôt, le Comité a tenu une conférence de presse virtuelle mardi 12 décembre pour annoncer sa position. Celle-ci est clair : il ne va pas abandonner le combat.

Une chronique de Jean-Marie Nadeau, publiée dans Le Moniteur Acadien du 8 février 2023, est à l’origine de la douzième tentative de faire changer le nom de «l’université acadienne par excellence». Celle-ci avait connu un tel retentissement que son auteur pouvait croire, à juste titre, que les mentalités étaient enfin prêtes à y donner suite. Brièvement découragé par ce nouveau revers, le militant nationaliste a vite retrouvé sa combativité.

«On n’a pas le droit d’abandonner notre liberté et de se taire, ni de laisser tomber notre identité. On ne lâche pas la patate! Par respect envers les 1400 signataires de notre pétition, les municipalités et l’ensemble de la communauté artistique qui ont été derrière nous, on ne peut pas baisser les bras», clame le coprésident du comité.

La coprésidente Lise Ouellette, qui a animé la conférence de presse, estime qu’en refusant d’aller plus loin dans la réflexion, «l’Université va à l’encontre de sa mission.» Elle indique que le Comité a relevé des failles dans le rapport livré par les chercheurs Maurice Basque et Stéphanie Chouinard à la demande de l’institution.

«Ils ont identifié l’importance des noms mais n’en ont pas tenu compte, regrette-t-elle. L’Université (de Moncton) est en milieu minoritaire, elle a une mission identitaire. Ils n’ont pas non plus tenu compte de sa nature réseau, ni du mouvement de décolonisation à travers le monde. Enfin, le budget a été surévalué.»

Mme Ouellette fait néanmoins observer que le rapport Chouinard-Basque contient des points positifs. Il s’agit notamment des précédents en matière de changement de nom d’institutions universitaires, ainsi que des processus et des bonnes pratiques à adopter pour les mettre en œuvre.  «Ces deux éléments étaient suffisants pour proposer des solutions concrètes», dit-elle.

Les membres du comité font également valoir que la décision du Conseil des gouverneurs va à l’encontre du plan stratégique quinquennal 2023-2028 de l’institution.

La question du manque d’engagement de la population étudiante a été évoquée. L’ancien ombudsman Bernard Richard s’est mis à la place des étudiants en se souvenant de celui qu’il fut il y a plus de cinquante ans.

«C’est normal qu’ils n’aient pas été emballés. Quand on est étudiant, ces questions ne sont pas prioritaires. Ce qui compte, c’est de survivre au coût de ses études. Si on m’avait posé la question à l’époque, je n’aurais pas embarqué là-dedans», déclare l’ancien propriétaire du Moniteur Acadien qui fait partie du Comité Citoyen.

Pour sa part, Jean-Marie Nadeau est d’avis que l’Université « appartient aussi aux étudiants des cinquante prochaines années et à la société acadienne ».

D’ores et déjà, dans une lettre adressée lundi dernier à la chancelière Louise Imbeault, au recteur Denis Prud’homme et au président du conseil, Denis Mallet, Lise Ouellette et Jean-Marie Nadeau demandent à à la haute direction de l’Université de Moncton de réviser sa position.

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Titre : Comité
Légende : Le Comité Citoyen a tenu une conférence de presse virtuelle le 12 décembre.
Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

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  • Date de création 20 décembre, 2023
  • Dernière mise à jour 20 décembre, 2023
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