Université de Moncton : le Comité citoyen hausse le ton face au Conseil des gouverneurs

Le Conseil des gouverneurs s’est réuni samedi 27 janvier. La question du nom de l’institution était à l’ordre du jour. Le Conseil annonce une étude afin d’actualiser les politiques toponymiques de l’U de M sur la base des meilleures pratiques au Canada. Le Comité citoyen dénonce une manœuvre dilatoire qui ne répond pas à ses exigences.

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Damien Dauphin

IJL – Réseau.Presse – Le Moniteur Acadien

 

Dans la question de la dénomination de l’Université de Moncton, chacun campe sur ses positions. Le 9 décembre dernier, le Conseil des gouverneurs a décidé de ne pas prolonger le processus de réflexion et de ne pas changer le nom de l’institution post-secondaire.

Suite à cette décision, il annonce la mise en place d’un groupe de travail pour élaborer des stratégies et des outils afin de contextualiser l’origine du nom de l’Université sur ses trois campus.

Selon Denis Mallet, président du Conseil de l’Université, «les membres [du Conseil de l’Université] sont conscients de l’histoire du peuple acadien et ont à cœur l’Acadie et l’avenir de l’une de nos institutions phares. Le Conseil, constitué d’une représentation de membres de la communauté universitaire et civile de nos trois campus, des alumni, de la Francophonie provinciale et nationale, a pris cette décision et l’a réitéré aujourd’hui à l’unanimité dans le meilleur intérêt de notre institution et de sa vitalité.»

Il indique qu’au cours de sa dernière réunion, les membres du Conseil ont étudié une lettre envoyée le 18 décembre dernier par le Comité citoyen pour le nom de l’Université. Ces derniers n’ont pas constaté d’éléments nouveaux au sujet de la dénomination de l’Université depuis la réunion du 9 décembre. Par conséquent, le Conseil réitère sa décision de ne pas prolonger le processus de réflexion et de ne pas changer la dénomination de l’Université de Moncton.

Dans un communiqué de presse diffusé lundi 29 janvier, le Comité citoyen pour un nouveau nom fulmine et dénonce des «manigances de l’Université».

«Cette décision du Conseil de l’Université constitue une distraction et une dépense de temps et d’argent parfaitement inutile pour éviter de permettre à la population de participer pleinement à une réflexion ouverte et transparente sur le nom de l’Université», écrivent Jean-Marie Nadeau et Lise Ouellette.

Devant l’hostilité du Conseil des gouverneurs, le Comité citoyen évoque une « omerta » sur la question et exige des explications quant au refus catégorique d’affirmation de l’identité acadienne, de la mission de l’Université et de sa nature réseau.

Étudiants internationaux

La question du plafonnement des étudiants étrangers, qui fait les manchettes depuis quelques jours, a aussi retenu l’attention du Conseil de l’Université. Le recteur et vice-chancelier, Denis Prud’homme, avait exhorté Ottawa à ne pas généraliser la mesure à l’ensemble du pays et à considérer l’exception des communautés francophones en milieu minoritaire.

«D’après nos discussions cette semaine, nous sommes soulagés que le gouvernement fédéral ait été à l’écoute de nos inquiétudes et tient à respecter les intérêts des universités francophones. Toutefois, nous sommes toujours inquiets que la mise en place de cette mesure à ce temps de l’année, en plein cycle de recrutement, freine les demandes et offres d’admission pour la rentrée de septembre 2024», dit le recteur.

L’Université de Moncton compte actuellement 35% d’étudiants internationaux sur les trois campus de l’université. Les éventuelles retombées d’un plafonnement de la population internationale sur la vitalité des universités francophones hors Québec ne sont pas encore mesurables.

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  • Date de création 30 janvier, 2024
  • Dernière mise à jour 30 janvier, 2024
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