Une saison des ouragans incertaine

Le Centre canadien de prévision des ouragans a dévoilé ses prévisions pour la saison des ouragans 2023. Si la saison pourrait être plus près de la normale qu’en 2021 et 2022, rien n’est encore sûr. Deux phénomènes météorologiques contraires sont à l’œuvre. 

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Marine Ernoult

IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne

 

 

 

Alors que Fiona est encore dans toutes les têtes, le Centre canadien de prévision des ouragans (CPRO) vient de dévoiler ses prévisions pour la prochaine saison des ouragans. Cette saison s’étire du 1er juin au 30 novembre, avec un pic d’août à octobre.

Selon les données de l’organisme du ministère fédéral de l’Environnement et du Changement climatique, il devrait y avoir cette année entre 12 à 17 tempêtes nommées (avec des vents supérieurs à 63 km/h) dans l’Atlantique nord et le nord-est du Pacifique.

Cinq à neuf de ces tempêtes devraient se transformer en ouragans (avec des vents supérieurs à 119 km/h).

Et un à quatre de ces ouragans devraient être considérés comme majeurs, c’est-à-dire atteindre la catégorie 3 avec des vents d’au moins 178 km/h.

Une eau plus chaude

Ces chiffres sont en baisse par rapport aux prévisions de l’an dernier. En 2022, les météorologues prévoyaient en effet de 14 à 21 tempêtes nommées, et de six à dix ouragans.

Dans les faits, 2022 a été marquée par 14 tempêtes nommées (dans la moyenne des 30 dernières années), 8 ouragans (la moyenne s’établit à 7) et 2 ouragans majeurs.

«D’après les prévisions de 2023 on a plus de chance d’être près de la normale, mais il faut rester prudent, on a seulement une idée du bassin d’activité en Atlantique», observe Bob Robichaud, météorologue au CPRO.

«Entre 35 et 40% des tempêtes en Atlantique vont se retrouver dans notre zone d’intervention, mais ça peut varier d’une année à l’autre», ajoute le spécialiste.

Pour tenter d’affiner leurs prédictions, les météorologues vont suivre de très près la température de l’eau en Atlantique et dans le Pacifique.

«Ce sont les deux facteurs les plus importants et ils annoncent des choses très différentes», explique Bob Robichaud.

El Niño favorable

Actuellement, l’eau est plus chaude que la normale dans l’est de l’océan Atlantique et cette anomalie va s’accentuer au fil de la saison. «Cette eau chaude est un carburant pour les tempêtes, ça indique une saison active», affirme Bob Robichaud.

La température de l’eau est également plus élevée que la normale dans l’océan Pacifique en raison du phénomène El Niño. Cette eau chaude augmente les vents en altitude, ce qui a pour effet de réduire le nombre de tempêtes dans l’océan Atlantique.

«Il est difficile de prédire quel facteur va l’emporter», prévient Bob Robichaud.

Les trajectoires des tempêtes sont aussi impossibles à anticiper, prévient le spécialiste : «Leur direction est déterminée par la météo du jour, alors on ne peut pas le savoir longtemps à l’avance.»

Le plus important explique Bob Robichaud est de rester informé tout au long de la saison.

«Pour que les gens se préparent mieux, on va parler moins de chiffres, de la vitesse des vents ou de la hauteur des vagues et plus se concentrer sur les impacts, détaille-t-il. On va parler des zones sous l’eau, de celles où des arbres ont été déracinés, ça parle plus aux gens.»

 

 

 

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Photos

 

Le 24 septembre 2022, la tempête post-tropicale Fiona a touché l’Île-du-Prince-Édouard. L’Organisation météorologique mondiale a qualifié Fiona d’événement météorologique extrême le plus coûteux jamais enregistré au Canada atlantique.  (Photo : Gracieuseté de Branch Manager Tree Service)

 

Bob Robichaud, météorologue au CPRO. (Photo : Capture d’écran d’une vidéo d’Environnement et Changements climatique Canada)

 

ENCADRÉ :

 

Se préparer

Toutes les informations relatives aux tempêtes et ouragans sont disponibles sur le site internet d’Environnement Canada. Le gouvernement fédéral met également en ligne des informations pour se préparer sur préparez-vous.gc.ca.

«Des ouragans comme Fiona ou Dorian peuvent malheureusement arriver chaque année, c’est pour ça que l’on doit se préparer chaque année», insiste Bob Robichaud, météorologue au CPRO.

 

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  • Date de création 30 mai, 2023
  • Dernière mise à jour 30 mai, 2023
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