Une minimaison pour la vie

Faire le saut dans une maison 10 fois plus petite que la sienne représente un gros changement. Aaron Markel a néanmoins confiance en l’avenir des minimaisons. Son entreprise, démarrée il y a 18 mois, roule à merveille.

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Charles Fontaine

IJL – Réseau.Presse –Le Droit

En bordure du Club de golf Hammond, à 40 km d’Ottawa, se cache le village de minimaison de Small Living company (SLC). Tout près d’un terrain de camping, où on retrouve trois lacs artificiels et un terrain de jeux pour les enfants, ces minimaisons peuvent être louées pour un weekend ou même un mois.

La tempête «derecho» qui a frappé en mai 2022 a ravagé une grande partie de la forêt entourant le golf, ce qui a naturellement créé l’espace parfait pour la nouvelle entreprise d’Aaron Markel.

«On avait déjà planifié de démarrer une entreprise de minimaisons, mais quand on a vu tout l’espace que la tempête avait dégagé, on n’avait pas le choix de commencer», dit l’homme d’affaires qui gère 18 entreprises, dont SLC où il est copropriétaire.

L’homme d’affaires qui se spécialise dans le secteur de la construction a changé ses idées au sujet de son industrie il y a quelques années. Il met davantage l’accent sur l’écologie.

«Il y a tellement de gaspillage dans la construction conventionnelle et trop d’espace est utilisé. Dans une aire où l’on mettrait habituellement une maison, je peux en installer quatre. Il y a tous les éléments nécessaires, sauf que l’espace est minime.»

Il soutient que le marché des minimaisons attire de plus en plus d’acheteurs. Son entreprise n’a donc pas tardé à devenir profitable depuis sa première vente en avril cette année.

«Je ne suis pas surpris de l’engouement pour les minimaisons. Les taux d’intérêt sont tellement élevés et les logements ne sont pas abordables. Mes enfants ne seront pas capables d’acheter une maison dans cette économie. Cette maison coûte environ 1000 $ par mois étalé sur 15 ans.»

Acheter ou louer?

Personne n’habite à temps plein dans une minimaison de SLC pour l’instant, ses profits sont alimentés par la location.

De nombreux clients achètent une minimaison à un prix pataugeant autour de 200000 $ pour ensuite la louer, tel un Airbnb.

M. Markel est toutefois en discussion avec des personnes qui planifient leur transition vers une minimaison.

«J’ai une cliente qui va louer une minimaison pour deux mois afin de voir si elle serait capable d’y vivre. Passer de 2000 à 200 pieds carrés est un gros changement.»

La location tourne autour de 200 $ la nuit au camping Hammond Hill, seul village de location de minimaisons de la compagnie.

Étant donné que les villages de minimaison ne sont pas encore légaux dans les quartiers de la région, il suggère de l’installer dans la cour de quelqu’un.

Il est d’ailleurs en discussion avec la Cité de Clarence-Rockland afin d’y installer un village de ces maisonnettes.

«Ce sont des discussions très préliminaires, rapporte Aaron Markel. Les pourparlers sont positifs, mais c’est difficile de changer la mentalité d’une maison conventionnelle. C’est notre défi en ce moment de convaincre les villes afin qu’elles apportent un changement au zonage.»

Les demeures seraient aménagées en cercle, avec tous les services communautaires au centre.

«Si tu aimes vivre dans une minimaison, tu aimes vivre en communauté», renchérit-il.

Il a pour but de fonder un village de minimaison d’ici cinq ans avec son entreprise.

Que ce soit dans l’Est ontarien ou ailleurs.

Un concept qui voyage

Le copropriétaire assure que ses modèles de minimaisons sont construits pour durer à vie. Le toit et la douche sont faits de métal, les murs extérieurs en bardage, l’intérieur est isolé avec de la mousse et les planchers sont en vinyle. Parlant d’écologie, la toilette est à incinération, donc elle brûle les excréments, qui peuvent être utilisés comme compost par la suite.

Construit selon des modèles et non sur mesure, l’assemblage des minimaisons avance à vive allure. «En quatre mois, nous avons construit 19 maisons, dit Aaron Markel. D’ici la fin de l’année, j’en aurai construit 30.»

Vu que ses modèles peuvent être transportés par un camion à l’aide d’une remorque, il n’a pas de difficulté à les expédier partout dans la province. Il planifie même l’instauration d’un village de minimaison à Cancún, au Mexique, où il appartient 26 acres de terrain.

«Le marché n’est pas saturé du tout, affirme-t-il. C’est le futur de l’immobilier. Je ne vois pas d’autres manières que les gens peuvent se payer une maison unifamiliale dans les prochaines années.»

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Photos

LDA Mini maison de Small living company (Martin Roy/Le Droit)

  • Nombre de fichiers 6
  • Date de création 20 octobre, 2023
  • Dernière mise à jour 20 octobre, 2023
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