Une journée placée sous le signe de l’autochtonisation

Pour célébrer le Mois national de l’histoire autochtone, le Conseil culturel fransaskois (CCF) et la Bibliothèque publique de Regina ont offert une série d’activités bilingues gratuites le 3 juin, dont le tout premier atelier communautaire du projet La Moisson.

Leanne Tremblay – IJL-Réseau.Presse – L’Eau vive

Trois activités ont ponctué la journée qui a fait la part belle à trois artistes autochtones : Marjorie Beaucage, une artiste métisse multidisciplinaire de Duck Lake, Daphne Boyer, une artiste métisse en arts visuels, et Judy Anderson, artiste crie des Premières Nations Gordon.

Les festivités ont démarré par une visite guidée de l’exposition Indigenized de Judy Anderson à la galerie d’art Dunlop, située à la bibliothèque centrale de Regina.

À travers son exposition, Judy Anderson souhaite explorer l’idée d’autochtonisation, soit la manière d’ « autochtoniser » un lieu.

Puis, les participants ont assisté à un atelier de collage mené par Daphne Boyer. L’artiste a proposé aux participants d’explorer leurs pensées suscitées par l’exposition. Ces derniers ont alors créé un collage utilisant des motifs numériques mêlant perlage et matelassage.

Ouvrir les esprits

Le cœur de la journée a été occupé par le projet de médiation culturelle intitulée La Moisson du CCF. Une initiative qui met en avant le folklore, l’art et l’artisanat d’artistes des Prairies dans l’optique de tisser des liens entre les communautés.

« La Moisson, c’est avant tout un projet artistique et culturel d’autochtonisation », explique Sylvie Walker, responsable du secteur scolaire au CCF. Une ressource qui sensibilise à la perspective autochtone et qui est destinée aux écoles de la province.

« L’idée originelle, poursuit Sylvie Walker, était d’avoir une trousse pédagogique au sujet d’un artiste. On bâtit le contenu de la trousse autour d’une œuvre. Ensuite, à partir de cette trousse, on a développé l’atelier communautaire. »

C’est en après-midi que s’est donc tenu le tout premier atelier de La Moisson, portant sur l’œuvre Lis restes de Marjorie Beaucage, une courtepointe composée de morceaux de journaux.

La trousse du CCF contenait des activités qui invitent les participants à explorer l’importance de l’eau. Le projet final consistant en la création d’une courtepointe en papier comparable à l’œuvre de l’artiste métisse.

« On a travaillé ça ensemble, explique Marjorie Beaucage, présente à l’atelier. On a parlé de l’eau dans notre vie, puis de notre relation avec l’eau. »

La forme de la courtepointe est elle-même basée sur une formation d’eau située près de la communauté à l’origine du projet, soit le lac Wascana pour la communauté de Regina.

En outre, des aquarelles sont employées pour décorer les morceaux de papier avec des symboles ou des souvenirs associés à la formation d’eau choisie.

« L’idée est de faire tourner l’atelier pour avoir une courtepointe dans chaque communauté francophone », indique Sylvie Walker.

Plus de rencontres

Marjorie Beaucage était présente non seulement pour l’atelier du CCF, mais aussi pour, en soirée, le lancement de son livre Movements of My Life avec pour thème la justice sociale, une projection des films Batoche et Rougarou, et une session de questions-réponses avec le public.

Et le CCF ne compte pas s’arrêter là : « On veut faire une trousse, une nouvelle La Moisson, chaque année avec un nouvel artiste, confie Sylvie Walker. On est en train de créer une deuxième trousse avec l’artiste Laura St. Pierre de Saskatoon, une artiste qui fait de l’écoféminisme. Elle fait des installations, de la photographie et des projections, tout centré autour de l’environnement. »

 

PHOTOS Crédits : Leanne Tremblay

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  • Nombre de fichiers 9
  • Date de création 10 juin, 2023
  • Dernière mise à jour 8 juin, 2023
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