Une image, une action, une communication

«Je suis prêt», «Je veux partir», «J’aimerais que tu arrêtes»; ce sont toutes des phrases apprises tôt dans l’enfance pour exprimer ses besoins. La communication se déroule habituellement de manière fluide, sauf dans le cas d’un enfant avec des besoins spécialisés.

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Charles Fontaine

IJL – Réseau.Presse –Le Droit

Le fils de six ans de Katherine Wells est autiste. Quand elle l’emmène jouer au parc, il a de la difficulté à faire voir qu’il veut se balancer par exemple. Mme Wells connaît une foule d’autres familles qui vivent la même situation. La coordinatrice de la planification stratégique de la ville de Cornwall a alors proposé à la ville d’installer un tableau de communication au parc pour aider les jeunes vivant avec des difficultés de langages à s’exprimer. Ces tableaux se font de plus en plus fréquents partout au pays, comme à Ottawa.

Les besoins de base - je, toi, faire, non, tourner, courir, etc. - sont écrits en français et en anglais ainsi que représentés par une image. Ce tableau est similaire aux fiches que les familles avec des enfants à besoins spécialisés utilisent déjà à la maison.

La ville a financé l’installation du tableau à l’un des parcs les plus récemment construits, le parc Benson.

«Je suis très heureuse de voir cette volonté d’inclusivité de la ville, souligne Katherine Wells. Je sais qu’il y a beaucoup de familles qui vont utiliser cet outil. Les parents comme moi sont plus attentifs à ces gestes inclusifs, étant donné qu’ils en ressentent le besoin. Ce ne sera pas seulement utilisé par les enfants avec des troubles de langages, mais par tout le monde, de jeunes enfants aussi.»

Grand besoin

La pathologiste du langage oral au Centre de traitement pour enfants (CHEO) de Cornwall, Dianne Height, relève qu’il y a un nombre «significatif» d’enfants avec des difficultés à communiquer.

«Ce genre de tableau améliore énormément les chances que les enfants communiquent efficacement, assure-t-elle. Certaines familles sont proactives et apportent leur propre tableau au parc, mais beaucoup ne le font pas. Il y a plusieurs enfants en difficulté qui n’ont pas de guide de communication et cela va les aider à exprimer leur sentiment à leurs parents.»

«Juste le fait d’avoir une image pour signifier que l’enfant ne veut plus jouer au parc, c’est très utile!»

Comme Katherine Wells, elle soutient que ce nouvel outil ne sera pas bénéfique que pour les enfants avec des difficultés de langage. «Ça va aussi aider les enfants qui sont très peu vocaux à s’exprimer. Dans un monde parfait, il y en aurait dans tous les grands parcs.»

La spécialiste soulève aussi qu’une difficulté de communication de l’enfant mène souvent à une mauvaise conduite. Ce tableau aide donc à éliminer la honte de certains parents lorsque leur petit décide de faire la danse du bacon ou une crise dans l’allée d’épicerie.

Mettre fin aux préjugés

La stigmatisation face aux enfants autistes a diminué depuis l’entrée en poste de Mme Height il y a 30 ans, remarque-t-elle. Mais pas complètement. «Il y a des gens qui n’ont pas été exposés ou qui n’ont pas l’éducation pour comprendre pourquoi un enfant ne leur parle pas en retour. Ça rend les parents tristes lorsqu’ils doivent leur expliquer la situation de leur enfant.»

En revanche, les enfants en difficulté ne sont heureusement pas du tout gênés d’utiliser un tableau qui leur permet de s’exprimer. «Les enfants ne vont pas avoir de problème, rassure Dianne Height. Ils ont cette volonté intérieure d’utiliser tout ce qu’il faut pour communiquer.»

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Photos

Le maire de la ville de Cornwall, Justin Towndale et la coordinatrice de la planification stratégique, Katherine Wells, ont inauguré la premier tableau de communication dans un parc de la ville de Cornwall. (Courtoisie Courtoisie)

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  • Date de création 1 juin, 2023
  • Dernière mise à jour 1 juin, 2023
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