Une exposition numérique dévoile les secrets d’Anne… la maison aux pignons verts

Depuis le 19 janvier, le manuscrit original d’Anne… la maison aux pignons verts, écrit entre 1905 et 1907, estaccessible sur internet en anglais et en français.  Le texte, conservé par le Centre des arts de la Confédération, a été numérisé par la bibliothèque de l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard.  Cette première mondiale permet aux passionnés aux quatre coins du globe de s’immerger dans le célèbre roman.

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Marine Ernoult

IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne

 

 

 

«Imaginez-vous en 1905 dans la cuisine de Lucy Maud Montgomery à Cavendish.  Son chat sur ses genoux, elle regarde par la fenêtre et commence à écrire les premières lignes d’Anne… la maison aux pignons verts», raconte Emily Woster, professeure adjointe à l’Université de Minnesota Duluth et chercheuse à l’Institut L.M. Montgomery.

Cette expérience interactive est désormais possible grâce au nouveau site internet (annemanuscript.ca) consacré au classique de la littérature jeunesse.  L’exposition numérique a été lancée, jeudi 19 janvier, par le Centre des arts de la Confédération, en partenariat avec la bibliothèque Robertson de l’Université de l’Î.-P.-É. et l’Institut L.M. Montgomery.

Pour la première fois, les lecteurs du monde entier peuvent explorer le manuscrit original d’Anne… la maison aux pignons verts, dont les 517 feuilles de papier ont été numérisées recto verso par la bibliothèque Robertson de l’Université de l’Î.-P.-É. On compte 716 pages de l’histoire, mais aussi 137 pages de notes et 289 pages d’histoires courtes et de poèmes.  Une équipe multidisciplinaire de plus de 12 personnes a travaillé sur le projet.

«C’est inédit.  Jusqu’alors, seuls quelques chercheurs, qui devaient porter des gants blancs, pouvaient le consulter pendant quelques heures, insiste Monique Lafontaine, responsable de la programmation en français du Centre des arts de la Confédération.  On a enfin trouvé une manière de rendre le célèbre roman accessible au plus grand nombre tout en assurant sa préservation.»

«Étudier chaque coup de plume, fouiller les pages»

Le texte, écrit entre 1905 et 1907, est conservé au sein des archives du Musée d’art du Centre des arts de la Confédération, dans une pièce dont la température et l’humidité sont étroitement contrôlées.

«Il s’agit d’un papier très fragile qui s’effrite beaucoup.  Sa numérisation a représenté un défi», explique Donald Moses, bibliothécaire au sein de la Bibliothèque Robertson de l’Université de l’Î.-P.-É.

Mais après deux ans et demi de travail, «les passionnés ne peuvent pas être plus proches d’une œuvre qui n’a jamais été aussi vivante, se félicite Emily Woster, commissaire de l’exposition.  Ils ont la possibilité d’étudier chaque coup de plume, de fouiller les pages autant qu’ils veulent.»

L’universitaire évoque «les bouts de brouillons et les passages fortement raturés» sur lesquels les visiteurs peuvent zoomer, «les évolutions des noms des personnages» visibles sur les pages, ou encore le système de révision «très ordonné» avec des annotations numérotées qui correspondent à des bouts de phrases ajoutés.

Le texte original numérisé a également été traduit en français par Monique Lafontaine.  Un travail de longue haleine qui a duré un an et demi.  «J’ai rencontré de nombreuses difficultés, car les versions qui existent déjà en français ne respectent pas forcément l’esprit de L. M. Montgomery», partage-t-elle.

Une mine d’informations

Monique Lafontaine a notamment dû effectuer de nombreuses recherches à propos de certains noms de plantes, détails vestimentaires, ou références à des extraits d’œuvres de William Shakespeare ou de la Bible : «Mon but était vraiment de rester le plus fidèle possible aux intentions et aux inspirations de l’auteure ainsi qu’au contexte de l’époque».

Le site web ne se contente pas de rendre accessible le manuscrit original d’Anne… la maison aux pignons verts.  Divisé en quatre parties, il est une véritable mine d’informations sur L.M. Montgomery, le processus d’écriture à l’origine du roman, la vie insulaire à la fin du XIXe siècle et l’héritage d’Anne à travers le monde.

Rien qu’une vingtaine d’articles écrits par des auteurs de 15 pays différents sont consacrés à L.M. Montgomery, sa vie, sa carrière, sa généalogie, ses influences littéraires.  Le tout est en plus agrémenté de centaines de photos et vidéos.

«Ce n’est pas seulement pour les passionnés, on veut que tout le monde en apprenne plus sur l’univers d’Anne», relève Monique Lafontaine.

Le site, hébergé par Musées numériques Canada, est en ligne pour cinq ans.  Qu’en restera-t-il après?  La question reste entière, mais Monique Lafontaine assure que des solutions sont déjà à l’étude pour le pérenniser.

 

 

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Photos

 

Emily Rooster est une universitaire américaine, spécialiste de L.M. Montgomery, qui a supervisé la création du site internet annemanuscrit.ca. (Photo : Marrine Ernoult)

 

Monique Lafontaine est responsable de la programmation en français du Centre des arts de la Confédération.  (Photo : Marrine Ernoult)

 

Jeudi 19 janvier, le Centre des arts de la Confédération a dévoilé au grand public le site internet annemanuscrit.ca.  Les lecteurs du monde entier peuvent explorer le manuscrit original d’Anne… la maison aux pignons verts, qui a été intégralement numérisée. (Photo : Marrine Ernoult)

 

Lucy Maud Montgomery en 1908.  (Photo : Archival and Special Collections, Université de Guelph, collection L.M. Montgomery)

 

Visitez le site Web annemanuscript.capour voir le manuscrit original d’Anne… la maison aux pignons verts et obtenir beaucoup d’autres informations.

 

  • Nombre de fichiers 6
  • Date de création 24 janvier, 2023
  • Dernière mise à jour 24 janvier, 2023
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