Un service Internet rapide annoncé pour 2025

Le gouvernement du Nunavut a récemment publié une demande de proposition pour raccorder le Nunavut à Internet par l’entremise d’un câble de fibre optique sous-marin. Cette démarche constitue un pas important vers un service de télécommunication plus fiable pour les Nunavummiut.
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Karine Lavoie
IJL – Réseau.Presse – Le Nunavoix

Représentant la seule juridiction au pays qui continue de dépendre à 100 % des satellites géostationnaires, le Nunavut se classe loin derrière le reste du Canada en ce qui concerne son accès à Internet. Depuis 2012, le gouvernement territorial travaille à des solutions alternatives pour les services Internet, comprenant la fibre sous-marine et les satellites en orbite terrestre basse. Le but visé est d’être à la hauteur des objectifs nationaux, tout en respectant la terre, l’environnement et les animaux.

L’annonce récente d’un raccord par fibre optique pour accéder à Internet sur le territoire représente l’un des piliers d’une stratégie de télécommunications visant à fournir des services équitables aux 25 communautés du Nunavut.

Tandis que le lancement d’une étude sur le tracé du raccord optique Katittuq Nunavut sera réalisé en 2023, l’installation du câble sous-marin reliant Iqaluit à Milton, situé à Terre-Neuve-et-Labrador, est prévue l’année suivante. À la suite de ces démarches, les Nunavummiut peuvent s’attendre à bénéficier de ce service en 2025.

Une demande croissante

Selon David Joanasie, ministre des Services communautaires et gouvernementaux du Nunavut, ce raccord est un pas vers l’amélioration de la fiabilité et de l’abordabilité de l’accès à Internet pour toute la population nunavoise.

« Ces dernières années ont exacerbé le besoin d’améliorer la rapidité et la fiabilité d’Internet afin de pouvoir fournir des services gouvernementaux de base comme l’éducation et les soins de santé. Une fois en service, le réseau optique d’Iqaluit libèrera de la bande passante sur le réseau satellite actuel du GN, ce qui améliorera les services au Nunavut », affirme-t-il.

En raison de la pandémie, les gens ont changé leur façon de travailler, de s’éduquer et de se divertir. « Il y a plus de demandes que jamais sur la capacité satellitaire limitée actuelle. Cette capacité est devenue saturée, entrainant une congestion du réseau », explique Dean Wells, directeur de l’information au ministère des Services communautaires et gouvernementaux du Nunavut.

Il poursuit en soulevant que l’état actuel des services Internet au Nunavut limite les possibilités d’éducation, de travail et de soins de santé en ligne qui sont disponibles ailleurs au pays. « Le lien par fibre optique augmentera la possibilité pour les Nunavummiut de suivre une formation dans les domaines de leur choix », précise Dean Wells.

« L’amélioration de la capacité à large bande pourrait créer une opportunité pour les infirmières d’accéder à une expertise qui n’est pas dans leur communauté par le biais de vidéoconférences en direct, de se connecter avec un médecin en temps réel et de fournir des soins améliorés au patient », ajoute-t-il.

Ce projet est financé par un investissement de 151,2 millions de dollars provenant du gouvernement du Canada et 50,4 millions de dollars du gouvernement du Nunavut.

Un service amélioré au cours dernières années

L’entreprise Norouestel affirme avoir procédé à des investissements visant l’amélioration des vitesses et des tarifs Internet sur le territoire. « Au cours des quatre dernières années, nous avons introduit des vitesses Internet six fois plus rapides dans toutes les communautés du Nunavut à des tarifs mensuels inférieurs. Nous avons également travaillé avec nos partenaires de Bell pour introduire le service sans fil LTE dans chaque communauté du Nunavut », déclare Andrew Anderson, directeur des communications chez Northwestel.

L’an dernier, en réponse à la pandémie, Northwestel indique avoir réduit les tarifs Internet de tous ses clients de 240$ par an en plus d’augmenter la quantité de données mensuelles autorisées dans chaque forfait. Ces améliorations ont été effectuées grâce à des investissements de l’entreprise, mais également d’Innovation, Sciences et Développement économique Canada.

« Nous continuons de travailler avec nos partenaires technologiques et nos partenaires financiers sur des solutions qui continueront d’améliorer le service au Nunavut, y compris les déploiements potentiels de satellites en orbite terrestre basse et de technologie de fibre », précise Andrew Anderson.

Le 10 juin dernier, Northwestel annonçait un problème de réseau interne entrainant une congestion temporaire sur le réseau d’Iqaluit. La situation a été réglée en soirée.

Le CRTC examine la situation 

Jusqu’au 6 octobre 2022, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) réalise la deuxième phase de sa collecte de commentaires concernant le territoire d’exploitation de Northwestel. L’opinion des résidents du Nord est sollicitée afin de trouver des solutions qui aideront à fournir un accès à des services de télécommunication plus abordables, plus fiables et de grande qualité dans le Grand Nord.

La première phase d’examen a permis au CRTC de déterminer la portée des questions qu’elle souhaitait examiner et de définir un éventail plus ciblé de questions.

« Nous entendons souvent dire que les collectivités et communautés dans le Grand Nord éprouvent des difficultés avec leurs services de télécommunication, notamment les prix, les pannes et le manque d’accès », indique Patricia Valladao, gestionnaire aux relations avec les médias au Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes.

« Nous voulons déterminer s’il faut en faire plus pour garantir que les Canadiens qui vivent dans le Grand Nord ont accès à des services fiables et de haute qualité à des tarifs raisonnables. Nous souhaitons aussi savoir si, et comment, le Grand Nord peut bénéficier d’une meilleure concurrence », ajoute Patricia Valladao. Elle spécifie que l’examen du cadre règlementaire de Northwestel était devenu nécessaire alors que le dernier exercice de la sorte remontait à 2013.

Le CRTC affirme également souhaiter savoir de quelle façon il peut appuyer la réconciliation avec les peuples autochtones grâce aux services de télécommunication et aux résultats de son examen.

« Bon nombre des personnes qui travaillent et vivent dans le Grand Nord sont autochtones. Le CRTC reconnait que les voix des Autochtones sont indispensables aux conversations concernant les services de télécommunication dans le Grand Nord, surtout lorsque les résultats stratégiques de ces conversations ont une incidence sur les communautés autochtones », ajoute-t-elle.

Dans le cadre de la deuxième phase de l’examen, une audience publique aura lieu à Whitehorse au printemps 2023. Bien que le CRTC affirme agir le plus rapidement possible dans ce dossier, aucune échéance précise n’est fixée concernant la suite des choses.

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Crédit : Brett Sayles – Unsplash
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Le Nunavut est la seule juridiction au Canada qui continue de dépendre à 100 % des satellites géostationnaires, mais un investissement pour raccorder le territoire à Internet par l’entremise d’un câble de fibre optique sous-marin vient d’être annoncé.

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  • Date de création 8 juillet, 2022
  • Dernière mise à jour 8 juillet, 2022
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