Un rare exemplaire du poème Évangéline exposé à Edmundston

Un exemplaire de la toute première édition du poème de Longfellow, Evangeline: A Tale of Acadie, est actuellement en montre à la bibliothèque Rhéa-Larose de l’Université de Moncton, campus d’Edmundston (UMCE).

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Bobby Therrien

IJL – Réseau.Presse – Acadie Nouvelle

 Cet exemplaire, ainsi que d’autres livres et objets en lien avec l’héroïne acadienne, a été prêté par le collectionneur Jacques LaPointe et le Musée acadien de l’UMCE pour faire partie de l’exposition, Evangeline de Longfellow: du livre aux livres.

Cette toute première édition, datant de 1847, a été imprimée à environ 1000 exemplaires. Selon M. LaPointe, il n’en resterait qu’environ une centaine dans le monde. L’exemplaire présenté n’a d’ailleurs jamais été restauré, ce qui ajoute à sa rareté.

«On indique environ 100 (exemplaires subsistants), en calculant qu’il y a peut-être encore des (collectionneurs) privés qui ont un volume, mais qui ne veulent pas l’annoncer. Il y a des livres qui ne sont pas complets. Le livre (dans son état actuel) est très rare.»

«Je suis fier que cette copie-là soit en Acadie. Ça rend la collection encore plus importante aux yeux des collectionneurs.»

En plus de cette œuvre symbolique de l’histoire de l’Acadie, l’exposition met également en lumière des éditions ultérieures du poème, des traductions – l’ouvrage a été traduit dans plus d’une vingtaine de langues dont la version française de Pamphile Le May, la première à circuler en Acadie – des copies qui étaient distribuées dans les écoles, un film, des biographies de l’écrivain et des objets marquant la commercialisation de l’image de son personnage d’Évangéline.

«Je crois que je peux parler pour toute l’équipe en disant que l’on a vraiment sauté sur l’occasion. C’est vraiment un beau cadeau que M. Lapointe nous a fait», a mentionné Pénélope Cormier, professeure de littérature à l’UMCE.

Le vice-recteur de l’UMCE, Sébastien Deschênes, raconte que c’est à la suite d’une visite de Jacques LaPointe à son bureau que s’est développée l’idée de produire une exposition au sujet de Longfellow et de son œuvre.

«Il m’a présenté sa collection, puis, immédiatement, cela a suscité un intérêt important pour moi. J’ai vu comment l’UMCE pourrait accueillir la collection et les expertises professorales que l’on avait pour préparer cette exposition.»

De son côté, Jacques LaPointe collectionne des objets liés à l’histoire de l’Acadie depuis plus de 25 ans. Il est allé jusqu’en Australie, en passant par les Îles Falklands et la Belgique pour récupérer des documents et autres artéfacts se rapportant au peuple acadien.

Il a expliqué que son désir de partager sa collection vient de son amour de l’Acadie et de son désir de continuer à la faire vivre.

«Je vis sous les mêmes devises que notre cher Thomas Albert qui a écrit l’Histoire du Madawaska et qui a fait ses recherches avec foi, patrie et pays. C’est ce que j’ai adapté et je continue son œuvre en réalité (…) Mon objectif est d’amener le plus grand nombre de documents historiques du patrimoine acadien, les récupérer et les ramener chez nous, surtout avec la collaboration de l’Université de Moncton.»

Au fil des années, M. LaPointe a développé des ressources et des contacts qui lui ont permis de mettre la main sur des pièces d’anthologie comme la première édition du poème de Longfellow.

«Au début, je n’étais pas en mesure d’acheter quoi que ce soit. J’allais aux encans, mais c’était plus une tentative qu’autre chose. Maintenant, les gens me connaissent et ils savent que ça revient au pays. Il y a des gens, des universités – même américaines – qui sont des partenaires et qui nous aident dès qu’ils voient quelque chose.»

L’exposition sert aussi à informer la population au sujet de l’auteur de cette histoire, Henry Wadsworth Longfellow, né en 1807 à Portland, dans l’actuel État du Maine. En plus d’être écrivain, il a été enseignant au Bowdoin College et professeur de langue et littératures modernes à Harvard.

Selon Pénélope Cormier, Longfellow était un poète de renommée internationale et très populaire auprès d’un large public, dépassant les habituels cercles d’élites littéraires.

«On dit qu’il a été le premier poète à vivre de sa plume (…) Il était très près du peuple. On le voit aussi avec le lien avec les enfants. C’était le poète des enfants, aussi.»

Évangéline, qui raconte l’histoire d’un jeune couple acadien qui a été séparé par les événements du Grand Dérangement, a évidemment été l’un des plus grands succès de Longfellow.

L’exposition met aussi en relief une époque au cours de laquelle le milieu littéraire se transforme en un véritable marché qui touche de plus en plus les masses de la classe moyenne.

«Ce qui nous a impressionnés, c’est cette multiplication des livres. Ça montre vraiment le changement de l’époque. Le marché du livre est naissant au milieu du 19e siècle aux États-Unis. On le voit en progression (…) C’est vraiment le livre qui est à l’honneur ici.»

L’exposition est ouverte au grand public, du 15 juin au 15 juillet, à la bibliothèque Rhéa-Larose de l’UMCE.

 

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Photos :

Légende : De gauche à droite: Émilie Lefrançois, bibliothécaire et organisatrcie de l'exposition, le collectionneur, Jacques Lapointe, et le vice-recteur de l'UMCE, Sébastien Deschênes. On peut apercevoir, dans le coin à droite, l'exemplaire de la première édition du livre de Longfellow.

Crédit  Photo : - Acadie Nouvelle: Bobby Therrien

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  • Date de création 19 juin, 2023
  • Dernière mise à jour 19 juin, 2023
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