Un plan d’adaptation aux changements climatiques en demi-teinte

Le jeudi 27 octobre, le gouvernement de l’Île-du-Prince-Édouard a publié son plan d’adaptation aux changements climatiques.  28 actions pour protéger la province, les Prince-Édouardiens et l’industrie, de l’érosion côtière et des événements extrêmes comme Fiona.  Pour les Verts, cette feuille de route n’est pas à la hauteur.  Il manque des actions concrètes budgétisées.

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Marine Ernoult

IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne

 

 

 

Fin octobre, le gouvernement de l’Île-du-Prince-Édouard a dévoilé son plan d’adaptation aux changements climatiques.  Il s’agit d’une liste de 28 actions qui visent à protéger la province et les Prince-Édouardiens, mais aussi les infrastructures, et le secteur économique, de l’élévation du niveau de la mer, et des événements climatiques extrêmes.  Chaque action est déclinée en une série d’engagements pris par le gouvernement.

«Le changement climatique est notre nouvelle réalité, nous en voyons tous les jours les conséquences sur nos côtes, il est temps d’agir», a déclaré Steven Myers, le ministre de l’Environnement, de l’Énergie, et de l’Action climatique, lors de la publication du document.

Pour aboutir à ce document, les autorités provinciales ont consulté les citoyens et les partenaires communautaires à travers de nombreuses séances d’engagement public, et plusieurs sondages en ligne.

Absence de calendrier

Suite au passage de Fiona, le premier chapitre de la feuille de route est consacré à la résilience face aux événements météorologiques extrêmes.  «Nous venons d’assister à la dévastation de Fiona avec des vents violents, des ondes de tempête et des inondations côtières sans précédent.  Nous avons vu l’impact sur nos maisons, nos communautés, nos moyens de subsistance et notre santé mentale», a souligné Steven Myers.

La législation pourrait ainsi être renforcée dans le domaine de la construction et de l’aménagement, avec l’ambition de protéger les bâtiments des ondes de tempête.  Des règles pourraient être établies afin de savoir à quelle distance de l’eau les gens peuvent construire.  Le plan évoque aussi l’élaboration d’un plan provincial d’aménagement du territoire.

Mais cette feuille de route ne convainc pas l’opposition officielle.  Hannah Bell, députée de Charlottetown-Belvedere et porte-parole du Parti vert en matière d’environnement, se dit déçue : «Il y a beaucoup de belles aspirations, mais sans aucun calendrier ni budget précis, alors qu’on a besoin d’actions et de résultats concrets maintenant.  On a plus le temps d’attendre».

Besoin de leadership

Aux yeux des Verts, il manque des priorités ambitieuses, clairement chiffrées.  À brève échéance, Hannah Bell cite la planification de la réponse aux catastrophes naturelles, ou encore la protection du littoral et des forêts.  «On doit cesser de construire de nouveaux bâtiments le long des côtes, on doit déplacer certains ports, certaines routes, augmenter notre surface de forêts.  C’est plus qu’urgent», plaide l’élue.

Le ministère de l’Environnement a indiqué de son côté qu’un financement fédéral va être demandé pour mener à bien le plan d’ici les cinq prochaines années.  «Vu les défis qui nous attendent, tous les échelons ont besoin de travailler ensemble, le fédéral, le provincial, les villes, reconnaît Hannah Bell.  Mais notre gouvernement doit prendre le leadership, s’engager concrètement dans plusieurs actions sans attendre le fédéral.»

 

 

 

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Photos

 

Hannah Bell est députée de Charlottetown-Belvedere et porte-parole du Parti vert en matière d’environnement. (Photo : Laurent Rigaux)

 

Steven Myers est le ministre provincial de l’Environnement, de l’Énergie, et de l’Action climatique.  (Photo : Gouvernement de l’ÎPÉ)

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  • Date de création 9 novembre, 2022
  • Dernière mise à jour 9 novembre, 2022
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