Un parc industriel qui dépend des CUPR

Pierre Leroux songe à améliorer le parc industriel de sa municipalité depuis une dizaine d’années maintenant. La municipalité de Russell n’a cependant pas les capacités financières pour avaler ces coûts à elle seule.

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Charles Fontaine

IJL – Réseau.Presse –Le Droit

Situé sur le bord de l’autoroute 417 à proximité d’Ottawa, possédant la connexion à Internet haute vitesse et l’accès au gaz naturel, le parc industriel de Russell est un espace convoité par les entreprises, comme Nübuild.

Cette grande entreprise européenne produit à l’aide de la robotique des maisons séparées en sections qui sont ensuite livrées. Une solution idéale pour pallier la pénurie de logements. Leur usine dans le parc industriel de Russell serait la première en Amérique du Nord. Ce projet qui deviendrait le plus grand employeur privé des Comtés unis de Prescott et Russell (CUPR) embaucherait dès le départ 650 employés.

La somme totale monte à 300 millions de dollars, financée à moitié par la compagnie. Les gouvernements provincial et fédéral ont été sollicités pour des aides financières.

Le hic est que la municipalité n’offre pas de services d’eaux et d’égouts dans le parc industriel. Les entreprises présentes doivent installer un puits ou des fosses septiques. Le coût de ce service, additionné au complexe sportif de 90 millions, pèserait trop lourd dans les poches de la municipalité dans les prochaines années.

Aide des CUPR

Le maire de Russell, Pierre Leroux, sollicite depuis de nombreuses années les CUPR pour une aide financière pour son parc industriel. Le projet étant d’ordre municipal, les comtés unis ne peuvent pas l’appuyer sans l’adoption d’une nouvelle politique.

«Si la municipalité n’est pas capable d’aller chercher de l’aide soit des comtés unis, du provincial ou du fédéral, ça n’arrivera pas, affirme M. Leroux. Basé sur nos discussions avec le public, je ne crois pas que le conseil serait prêt à sacrifier le complexe sportif pour le parc industriel.»

La connexion au système d’aqueducs et d’égouts du parc industriel attirerait de nouvelles entreprises, ajoute-t-il.

«On est limité en ce moment, parce que les entreprises qui ont besoin des services municipaux ne peuvent pas venir, soutient le maire. On ouvrirait la porte à une plus grande variété d’entreprises.»

Il souhaite également développer des terrains commerciaux à l’est du parc industriel, le long du chemin St-Guillaume, au sud du chemin St-Pierre.

Méthode plus agressive

Discutée depuis plusieurs années, une première ébauche du Prescott-Russell Area Partnership (PRAP) a été présentée par la trésorière des CUPR Valérie Parisien à la dernière rencontre du comité plénier.

Un projet municipal industriel ou commercial qui nécessiterait l’appui des CUPR doit obligatoirement offrir des retombées financières ou matérielles pour l’ensemble des contribuables des comtés unis. Le financement ne pourrait être supporté par la municipalité seule.

Le fonds de réserve mis en place au départ serait réapprovisionné par le montant moindre des deux sommes suivantes: 1% du montant de l’année précédente, ou les taxes supplémentaires collectées durant l’année précédente. C’est ce qu’a proposé Mme Parisien aux membres du conseil.

«C’est une nouvelle initiative alors j’ai voulu proposer une méthode plus conservatrice, explique la trésorière. Ça représente une augmentation au niveau des coûts, mais ultimement, le souhait du conseil est d’avancer vers des projets d’infrastructures qui sont immobilisées en ce moment.»

Elle ne connaît pas l’impact sur la taxation des résidents pour l’instant vu que le montant du fonds de réserve sera déterminé au prochain budget.

Pierre Leroux propose quant à lui un réapprovisionnement cumulatif de 1% par an.

«C’est un bon avancement, mais ce n’est pas assez agressif pour pouvoir accompagner une municipalité dans un projet d’infrastructure. En ayant un intérêt cumulatif, l’impact est plus significatif. C’est ce que nous avons fait à la municipalité de Russell pour financer le futur complexe sportif.»

Le président des CUPR, Normand Riopel, est du même avis. «Ça prend absolument des intérêts cumulatifs pour pouvoir financer des projets d’une telle envergure. Si tu veux grossir en tant que municipalité, ça prend un système comme celui-ci. Ça peut convaincre des gens d’ailleurs de venir s’installer dans notre région, car il y aura un attrait industriel ou commercial.»

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Photos

Le maire de Russell, Pierre Leroux, sollicite depuis de nombreuses années les CUPR pour une aide financière pour son parc industriel. (Le Droit, Simon Séguin-Bertrand)

Le futur complexe sportif comprendra trois patinoires, une piscine et une salle communautaire. (Courtoisie)

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  • Date de création 19 juin, 2023
  • Dernière mise à jour 19 juin, 2023
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