Un nouveau sanctuaire pour le pluvier siffleur à Escuminac

Le pluvier siffleur, espèce en voie de disparition à l’échelle mondiale, a désormais un nouveau refuge au nord du comté de Kent. Conservation de la nature Canada a acquis une trentaine d’hectares composés de milieux humides d’eau douce, des marais salés et d’habitats côtiers pour protéger la nidification de cet oiseau.

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Damien Dauphin

IJL – Réseau.Presse – Le Moniteur Acadien

  

Le pluvier siffleur est un petit oiseau de la taille d’un moineau. De couleur sable, il niche et se nourrit sur les plages de sable et de graviers. Son nom provient du sifflet plaintif que l’on entend avant de le voir. On estime entre 7600 et 8400 individus la population mondiale des pluviers siffleurs. C’est dire si l’espèce est menacée d’extinction.

Voilà pourquoi l’acquisition d’un terrain d’une trentaine d’hectares pour en assurer la survie est vue comme une victoire par Conservation de la nature Canada (CNC), qui en a fait l’annonce le 18 octobre. Composé de milieux d’eau douce et d’habitats côtiers, au sein d’une étendue non perturbée sur le détroit de Northumberland, ce sanctuaire vital pour la nidification de ces oiseaux est situé au septentrion du parc national Kouchibouguac et au sud de la réserve naturelle d’Escuminac de CNC.

« Les plages Escuminac sont l’un des derniers endroits de la province où les pluviers siffleurs peuvent se reproduire, nicher et élever leurs petits sans être dérangés par les activités humaines », indique Andrew Herigers, gestionnaire de communication de CNC pour la Région de l’Atlantique.

Située dans une zone importante pour la conservation des oiseaux, « la parcelle est un refuge écologique pour plus de 20 espèces d’oiseaux de rivage, y compris le bécasseau semi-palmé, le bécasseau minuscule, le bécasseau sanderling, le pluvier semi-palmé et le pluvier siffleur, désigné en voie de disparition en vertu de la Loi sur les espèces en péril du Canada, peut-on lire dans un communiqué.

« Nous sommes ravis d’avoir l’occasion d’agrandir notre réserve naturelle d’Escuminac. Ces terres nouvellement conservées sont essentielles pour assurer dans la région la présence durable du pluvier siffleur, une espèce en voie de disparition », ajoute Denise Roy, représentante en conservation au Nouveau-Brunswick.

Partenaire de CNC, Oiseaux Canada fait un suivi actif des pluviers siffleurs et des autres oiseaux de rivage dans la région. Des pluviers siffleurs ont été observés nichant sur le nouveau site de CNC et se nourrissant dans une batture adjacente près de l’embouchure de la rivière Escuminac.

Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, d’autres espèces en danger aux noms très poétiques, dont des rapaces, ont été récemment aperçues dans les milieux humides ouverts. Il s’agit notamment du pygargue à tête blanche (aigle emblématique des États-Unis), du plongeon huard, du grand héron, de l’eider à duvet, du balbuzard pêcheur, du busard Saint-Martin, de la macreuse à bec jaune et du garrot à œil d’or.

« Les changements climatiques et la perte de biodiversité sont deux crises indissociables, et nous devons nous y attaquer simultanément. En travaillant avec des partenaires comme Conservation de la nature Canada, nous contribuons à protéger l’environnement naturel du Nouveau-Brunswick et du reste du pays », déclare le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault.

Contribuer au rétablissement des espèces en péril figure au menu de son ministère. C’est la raison pour laquelle, à travers le Programme de conservation du patrimoine naturel, Ottawa s’est donné pour objectif de protéger le quart des terres et des océans du pays d’ici 2025, et de tenter de relever cette proportion à 30% d’ici 2030. Le pluvier siffleur, dont la population n’était plus que de 6400 individus il y a une vingtaine d’années, bénéficie de cette volonté politique. S’il est en augmentation, celle-ci est encore trop faible.

Les habitats fréquentés par son espèce sont très sensibles aux perturbations humaines et sont touchés par les effets des changements climatiques, comme l’ouragan Fiona très récemment. Les plages sablonneuses situées sur le détroit de Northumberland, au Nouveau-Brunswick, fournissent un habitat de reproduction essentiel à 25 % de la population provinciale de pluviers siffleurs.

« Face au déclin rapide de la biodiversité et aux changements climatiques, la nature est notre alliée. Et aucune de ces crises ne pourra être résolue sans que soit conservée la nature. Car lorsque la nature prospère, nous en bénéficions tous », conclut Andrew Herigers.

 

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Photo

 

Titre : Pluvier

Légende : Le pluvier siffleur peut se reproduire dans un environnement protégé au centre de la côte acadienne.

Crédit : CNC – Andrew Herigers

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  • Date de création 26 octobre, 2022
  • Dernière mise à jour 26 octobre, 2022
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