Un nouveau rapport sur le revenu de base trace la voie à suivre pour l’Île-du-Prince-Édouard

Un revenu de base garanti à l’Île-du-Prince-Édouard réduirait considérablement la pauvreté des habitants de la province. Les promoteurs du nouveau modèle dévoilé le 22 novembre estiment que le gouvernement provincial devrait sans attendre se saisir de leur proposition pour un projet démonstratif de cinq à sept ans et passer aux étapes de mise en œuvre. 

 

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Jacinthe Laforest

IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne

 

 

Depuis plus de 20 ans, à l’Î.-P.-É., des individus et des organismes militent pour l’introduction d’une prestation de revenu de base garanti, comme une solution pour sortir les gens de la misère et de la pauvreté.

Des rapports en ce sens ont été produits, des études ont été réalisées, sans que le concept ne se concrétise.  Cette fois, tous les espoirs sont permis.

«Ce rapport établit, sans l’ombre d’un doute, qu’un revenu de base garanti à l’échelle de la province est faisable et réaliste», déclare Jane Ledwell, membre du PEI Working Group for a Livable Income, qui soutient le rapport.  Jane Ledwell note que «grâce au modèle de revenu de base proposé, les habitants de l’île à faible revenu qui passent constamment entre les mailles du filet des systèmes de protection sociale bénéficieraient d’un revenu de base et de la sécurité nécessaire pour vivre en bonne santé et dans la dignité.»

Le modèle propose que le revenu de base garanti ne dépasse pas 85 % du seuil de pauvreté officiel utilisé au Canada ainsi qu’à l’Île.  Ce seuil est de 19 252 $ pour un adulte célibataire et de 27 227 $ pour deux adultes.  «En restant à 85 % du montant total requis, le programme coûte beaucoup moins cher et également, il ne menace pas autant les autres prestations destinées à des groupes cibles.  Nous ne voulons pas être obligés d’enlever aux uns pour donner aux autres», dit Jane Ledwell.

Lors de l’annonce du 22 novembre, la salle de conférence de la bibliothèque de Charlottetown était remplie à craquer, signe que le projet rejoint de très nombreux groupes.  Parmi ceux-ci, l’Association des enseignants à la retraite, qui était représentée par Lise Morin, qui est la vice-présidente et qui siège également au regroupement national.  «Notre association fait partie des groupes qui appuient ce programme.  Nous en avons parlé en comité et également au national et nous voulons faire avancer ce dossier.  C’est vraiment important», dit Lise Morin.

Rita Jackson, également francophone, veut, quant à elle, que le programme soit permanent «et pas seulement pour cinq ou sept ans».

«Le rapport que nous présentons aujourd’hui est un cadeau que nous faisons au gouvernement et aux citoyens», dit Marie Burge, entre autres, membres de l’Institut Cooper.  «Ce cadeau vient avec quelques instructions : d’abord, il faut absolument l’ouvrir et l’utiliser.  Ensuite, les piles ne sont pas incluses.  Il faut que des gens y mettent leur énergie pour que ça marche», a-t-elle insisté, lorsqu’elle a pris la parole.

Appui politique et populaire

Dans la salle, de nombreux députés de tous les partis étaient présents : au moins deux du Parti conservateur, au moins deux du Parti vert et au moins un du Parti libéral, signes qu’il y a un intérêt.  Les deux membres du Parti conservateur étaient le député Sydney MacEwen et la ministre du Développement social et des aînés, Barb Ramsay.  De fait, la lettre de mandat de la ministre du Développement social et des Aînés, lui confie la tâche de «continuer à plaider auprès du gouvernement fédéral en faveur d’un programme pilote conjoint de revenu de base garanti», ce qui est justement ce que propose le nouveau rapport.

Le maire de Charlottetown, Philip Brown, indique que son gouvernement municipal appuie fermement ce projet.   «Nous avons passé une résolution à 10 voix contre 0.  L’enthousiasme est là et on voit le besoin», dit-il.

Pour Leo Garland, membre de nombreux organismes dont le but est d’améliorer la vie de tous les citoyens, le plus important est que ce projet soit mis en œuvre.  «Il y a trop de monde qui souffre et n’arrive pas à joindre les deux bouts, les sans-abri…».

Selon certains calculs faits par les promoteurs du présent rapport, environ 45 % des citoyens de l’Île recevraient une prestation plus ou moins élevée en vertu du nouveau modèle proposé.  De plus, mentionnons que la définition de «famille» sur laquelle le rapport s’est entendu est la même que celle du recensement.

Proposé par des fonctionnaires, des politiciens et des défenseurs de l’Î.-P.-É. et de tout le pays, ce rapport est le résultat de plus de deux ans de collaboration et aidera à orienter les conversations cruciales sur la réduction de la pauvreté et l’aide au revenu à l’Î.-P.-É. et dans tout le pays.

Le communiqué de presse émis lors de l’événement inclut une déclaration de Bruce Stanton, membre de l’équipe du projet de rapport et ancien vice-président de la Chambre des communes à Ottawa.  Il note que l’Île-du-Prince-Édouard. est un excellent endroit pour une démonstration du revenu de base au Canada : «L’économie mixte, la taille et la cohésion sociale de l’Î.-P.-É. en font l’endroit idéal pour un projet de démonstration au Canada. Les habitants de l’Î.-P.-É. apprécient de trouver de nouvelles et meilleures façons de fournir des services efficaces et abordables. C’est pourquoi tous les partis ont approuvé la recommandation du comité spécial de l’Î.-P.-É. en faveur d’un projet de revenu de base. Nous savons que les investissements dans les personnes et les communautés sont plus que rentables au fil du temps.»

 

 

 

 

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Photos

 

Jane Ledwell, une des promotrices du Revenu de base garanti. 

 

Rita Jackson veut que le projet soit permanent et pas seulement d’une durée de cinq à sept ans. 

 

Leo Garland veut absolument voir ce projet mis en œuvre.  On peut lire le rapport au www.gbireport.ca.

 

Marie Burge, entre autres, de l’Institut Cooper, lors de la conférence de presse.  

 

La ministre du Développement social et des Aînés, Barb Ramsey, ainsi que le député Sydney MacEwen étaient dans l’assistance.

 

Le maire de Charlottetown, Philip Brown, est toujours à l’écoute de ses concitoyens.

 

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  • Date de création 28 novembre, 2023
  • Dernière mise à jour 28 novembre, 2023
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