Un nouveau chapitre pour l'Équipe d'alphabétisation Nouvelle-Écosse

Le ruban est coupé ! L’équipe d'alphabétisation Nouvelle-Écosse a finalement un bureau à Halifax, ce qui permettra à l’organisme d’étendre ses services à plus de gens dans la province. 

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Jean-Philippe Giroux

IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse

Cet espace permettra de soutenir les francophones de la région de la capitale provinciale qui souhaitent améliorer leurs habiletés pour se sentir plus en confiance.

« Nous savons que de nombreux adultes francophones de la Nouvelle-Écosse souffrent d’insécurité linguistique, ce qui peut rendre la participation à la vie sociale et économique de notre province difficile, déclare André LeBlanc, président de l’Équipe d’alphabétisation. Pour répondre à ce besoin, nous avons pris l’initiative de créer ce nouveau centre d’alphabétisation. »

Lise Poirier, gestionnaire des partenariats acadiens et francophones pour la province, accueille l’ouverture du bureau de Halifax avec beaucoup d'enthousiasme. « Ça va encourager les gens à continuer leur développement professionnel et personnel. »

L’organisme cherche depuis longtemps un emplacement à s’approprier. Auparavant, l’équipe utilisait les espaces d’autres organismes ou partenaires pour offrir ces programmes à Halifax.

L’ouverture officielle de leurs locaux marque un nouveau départ, déclare la directrice générale de l’Équipe, Shirley Vigneault. « On est chez nous. On est content de pouvoir décider quand offrir un cours et, aussi, de s’installer avec nos manuelles et notre équipement de façon permanente. »

En 1992, la Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse a assigné la première coordination de l’Équipe. Les comités régionaux ont fait pression pour créer des centres communautaires et fournir des programmes d’alphabétisation.

L’Équipe a commencé avec un centre à Tusket, pour ensuite en ouvrir un autre à Saulnierville et, maintenant, un troisième à Halifax. « Le français est de plus en plus valorisé dans les régions acadiennes et l’alphabétisation en est le résultat, affirme Mme Vigneault. Si les gens pensent que le français est important, ils vont vouloir le garder, l'améliorer, le pratiquer. »

Elle insiste sur le fait que tout le monde est bienvenu à franchir leurs portes. L’Équipe accueille des apprenants de tous âges. Certains veulent peaufiner leur français, d’autres suivent des cours pour utiliser un ordinateur plus aisément.

L’organisme se spécialise dans l’éducation populaire, soit l’apprentissage en dehors des cadres traditionnels comme la salle de classe. Le but est de s’adapter aux besoins de leurs clients pour qu’ils puissent apprendre en français, pas juste apprendre le français.

Venir en aide

Shirley Vigneault a toujours eu un sens du communautaire, raconte-t-elle. Même en étant adolescente, elle admirait des femmes comme Mère Thérésa qui étaient au service des autres. « Le sens d’aider la communauté, je l’ai très fort en moi », dit-elle.

Mais pourquoi l’alphabétisation ? Mme Vigneault a grandi avec une grand-mère qui ne savait pas lire. Elle dépendait de ses enfants pour lui lire différents documents comme les lettres du gouvernement. « Je pense que, inconsciemment, ça m’avait marqué », confesse-t-elle.

Elle s’est dit alors que les gens comme sa grand-mère méritent le soutien dont ils ont besoin pour « gagner leur indépendance ».

De nouveaux défis 

Le gouvernement de la Nouvelle-Écosse annonce le lancement d’un projet pilote en collaboration avec l’Équipe d’alphabétisation Nouvelle-Écosse pour les familles dont l’enfant suit des cours de français langue seconde.

Le programme d’alphabétisation sera semblable à celui du CSAP. « C’est très excitant, commente Shirley Vigneault. Ça me donne un peu le vertige, mais on va y arriver, petite bouchée par petite bouchée. »

L’Équipe d’alphabétisation offre un programme pour les parents des élèves du Conseil scolaire acadien provincial (CSAP) nommé Je parle français avec mon enfant. Ce dernier permet aux parents d’accorder une plus grande place au français à domicile pour mieux accompagner l’enfant dans son éducation.

Brian Marchand, directeur des partenariats du ministère de l’Éducation, mentionne que le projet pilote pour les jeunes en immersion devrait commencer dès septembre 2023.

Au cours de l'année scolaire 2021-2022, près de 70 000 élèves en Nouvelle-Écosse étaient dans un programme qui inclut une formation quelconque en français.

Quelque 15 753 jeunes étaient inscrits dans un programme d'immersion française à compter de septembre 2021, selon les données du ministère. 

  • Nombre de fichiers 4
  • Date de création 31 mars, 2023
  • Dernière mise à jour 31 mars, 2023
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