«Un moment de communion» et de réseautage fort apprécié

La salle de rencontres de la bibliothèque publique de Charlottetown était trop petite pour le grand nombre de personnes qui s’est présenté à l’événement «Opportunités ÎPÉ», organisé par la Coopérative d’intégration francophone le samedi 7 octobre.  Malgré cela, la pertinence de l’événement n’a pas tardé à se confirmer. 

_______________________

Jacinthe Laforest

IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne

 

 

 

Ibrahim Diop, originaire du Sénégal, est éducateur à la petite enfance depuis presque deux ans à l’Île-du-Prince-Édouard.  «J’ai d’abord travaillé à Rollo-Bay et maintenant, je suis à Rustico.  Je travaillais déjà dans ce domaine au Sénégal.  J’ai vu l’offre d’emploi pour ce poste sur les réseaux sociaux et j’ai fait le nécessaire.  Je suis très content.  Ici, il y a plus d’opportunités», dit le jeune homme, satisfait des contacts qu’il a établis pendant la soirée qu’il décrit comme «un moment de communion».

Parmi le public ce soir-là, il y avait environ 25 éducatrices et éducateurs à la petite enfance, tous issus du recrutement à l’international.  «Je ne leur ai pas demandé de participer.  Ils ont vu les publicités et ils sont venus.  C’est tout positif», dit Kathleen Couture, directrice générale de l’Association des centres de la petite enfance francophones, un des principaux employeurs internationaux francophones de l’Île, sinon le principal.

En novembre prochain, Kathleen Couture participera à nouveau au grand marché du recrutement francophone international, Destination Canada, en Europe, et elle ne sera pas la seule.  Élizabeth Blake, coordonnatrice du programme de baccalauréat intensif d’un an en éducation à l’UPEI sera du voyage, pour tenter de recruter de futurs enseignants.

«Nous avons une capacité de 30 étudiants.  Nous aimerions en avoir 25, mais cette année, nous en avons 17.  C’est bien, mais on aimerait augmenter nos inscriptions pour répondre aux besoins du marché, en priorité, mais aussi, pour maintenir et améliorer notre programme», dit Élizabeth Blake.

Pendant Opportunités ÎPÉ, la coordonnatrice a rencontré de nombreux candidats potentiels.  Le hic, c’est qu’ils ont des emplois et ne peuvent pas ou ne veulent pas les quitter pour étudier pendant un an.  «Ils seraient intéressés à suivre des cours à distance, à des heures plus flexibles, incluant les soirs.  Nos étudiants de jour, de leur côté, ne veulent pas devoir suivre leurs cours les soirs. C’est un dilemme», dit Élizabeth Blake.

En participant à Destination Canada, elle espère attirer des gens qui ont l’équivalent d’un baccalauréat canadien en poche et qui seraient intéressés par un emploi en enseignement après seulement une année d’études.

La Commission scolaire de langue française, évidemment, est un partenaire privilégié du programme de baccalauréat en enseignement.  La gestionnaire des ressources humaines, Nathalie Malo, travaille de près avec Élizabeth Blake, étant donné les défis de recrutement.

«C’est toujours difficile de trouver toutes les personnes dont on a besoin, mais on y arrive», dit Nathalie Malo.  Typiquement, la CSLF embauche les conjoints et les conjointes des gens qui viennent pour travailler en petite enfance. «Il arrive que tout ce que je puisse offrir, ce soit un poste de concierge alors que la personne a une maîtrise.  Je lui explique que ça n’a pas besoin d’être pour toujours.  Ça donne une chance en attendant», dit-elle.

Il arrive aussi que des immigrants ayant déjà de bons emplois dans la communauté francophone les quittent pour aller travailler à la CSLF.  C’est le cas de Driss Chaoui, qui a quitté son emploi au centre de services partagés en comptabilité pour un emploi dans le même domaine, à la Commission scolaire.

«Je suis arrivé six mois avant la pandémie, en 2019.  Ici ce soir, je dirais que je connais 40 % des gens.  Il y en a que je connais sur papier, mais que je n’avais jamais rencontrés, comme Bonnie Gallant.  J’ai trouvé ça bien de la rencontrer en personne.»

Rookayya Gulmahamed est arrivée au Canada il y a cinq ans.  Originaire de l’île Maurice, elle a travaillé au Carrefour de l’Isle-Saint-Jean quelques années.  Lors de l’événement Opportunités ÎPÉ, elle accompagnait son frère, Moazzan Gulmahamed, et un ami à elle, récemment arrivés au Canada pour leurs études au Holland College.  «Ce n’est pas difficile pour l’anglais», dit l’ami de Rookayya, qui dit avoir pleinement profité des kiosques et établi de nombreux contacts grâce à cette soirée. Rookayya affirme qu’elle n’a pas eu besoin de les convaincre pour qu’ils viennent la rejoindre au Canada.  «Ils voulaient venir au Canada pour les opportunités», insiste-t-elle.

Ibrahim Diop, du Sénégal, affirme lui aussi que de nombreuses personnes dans son entourage aimeraient faire comme lui.  «Ils seraient tous ici s’ils le pouvaient.  Mais ce n’est pas possible pour tout le monde», dit le jeune homme.

La plupart des personnes présentes au forum «Opportunités ÎPÉ» étaient dans deux grandes catégories : étudiants internationaux ou détenteurs de contrats de travail.  «Ce n’est pas notre clientèle habituelle, dit Yoan Rousseau, du bureau de l’immigration de la province.  «Nous travaillons surtout avec les employeurs, pour leur recrutement, ou pour les aider à conserver les employés internationaux qu’ils ont.  Ça me fait plaisir d’être ici car je rencontre de nombreux anciens clients, du temps où je travaillais à la CIF.  Il y a même une dame qui est venue me voir tout à l’heure et elle m’a dit : “C’est grâce à toi si je suis ici“», dit Yoan Rousseau, encore touché par cette marque de reconnaissance.

Ce premier forum Opportunités ÎPÉ incluait aussi des témoignages de nouveaux arrivants ou d’anciens nouveaux arrivants, qui ont partagé des histoires très riches.  Le maire de Charlottetown, Philip Brown, avait été invité à adresser quelques mots au public. Il est resté dans la salle pour l’ensemble des témoignages.

 

 

 

-30-

 

 

 

Photos

 

Philip Brown, maire de Charlottetown, a adressé quelques mots aux nouveaux arrivants réunis dans la salle.  (Photo : J.L.)    

 

Lors des témoignages, on voit, de gauche à droite, Oviado Albert Tchakounte Tchaptchet, Chafia Bentchakal, Naoual Chadli, Alexia Riche et Marie Paule Elomo.  La Voix acadienne aura l’occasion de revenir sur leurs parcours respectifs au cours des prochaines semaines  (Photo : J.L.). 

 

Les témoignages ont été écoutés avec beaucoup d’empathie.  À droite, Hélène Duranleau-Reid, présidente sortante de la CIF et, à ses côtés, Yvonne Gallant, présidente actuelle.  (Photo : J.L.)

 

Au centre, Rookayya Gulmahamed, arrivée à l’Île il y a cinq ans, a été rejointe récemment par son ami (à gauche), et par son frère, Moazzan Gulmahamed.  Les deux jeunes hommes étudient au Holland College.  (Photo : J.L.)

 

Driss Chaoui (à gauche) vit à l’Île depuis 2019.  Il connaît Bonnie Gallant sur papier, mais il l’a rencontrée pour la première fois lors du forum Opportunités ÎPÉ.  On voit aussi Robert Maddix (à la droite), employé de RDÉE ÎPÉ.  (Photo : J.L.)

 

Nathalie Malo, gestionnaire des ressources humaines à la Commission scolaire de langue française.  (Photo : J.L.)

 

 

  • Nombre de fichiers 7
  • Date de création 11 octobre, 2023
  • Dernière mise à jour 11 octobre, 2023
error: Contenu protégé, veuillez télécharger l\'article