Un manque de carburant affecte les opérations de Canadian North

Devant une pénurie de carburant dans quatre aéroports du Haut-Arctique, Canadian North a récemment dû apporter des modifications à son offre de service. Au moment où les Nunavummiut subissent les conséquences de cette situation, le gouvernement fédéral annonce un investissement supplémentaire en soutien au transport aérien sur le territoire.
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Karine Lavoie
IJL – Réseau.Presse – Le Nunavoix

Les aéroports de Pond Inlet, Arctic Bay, Resolute Bay et Grise Fiord ont récemment été affectés dans leurs opérations en raison d’une pénurie de carburant. Cela a entrainé une diminution du nombre de passagers admis sur certains vols et a également eu un impact sur le volume de cargaisons pouvant être transporté.

Pour Canadian North, le problème entourant la pénurie de carburant dans les aéroports du Haut-Arctique s’ajoute au défi d’offrir autant de vols que possible dans des conditions météorologiques parfois difficiles.

Des conséquences sur plusieurs vols

La situation a entrainé l’annulation du vol entre Resolute Bay et Grise Fiord le 15 aout dernier. Le lendemain de cette annulation, l’entreprise a indiqué que du carburant supplémentaire acheté localement allait permettre de fonctionner selon l’horaire régulier pour le reste de la semaine.

Dans cette même déclaration du 16 aout, Canadian North a aussi affirmé que la situation affectait les opérations de l’entreprise à Iqaluit. Bien que les vols n’aient pas été annulés, les passagers et le transport de fret ont été limités.

Le 30 aout 2022, Canadian North publiait une mise à jour sur la pénurie de carburant et les intempéries ayant une incidence sur les services dans le Haut-Arctique.

« Alors que la situation continue d’évoluer, nous commençons à augmenter le nombre de passagers que nous pouvons transporter à bord. Avec les perturbations météorologiques actuelles affectant le Haut-Arctique, nous avons planifié autant de vols que possible et incorporé des arrêts de carburant qui nous permettent de maximiser la charge utile », peut-on y lire.

Au lendemain de cette mise à jour, Kevin Kablutsiak, directeur principal du marketing et des communications chez Canadian North confirmait que la situation n’avait toujours pas connu de dénouement.

La compagnie aérienne affirme que la situation est hors de leur contrôle puisque le gouvernement du Nunavut représente leur fournisseur de carburant.

« La pénurie de carburant continue d’avoir un impact sur nos charges utiles et a entrainé des ajustements d’itinéraires », déclare Kevin Kablutsiak. Le transporteur souligne que les annulations récentes de vols sont liées aux conditions météorologiques.

« La météo est le facteur le plus important pour desservir toutes les communautés lorsque nous opérons dans l’Inuit Nunangat. La visibilité et la vitesse du vent doivent être dans la plage de vol de sécurité et nous annulerons ou retarderons les vols pour nous assurer que nous volerons en toute sécurité », affirme Kevin Kablutsiak.

De son côté, le ministère des Services communautaires et gouvernementaux du Nunavut explique que les NOTAM, qui sont des messages aux navigants aériens informant de restrictions et de modifications temporaires, ne sont pas rares durant les mois d’été.

« La Division des produits pétroliers a acheté du carburant sur la base des prévisions de ventes des années précédentes en plus des imprévus », affirme le ministère.

Parmi les facteurs causant une pénurie de carburant, la capacité de stockage limitée dans une communauté, le volume de carburant livré, l’augmentation des ventes, le calendrier de réapprovisionnement dont l’horaire est sujet à changement selon la météo ainsi que des problèmes mécaniques sont cités.

Dans la situation présente, le ministère des Services communautaires et gouvernementaux explique que la pénurie de carburant est due à un problème mécanique dans le camion-citerne.

« La difficulté du problème est de coordonner l’approvisionnement et le transport des pièces nécessaires et de trouver un technicien pour voler dans la communauté », résume le ministère. Selon les dernières informations reçues, cette main-d’œuvre est arrivée sur place le 1er septembre dernier, permettant la remise en service du camion-citerne et la fin du NOTAM.

Un investissement pour soutenir le transport aérien

Le 19 aout, le gouvernement fédéral a annoncé un investissement de 2,8 millions $ afin de soutenir le maintien des services aériens essentiels destinés aux communautés éloignés du Nunavut. Ce financement provient du Programme de services aériens en région éloignée (PSARÉ) de Transports Canada et s’ajoute à la somme de plus de 30,6 millions $ qui avait été versée au gouvernement du Nunavut en 2020 et 2021.

« Le principal objectif du PSARÉ est de maintenir les niveaux minimaux de services aériens dans les communautés éloignées du Nunavut. Les fonds fédéraux sont versés au gouvernement du Nunavut et ont principalement été alloués aux transporteurs aériens qui fournissent des services aériens réguliers à ces communautés », résume Hicham Ayoun, conseiller principal en communications à Transports Canada.

Selon lui, sans l’attribution de ces fonds, bon nombre de transporteurs n’auraient pas été en mesure de maintenir leurs vols au cours de la pandémie.

Hicham Ayoun spécifie que ce financement ne s’applique pas seulement aux pénuries de carburant. « Cela a permis de maintenir la circulation des marchandises et des services ainsi que le transport essentiel de passagers, comme la livraison de fournitures et d’aliments, les déplacements nécessaires pour des besoins médicaux et ceux du personnel indispensable vers des lieux de travail éloignés », souligne-t-il.

Hicham Ayoun conclut en soulignant qu’un travail de collaboration entre le gouvernement du Canada et les gouvernements provinciaux et territoriaux, les partenaires autochtones ainsi que l’industrie du transport se poursuit afin de répondre aux besoins particuliers de ces collectivités.

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Crédit : Stephanie Leopold
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Au mois d’aout, plusieurs aéroports situés dans le Haut-Arctique ont été touchés par une pénurie de carburant, résultant en une diminution du nombre de passagers et du volume de cargaisons pouvant être transportés.

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  • Date de création 15 septembre, 2022
  • Dernière mise à jour 3 octobre, 2022
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