Un kiosque s’occupe d’encadrer l’arrivée des nouveaux arrivants à l’aéroport de Calgary

Depuis quelques mois, les nouveaux arrivants qui atterrissent à l’aéroport international de Calgary peuvent se rendre à un kiosque aménagé dans le but de les accueillir, de répondre à leurs questions et de les guider vers les ressources dont ils auront besoin pour s’établir dans la métropole.

_____________________________

Gabrielle Audet-Michaud

IJL-RÉSEAU.PRESSE-LE FRANCO

Cette initiative est née d’un partenariat entre huit organismes communautaires qui ont été mandatés par les autorités de l’aéroport afin de trouver une solution pour prendre en charge la masse de nouveaux arrivants qui déferle sur Calgary depuis la réouverture des frontières et le début de la guerre en Ukraine.

En ville, «[les organismes d’accueil] ont commencé à être complètement submergés. Pour résoudre cet enjeu, on s’est dit qu’on allait se mettre ensemble et s’entraider», explique Michèle Katuku qui travaille comme agente de développement des programmes pour le Portail de l'Immigrant Association (PIA), un des organismes impliqués dans le projet.

Finalement, l'ouverture du kiosque à l’aéroport, tous les jours de 14h à 20h, est une première étape pour traiter en amont certains cas et pour mieux les aiguiller vers des organismes pertinents. Une manière d’alléger la demande exponentielle. La présence d’agents d’information est assurée par rotation, note Michèle. «Les représentants des huit organismes envoient des travailleurs en alternance.» Et l’objectif, précise-t-elle, est d’«avoir quelqu’un qui parle français sur place en tout temps».

Elle mentionne aussi que depuis son inauguration, le Centre d’arrivée des immigrants s’occupe de tous les nouveaux arrivants qui se présentent au kiosque, «indépendamment de [leur] statut». «On ne fait pas la différence entre un réfugié ou un résident permanent, on est au service de toute la communauté et on est là pour répondre à toutes les questions», ajoute-t-elle.

Un accompagnement en français… et dans d’autres langues!

Sauf que le PIA n’a pas assez d’effectifs pour envoyer un membre de son personnel sur place. C’est la Cité des Rocheuses, l’autre organisme francophone participant au projet, qui doit donc s’occuper de l’ensemble des rotations du côté francophone. «Une personne qui parle le français est là à peu près tous les jours pour s’occuper des nouveaux arrivants francophones», précise Alejandra Aracena, coordonnatrice à la Cité des Rocheuses.

Sinon ce sont les autres organismes impliqués dans l’initiative qui sont sur place : Action Dignity, Calgary Bridge Foundation for Youth, Calgary Immigrant Women's Association, Centre for Newcomers, Immigrant Services Calgary et The Immigrant Education Society.

Lorsqu’ils se présentent au kiosque, explique Alejandra, les nouveaux arrivants sont d’abord dirigés vers le Portail de l'Immigrant Association qui agit comme la «porte d’entrée des francophones à Calgary». Une fois que le PIA a évalué leurs besoins, les nouveaux arrivants sont ensuite transférés vers le CANAF et la Cité des Rocheuses qui s’occupent de faire le suivi dans les semaines qui suivent.

Alejandra Aracena et Michèle Kutuku s’entendent toutes les deux pour dire qu’il est primordial d’offrir des services d’accueil dans les deux langues officielles du Canada, surtout que la «barrière langagière» demeure un défi de taille pour les nouveaux arrivants francophones qui atterrissent à Calgary. «Notre communauté francophone a beau être minoritaire ici, il faut quand même faire sentir notre présence pour en assurer sa visibilité», souligne d’ailleurs Michèle Kutuku.

Casey Kennedy, la responsable du service à la clientèle pour Immigration Services Calgary, est heureuse que son organisme collabore avec le PIA et la Cité des Rocheuses sur ce projet. Selon elle, la diversité des organismes présents à l’aéroport permet de mieux servir les besoins des nouveaux arrivants, quels qu'ils soient. Elle en rajoute en expliquant que «les personnes qui travaillent au kiosque sont pour la plupart bilingues ou trilingues (certains parlent français et anglais, mais d’autres parlent l’espagnol ou l’arabe), ce qui leur permet de servir certains nouveaux arrivants dans leur langue maternelle même si ce n’est pas le français ou l’anglais».

Manque de visibilité?

Alejandra Aracena estime qu’un nombre modeste de francophones se sont présentés au kiosque depuis son ouverture. Elle rappelle cependant que l’initiative est encore jeune et que le Centre d’arrivée des immigrants «commence à peine à se faire connaître».

L’emplacement du kiosque, qui se trouve à proximité de la porte 12 sur l’étage dédié aux arrivées, ne semble cependant pas poser problème si l’on en croit les dires de Casey Kennedy. «La localisation est parfaite parce qu’on est à mi-chemin entre le terminal domestique et international. Et de toute manière, c’est au personnel de se déplacer sur le terrain pour accueillir les nouveaux arrivants et les diriger vers le kiosque», ajoute-t-elle.

Une pratique qui semble nécessaire. En effet, lorsque la rédaction s’est rendue sur place, le manque flagrant de signalétique et la méconnaissance de certains employés de l’aéroport quant à l’existence du kiosque pouvaient interroger sur l’efficacité de celui-ci. D’ailleurs le kiosque est situé plus près des arrivées domestiques qu’internationales.

Finalement, c’est tout de même 500 nouveaux arrivants qui auraient visité le Centre d’arrivée des immigrants en décembre, selon des renseignements partagés par Immigrant Services Calgary.

  • Nombre de fichiers 6
  • Date de création 14 février, 2023
  • Dernière mise à jour 13 février, 2023
error: Contenu protégé, veuillez télécharger l\'article