Un jardin à Shemogue pour nourrir les nécessiteux et répandre une flamme d'amour

Artiste de métier, Marie Marto est surtout une femme au grand cœur. Avec son époux, elle s’est donné pour objectif d’alléger le fardeau des personnes qui vivent dans l’insécurité alimentaire.

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Damien Dauphin

IJL – Réseau.Presse – Le Moniteur Acadien

 

 

Marie Marto est native du Témiscamingue où abondent les forêts et les terres agricoles. À Shemogue où elle réside avec son mari depuis plusieurs années, elle retrouve un environnement paisible semblable à celui qui a marqué son enfance. Artiste peintre et sculptrice, elle se rendait tous les ans dans sa galerie située aux Îles-de-la-Madeleine. Désormais retraitée, elle veut se consacrer à plein temps à ce qui la rend vraiment heureuse : aider son prochain.

« J’ai commencé un projet qui s’appelle « Les jardins de la flamme d’amour » pour fournir à l’église d’ici, aux familles pauvres et aux personnes malades, des œufs frais, des conserves, des fruits et légumes du jardin. C’est très apprécié, ça fait quelques années que ça fonctionne. Les gens sont contents » dit Marie dont le visage s’éclaire d’un sourire rayonnant qui respire la bonté.

Marie raconte que lorsqu’elle a commencé son projet, il y avait cinq familles bénéficiaires. À présent, avec la crise économique et l’inflation galopante qui fait gonfler le prix du panier d’épicerie, de plus en plus de personnes ont du mal à joindre les deux bouts. Il y a maintenant 16 familles qui reçoivent ses denrées. Celles-ci sont distribuées par le Comité Entraide de Cap-Pelé / Shemogue.

« Jusqu’à présent je semais des légumes avant de partir aux Îles : des patates, des navets, des carottes, des betteraves, beaucoup de légumes racines. Je vais être plus présente maintenant et pourrai diversifier avec d’autres légumes comme des tomates tout au long de l’été », se réjouit-il.

Les œufs fermiers constituent son produit d’appel. Marie a 13 poules qui pondent, selon les jours, entre 8 et 10 œufs. Toutes les deux semaines, cela en fait environ 120 qui sont donnés à la communauté. Ce chiffre devrait augmenterl’an prochain, car l’expansion du poulailler est en cours ! Quelques semaines avant la visite du Moniteur Acadien au début du mois de novembre, il y a eu une éclosion de poussins. En 2023, le nombre de poules devrait doubler. Pour accommoder toute sa volaille, Marie a décidé de faire construire un nouveau poulailler. Pour ce faire, le terrain a été préparé avant l’hiver par son ami Norbert Bourque.

« On pourra faire plus d’heureux et c’est tant mieux. À la base, la flamme d’amour est un mouvement chrétien orienté sur la prière pour soutenir les besoins de l’humanité, mais je fais ma part différemment. Je suis dans l’action pour les bedons ! » dit-elle en riant.

Aider et donner sans compter

Récemment, une serre a été construite et, pour le moment, des avocats et de la ciboulette y poussent. Marie Marto explore toutes les options pour accroître son activité et, par extension, sa productivité. La détresse humaine la bouleverse. Lors de l’action de grâce, elle a servi des repas à des sans-abris, notamment avec la Maison Nazareth de Moncton. Elle fait toutefois remarquer que la misère est aussi présente à la campagne que dans les centres urbains.

« Cela m’interpelle, et je réfléchis au meilleur moyen de les aider. Chaque hiver on en perd qui meurent de froid. L’hiver dernier, trois personnes ont frappé à ma porte, dont une femme de 73 ans qui grelottait dans un manteau d’été. J’ai pu la ramener dans sa famille à Saint-André-LeBlanc. Il y a aussi des problèmes et de la détresse à la campagne. Il faut juste avoir les yeux ouverts. »

Marie Marto salue avec reconnaissance le dévouement du comité d’entraide et de sa présidente, Éliza LeBlanc, et des unités paroissiales qui répandent ses produits alimentaires. Elle-même reçoit des dons dont elle fait bénéficier les autres. Pour elle, il ne fait aucun doute que la flamme d’amour communique, de façon contagieuse, un formidable élan de générosité communautaire.

« Je remercie tous ceux et celles qui ont déjà fait un don pour Les Jardins de la Flamme d’Amour. Par exemple, lorsque j’ai ramassé du bois au camping de Sandy Beach après la tempête Fiona, trois personnes m’ont chacune fait un don pour le projet. Les besoins augmentent, alors faites aller votre mouvement d’amour personnel. C’est le cœur qui est en action ! » lance-t-elle avec gratitude.

 

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Photos

 

Titre : Marie M (couverture du journal)

Légende : Marie Marto devant son poulailler actuel.

Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

 

Titre : Poussins

Légende : Une vingtaine de poussins sont nés et, si l’on excepte les mâles, le nombre de poules devrait doubler l’an prochain.

Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

 

Titre : Norbert Bourque

Légende : Norbert Bourque a bénévolement préparé le terrain où sera érigé, l’année prochaine, la grange qui abritera le nouveau poulailler qui devrait compter aussi des oies.

Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

 

Titre : Serre

Légende : Faire du bien après un drame : devant la serre, du bois du camping de Sandy Beach qui a été offert généreusement suite aux destructions.

Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

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  • Date de création 7 décembre, 2022
  • Dernière mise à jour 7 décembre, 2022
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