Un gouvernement encore plus majoritaire pour Doug Ford

Encore plus majoritaire qu’en 2018, le gouvernement Ford fera face-à-face à deux partis d’opposition sans chefs, lorsqu’il retournera à Queen’s Park.

ÉMILIE PELLETIER
Initiative de journalisme local — Le Droit

Doug Ford a remporté un second mandat majoritaire encore plus grand que le précédent, jeudi soir, en plus de faire tomber, au passage, deux dominos: ses principaux adversaires, la néo-démocrate Andrea Horwath et le libéral Steven Del Duca. 

 

Après avoir remporté la majorité en 2018, voilà que Doug Ford pousse la vague bleue encore plus loin: à 23h, 83 candidats du Parti progressiste-conservateur (PPC) ont été élus. 

 

Une vingtaine de minutes après la fermeture des bureaux de vote, la victoire majoritaire des conservateurs de Doug Ford était déjà assurée.

 

En 2018, le PPC avait remporté 76 des 124 sièges à Queen’s Park, et à la dissolution de la Chambre, il en comptait 67.

 

Les progressistes-conservateurs auront aussi remporté la plupart des circonscriptions du «905», soit la périphérie du Grand Toronto. 

 

Ils ont notamment réussi à dérober les sièges des chefs adjoints du NPD, Sara Singh et le frère du chef néo-démocrate fédéral Jagmeet Singh, Gurratan Singh.

 

Le PPC a aussi fait un gain dans le Nord de l’Ontario, dans la circonscription de Timmins, où siégeait jusqu’à présent le néo-démocrate Gilles Bisson. 

 

«Get it done»: Ce slogan, martelé tout au long de la campagne électorale ontarienne par les progressistes-conservateurs, aura pris tout son sens lors de la soirée électorale du 2 juin. 

 

Le PPC a fait campagne en promettant la construction de routes, d’autoroutes et d’infrastructures.

 

«Nous avons changé ce que signifie être un progressiste-conservateur», a déclaré Doug Ford durant son discours, prononcé au quartier général du PPC, dans Etobicoke-Nord.

 

À venir pour le gouvernement Ford: l’adoption du budget de la province et le combat du premier ministre, en Cour suprême, pour garder secrètes les lettres de mandats de ses ministres.

 

https://www.ledroit.com/2022/04/01/les-lettres-de-mandat-secretes-du-gouvernement-ford-c8637b9124e343cfba0f641a70c701b3

 

NPD: Andrea Horwath démissionne

Andrea Horwath, qui tente de devenir première ministre depuis 13 ans, a annoncé, à chaudes larmes, qu’elle démissionne de son poste de cheffe du NPD.

 

La dernière fois que le parti de Doug Ford avait remporté son pari, le Parti libéral de l’Ontario avait perdu son statut de parti officiel, et la première ministre défaite Kathleen Wynne avait démissionné de son poste de cheffe, se contentant de son titre de députée. 

 

La cheffe Andrea Horwath a été réélue dans Hamilton-Centre et n’avait pas encore précisé si elle conserverait son siège, en fin de soirée.

 

Par ailleurs, à 21h35, il était possible de confirmer que le NPD ontarien conservera son statut d’opposition officielle à Queen’s Park, devant les libéraux.

 

À 23h, 31 candidats néo-démocrates célébraient leur élection, soit sept de moins qu’en 2018. 

 

Libéraux: toujours pas un parti officiel

C’est aussi confirmé: le chef du Parti libéral ontarien Steven Del Duca démissionnera, lui aussi, de son poste à la tête du parti.

 

Ce dernier a perdu son pari dans sa propre circonscription de Woodbridge-Vaugham, tout comme un grand nombre de ses candidats.

 

Le Parti libéral ne comptait, à 23h, que huit candidats élus.

 

Il est aussi à noter que le chef du Parti vert, Mike Schreiner, a facilement été réélu dans son comté de Guelph. 

 

Son candidat de Parry-Sound-Muskoka, Matt Richter, n’a pas réussi à remporter sa course contre le conservateur Graydon Smith.

 

Au cours des derniers jours, les sondages montraient que le Parti vert avait de fortes chances de faire un gain dans cette circonscription. 

 

Fait intéressant: une candidate indépendante, Bobbi Ann Brady, a réussi à se faire élire, dans la circonscription de Haldimand-Norfolk. 

 

Faible participation électorale

Les experts prédisaient une baisse potentielle de la participation électorale, cette année. Aux dernières élections de 2018, 58% de la population avait exercé leur droit de vote. 

 

À 23h, jeudi, avec 118 candidats élus sur 124, le taux de participation approximatif n’était que de 43,6%.

 

Depuis près de 30 ans, le taux de participation aux élections provinciales en Ontario n’a pas dépassé les 60%.

 

Campagne calme

Cette élection met fin à une campagne qui s’est déroulée sans tambours ni trompettes et qui a duré 28 jours.

 

https://www.ledroit.com/2022/05/17/elections-en-ontario-un-debat-des-chefs-sans-tambour-ni-trompette-b5088c44d82039e1aeb55e28514bf6f3

 

Plusieurs ont trouvé que le manque d’enthousiasme émanant des chefs n’a pas donné une envie pressante aux gens de se rendre aux urnes et de demander que souffle un nouveau vent à l’Assemblée législative de l’Ontario.

 

https://www.ledroit.com/2022/05/30/elections-en-ontario-vers-une-baisse-de-la-participation-au-vote-cb989dbd4deec7cc711407441c10836a

 

Le premier ministre Doug Ford avait déclenché les élections, le 3 mai, seulement cinq jours après avoir déposé son budget provincial, qu’il a utilisé comme plateforme électorale.

 

https://www.ledroit.com/2022/04/27/un-dernier-budget-pour-conclure-le-premier-mandat-du-gouvernement-ford-767864ff5f3948b696ccacc87b9b5a5e

 

Le ministre des Finances du gouvernement Ford, Peter Bethlenfalvy, avait quelque peu hésité avant d’enfin assurer aux Ontariens que s’ils décidaient de réélire son gouvernement, il déposerait le même budget quand il en aurait l’occasion.

 

https://www.ledroit.com/2022/04/28/un-budget-de-la-ford-nation-a-saveur-electorale-d045e6ae127751f6cf80f4033e86a593

 

La réélection du gouvernement Ford survient alors que la province tente d’entamer sa relance économique après plus de deux années difficiles causées par la COVID-19.

 

Cette relance de l’économie était d’ailleurs au cœur des plateformes électorales de chaque parti politique de l’Ontario.

 

La pandémie a grugé et secoué les pilotis de plusieurs secteurs en province, tels que la santé, le coût de la vie, l’éducation et l’accès au logement.

 

La question environnementale a souvent été écartée au cours de la campagne électorale.

 

Au débat des chefs, Mike Schreiner avait d’ailleurs déploré que ses adversaires aient tenté d’éviter de répondre aux questions liées aux changements climatiques.

 

Pourtant, la principale promesse de Doug Ford - celle de construire plus de routes et d’autoroutes - a été vivement critiquée par les environnementalistes, qui jugent qu’il aurait été facile de fustiger le progressiste-conservateur à ce sujet. 

 

Jour de scrutin en Ontario

Les Ontariens avaient jusqu’à 21h, jeudi, pour enregistrer leur vote aux urnes afin d’élire le prochain gouvernement Ontario. 

 

Les chefs des quatre principaux partis de l’Ontario ont enregistré leur vote dans leur propre circonscription, jeudi matin.

 

Doug Ford (PPC) a voté à Etobicoke-Nord, Steven Del Duca (PLO) à Woodbridge-Vaughan, Andrea Horwath (NPD) à Hamilton-Centre et Mike Schreiner (PVO) à Guelph.

 

Les 10 752 406 électeurs inscrits sur la liste électorale devaient se rendre à leur lieu de vote assigné par Élections Ontario. À travers la province, il y avait plus de 7000 de ces endroits où ils pouvaient voter.

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  • Date de création 2 juin, 2022
  • Dernière mise à jour 2 juin, 2022
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