Un complexe scientifique pour l’Institut nordique du Québec

Ces montants portent à 105 M$ le budget total du bâtiment de 9 865 m2 qui sera situé sur le campus de l’Université Laval, à Québec. L’INQ est un réseau d’expertises de la recherche arctique et nordique québécoise qui comprend plusieurs universités, des centres de recherches, des Premières Nations (Inuit, Cris, Innus et Naskapis) et des représentants des secteurs public et privé. On lui doit des recherches dans le domaine de la santé, de l’environnement, de la biologie, des ressources naturelles, des écosystèmes, etc.

L’INQ ne dispose actuellement pas d’infrastructures spécifiques ; ses locaux et ses équipements sont disséminés dans le campus de l’Université Laval et chez ses partenaires ailleurs au Québec.

Son nouveau complexe disposera notamment de laboratoires, d’un centre logistique destiné à la préparation de missions, de pièces réfrigérées pour simuler les conditions arctiques, d’un espace pour les peuples autochtones.

 

Développement des capacités

Ce n’est qu’en 2024 que l’INQ, créé dans la foulée du Plan Nord, célèbrera sa première décennie d’existence. « Nous avons une longue histoire de recherche nordique, avance néanmoins son directeur général, Jean-Éric Tremblay, que ce soit en milieu océanique ou en milieu terrestre. Et nous sommes aussi reconnus à l’international […], mais nous n’avons jamais vraiment eu d’infrastructures […] On a eu du succès, mais on l’a toujours fait un peu en s’arrangeant avec les moyens du bord et en étant créatifs. Le building va nous permettre de développer et de bonifier nos capacités. »

 

Une intersectorialité facilitée

En plus de permettre de diffuser plus rapidement auprès des utilisateurs les résultats de recherches, la centralisation des ressources et du personnel de l’INQ va, selon son directeur, faciliter le travail multidisciplinaire, intersectoriel.

« Un des buts principaux de l’INQ, énonce-t-il, est d’amener des gens de différentes disciplines à travailler ensemble sur des enjeux du Nord. L’intersectorialité sert par exemple à s’attaquer aux enjeux de contamination environnementale. Il faut se préoccuper du bienêtre des humains, il faut se préoccuper des écosystèmes, des activités responsables de cette contamination ; ça demande d’amener des gens qui ont des expertises très très différentes à réfléchir sur un problème de façon globale. Permettre cette réflexion à un niveau plus rassembleur ou intégré qu’on l’a fait avant est une grosse plus-value pour l’INQ. »

M. Tremblay, également professeur titulaire en biologie à l’Université Laval, souligne que la centralisation facilitera la logistique contraignante des missions dans le Nord, par exemple avec le brise-glace Amundsen. « Pour nous et nos collaborateurs à l’international, l’INQ deviendra comme un poste avancé pour travailler en milieu nordique au Canada. »

 

Le pouvoir symbolique

C’est d’ailleurs durant l’assemblée annuelle de l’Université de l’Arctique, qui se déroulait à Québec, que l’annonce du financement supplémentaire à l’INQ a été faite en présence de représentants de l’organisme et de plusieurs ministres québécois et canadiens. L’Université de l’Arctique est un réseau semblable à l’INQ, mais international. Une coïncidence, assure M. Tremblay…

« Ils étaient très heureux de la coïncidence, relate le directeur général de l’INQ. On collabore avec eux depuis plusieurs années et ça [le complexe scientifique] permet de concrétiser une nouvelle aire dans cette collaboration. Il ne faut pas sous-estimer le pouvoir symbolique d’un building comme ça. On cite souvent d’autres pays comme exemple, la Norvège et son Fram Centre, l’Allemagne, qui n’a même pas de côte sur l’Arctique, et son énorme Institut Alfred-Wegener. Le Canada avait sa station de l’Extrême-Arctique à Cambridge Bay, mais d’avoir désormais une base dans le Sud qui nous permet d’aller partout en Arctique […] dans les yeux des gens de l’international, ça veut dire qu’on est sérieux, que le gouvernement reconnait l’excellence de cette communauté et veut appuyer ses initiatives. Ça envoie un message très fort […]. »

Dès la création de l’INQ en 2014, l’ambition d’avoir un bâtiment attitré existait, dit Jean-Éric Tremblay, mais les priorités étaient de mobiliser la communauté scientifique, d’organiser le volet intellectuel et les partenariats.

Maintenant, le complexe scientifique se concrétise. « Les Européens nous disaient qu’on n’arriverait pas à construire quelque chose comme ça en dix ans », relate M. Tremblay.

 

Financement

La contribution fédérale au complexe scientifique se chiffre à 33,6 M$, celle du provincial à 42,13 M$. Le reste du financement vient du privé, de l’Université Laval et de la ville de Québec.

Une autre subvention du Québec permettra d’acquérir de l’équipement scientifique supplémentaire.

  • Nombre de fichiers 4
  • Date de création 1 juin, 2023
  • Dernière mise à jour 4 octobre, 2023
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