Un Carnaval d’hiver en présentiel pour la communauté de Pomquet

Février est arrivé et Pomquet est prêt à fêter. Après deux éditions virtuelles en raison de la pandémie, le Carnaval d’hiver est finalement de retour avec des activités en personne qui mettront en valeur les racines acadiennes du village. 

_______________________

Jean-Philippe Giroux

IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse

Du 18 au 26 février, les festivités se tiendront à divers endroits dans la région, dont l’École acadienne de Pomquet, la salle des pompiers et l'église Sainte-Croix, avec une parade en auto dimanche après-midi pour clore le carnaval.

En 1974, la communauté acadienne, nichée dans la baie Sainte-Georges, a organisé son premier carnaval d’hiver. Jude Avery, originaire de Larry’s River, est l’une des personnes qui ont permis aux célébrations de voir le jour.

Il y avait des organisateurs clés, mais la majorité de la communauté était impliquée, affirme M. Avery. « Il y en a beaucoup qui m’ont donné le crédit d’avoir fondé le carnaval, mais je ne l’accepte pas. C’était plutôt les gens de la communauté [...] la réalité, c’est que ce sont les gens de Pomquet qui, eux-mêmes, se sont rassemblés et ont monté le carnaval ».

Grâce à l’événement, les résidents de la région ont pu découvrir - pour la première fois dans plusieurs cas - des coutumes, comme le chant de l’Alléluia, de l’artisanat, des recettes - dont le fricot et le nolait - ainsi que de la musique typiquement acadienne qui, pour longtemps, était célébrée exclusivement dans les chaumières. « Les gens de Pomquet étaient si fiers, relate M. Avery. Tu pouvais le voir dans leur visage. » 

Theresa Rennie de Pomquet Point, qui a été très engagée dans sa communauté, se souvient de son premier carnaval comme étant une expérience très amusante avec des pièces de théâtre, de beaux costumes et une « petite parade » pour souligner l’histoire de Pomquet.

Selon son souvenir, c’était souvent le club des femmes qui remportait le prix du meilleur char allégorique, qui montrait des « laines de mouton » ainsi qu’une « cuisine acadienne » qui captivait l’attention des spectateurs.

Le Carnaval d’hiver de Pomquet a eu un effet positif sur Mme Rennie. L’événement l'a poussé à être fier de sa langue et de sa culture et à se mobiliser pour créer une école française dans sa communauté.

Parler français 

Les gens de Pomquet voulaient aussi s’assurer que les plus jeunes n'oublient pas leurs origines françaises et la tradition orale du village. « On parle de moins en moins en français et le français est devenu la langue des “grands-parents”, écrit May Bouchard dans les pages du Courrier, en 1985. La langue et les traditions, jalousement gardées pendant plus de 200 ans, vont-elles se perdre pour toujours ? »

Quinze ans plus tard, une école acadienne a été construite à Pomquet et aujourd’hui, une nouvelle génération prend la relève. Dans les semaines à venir, deux élèves de la 4e année incarneront les rôles de Gabriel et Évangéline, comme l’ont fait plusieurs générations avant eux.

Les élèves sélectionnés sont en période de préparation. Ils se familiarisent avec leur personnage qui leur donnera le privilège d’être au premier plan des activités.

Le Courrier aura la chance de s'entretenir avec « Gabriel et Évangéline » à l’issue du carnaval.

  • Nombre de fichiers 4
  • Date de création 14 février, 2023
  • Dernière mise à jour 14 février, 2023
error: Contenu protégé, veuillez télécharger l\'article