Un an en poste: bilan et prospective pour la rentrée 2023-2024

Fin août, Le Gaboteur a rencontré la directrice générale de l’éducation du Conseil scolaire francophone provincial (CSFP) pour revenir sur sa première année en poste et pour découvrir les nouveautés qui marqueront la rentrée scolaire de cette année.

Cody Broderick
IJL - Réseau.Presse - Le Gaboteur - ATL

En octobre prochain, cela fera un an que Selena Mell est directrice générale de l'éducation du CSFP. Malgré une petite équipe et une poignée de postes à pourvoir au cours de l'année écoulée, elle est prête à affronter cette nouvelle année scolaire avec une gamme presque complète d'enseignants et d'administrateurs à soutenir ainsi que de nouveaux partenaires. 

Personnel et partenariats

Au moment de l’interview, deux postes d'enseignant sont ouverts sur le site du CSFP: un poste au secondaire à l'École Sainte-Anne à La Grand'Terre et un poste au primaire à l'École Boréale à Happy Valley-Goose Bay. Malheureusement, les choses peuvent changer rapidement lorsqu'il s'agit d'embaucher en dehors de la province, et madame Mell a indiqué qu’une autre place se soit libérée depuis la rencontre.

«On avait beaucoup de CV!», a-t-elle expliqué avec enthousiasme. Citant par exemple des publicités à l’aéroport de St. John’s et des dépliants sur les traversiers de Marine Atlantique cet été, elle félicite le gros travail effectué par la gestionnaire des communications et du marketing, qui est récemment retournée en France. Un article que madame Mell a écrit en collaboration avec les directeurs des écoles, «Vitality of Language and Community», a également paru dans le magazine national Learners and Leaders de l’Association canadienne des administrateurs de systèmes scolaires.

«Je suis fière de l’équipe», dit-elle en souriant.

Si le CSFP a également travaillé avec un consultant en immigration pour aider à pourvoir les postes, le chemin vers l'embauche d'une personne étrangère peut être long et sinueux. La reconnaissance de l'équivalence des diplômes est un enjeu majeur, note-t-elle.

Au siège social en particulier, elle précise que certaines tâches doivent être partagées avec d'autres membres du personnel. Cela a été le cas récemment pour le poste de responsable des ressources humaines, qui venait tout juste d'être pourvu. «Cela peut entraîner des retards.»

L'année scolaire précédente aura débuté et se sera terminée avec un poste d'agent en construction identitaire non pourvu. Ce poste, créé pour développer et soutenir des activités et des projets culturels dans les six écoles francophones, est toujours ouvert sur le site de la CSFP pour l’année 2023-2024. Elle espère que ce poste sera pourvu cette année, car une candidate sérieuse a récemment manifesté son intérêt pour ce poste.

En plus d'avoir suivi de près les écoles, ayant visité chacune d'entre elles au cours de l'année dernière, madame Mell a passé sa première année en poste à créer et maintenir les liens avec des partenaires communautaires. 

Présente à divers événements organisés par les associations communautaires francophones à travers la province, comme le Parlement Jeunesse et les Jeux Franco-Labradoriens, elle confie au Gaboteur qu'elle a reçu une réception «très chaleureuse» avec le Sagmaw traditionnel de la région, Jes'n Benwah, lors de sa première visite au Centre Mi'kmaq à Cap Saint-Georges. Ils ont même fait cadeaux de livret français.

Projets et infrastructures

En plus d’accueillir et suivre ses nouveaux employés, le CSFP cherche à développer de nouvelles initiatives, comme un programme de mentorat pour son personnel, «comme le demandait notre enquête sur le bien-être du personnel en 2021», précise-t-elle. 

Côté infrastructure, la directrice générale de l’éducation est déterminée: «Il faut que ça soit égal [aux écoles anglophones].»

Un autre délai que les élèves de la capitale remarquent cette année est l’accueil des enfants de la maternelle jusqu’à la sixième année à l’École Rocher-du-Nord (RDN). «Des retards de construction ont interrompu ce déménagement, nous avons vu cette semaine que le site n'est pas encore prêt et que le report était donc une bonne décision» explique madame Mell. «Nous avons interrompu cette tâche afin d'avoir le temps de mieux nous préparer.»

La transition est prévue pour le mois de septembre 2024. D'ici là, la liste des tâches à accomplir est longue: évaluer le placement des classes, élaborer un plan de transition et une stratégie de communication, définir les zones de fréquentation et modifier les itinéraires de bus, les horaires des classes et répondre à d'autres questions logistiques et opérationnelles, tout en consultant le personnel, élabore la directrice.

«Les réunions préliminaires sur ce sujet ont commencé cet été», précise-t-elle. «Les parents seront consultés lorsqu'il y aura quelque chose à partager - nous ne nous réunirons pas tant que nous n'aurons pas une idée de plan pour aller de l'avant.»

Des discussions préliminaires ont été entamées afin d'examiner les efforts déployés pour mettre en place des garderies à l'École ENVOL à Labrador City ainsi qu’à Rocher-du-Nord à St. John’s. Après une longue attente, l'École Sainte-Anne verra bientôt l'installation de son équipement de cour de récréation, avec la structure de l`École des Grands-Vents qui suivra après. L'École Boréale a aussi reçu la clôture dont elle avait besoin autour de son terrain.

Dans son dernier rapport disponible sur le site de la CSFP, présenté au conseil d'administration en février dernier, elle note la volonté d'agrandir l'École Boréale à Happy Valley-Goose Bay. Ce dernier est un «dossier compliqué» qui nécessite de nombreuses consultations. «La communauté est frustrée que ce projet traîne en longueur très longtemps», écrit-elle. Heureusement, dit-elle, le CSFP a repris les discussions à ce sujet cet été avec le personnel du ministre de l’Éducation.

«Actuellement, notre équipe du siège social est répartie sur deux sites», ajoute-elle. «Nous souhaitons donc remédier à ce problème. Ce serait plus efficace d’être hébergée [sur] un seul site.»

Une solution possible, trouvée dans son rapport de février dernier, propose de rénover l’ÉGV pour élargir les bureaux. «Demande majeure de rénovation à considérer – déménagement de [l’Association communautaire francophone de Saint-Jean] vers le rez-de-chaussée. Ceci libérerait quatre bureaux qui répondraient partiellement au besoin de bureaux pour réunifier le siège social», peut-on lire. Il n’y a pas de décision concrète à ce sujet.

Quant à l’École Notre-Dame-du-Cap, dont le bâtiment a été construit dans les années 1970: «Certains ingénieurs nous ont fait savoir qu’ils considèrent que l’édifice ne méritent plus des investissements des contribuables car il est inapte à résister aux rigueurs [du] climat de la Péninsule de Port-au-Port», lit-on dans la partie du rapport de Peter Smith, le directeur général adjoint.

Une nouvelle qui touche toutes les écoles de la province, dévoilée au début du mois d'août: l'élimination progressive de la règle interdisant aux élèves habitant à 1,6 kilomètre ou moins de l'école de prendre l'autobus. Madame Mell note que les écoles francophones ne verront pas de changements majeurs. Un communiqué de presse publié le 24 août invite les parents à contacter le siège social du CSFP s’ils ont des questions à ce propos.

Le plan stratégique 2023-2026 sera publié prochainement et définira les nouvelles priorités du CSFP. À suivre.

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Photo: Mell - 25 aout 2023

Photo: Courtoisie

Caption: La directrice générale de l’éducation du CSFP fêtera sa première année en poste début octobre prochain.

 

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  • Date de création 11 septembre, 2023
  • Dernière mise à jour 6 septembre, 2023
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