Un an après le derecho: où en est la situation ?

Petits et grands agriculteurs ont été fortement éprouvés pendant le derecho de l’an dernier. Un an plus tard, les traces des dommages sont encore présentes.

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Pascale de Montigny Gauthier

IJL – Réseau.Presse – Agricom

Nicholas Dessaint de la Ferme Dessaint de Sarsfield a eu beaucoup de dommages lors de la tempête. « Avec les assurances, ça a été très long, les derniers détails ont été réglés le mois dernier. Nous avons changé d’agent à trois reprises dans le dossier. »

Un an plus tard, très peu de choses sont complètement terminées dans sa ferme. « Il y a des choses que je ne vais probablement pas reconstruire parce que le montant d’argent pour lequel je suis assuré ne couvre pas pour une nouvelle structure. La majorité des choses ont été ou vont être rebâties plus ou moins comme elles l’étaient. »

Pour Stéphane Wolfe, propriétaire de la ferme Hammondale à Rockland, le cauchemar est loin d’être terminé. « Nos animaux sont relocalisés sur trois fermes et on pense pas qu’ils vont revenir avant le temps des fêtes. Tous les bâtiments ont été affectés, il ne restera pas grand chose d’original! »

La famille de Stéphane va revenir vivre sur la ferme, dans une roulotte pendant les travaux cet été. « Mon moral va mieux, mais c’est beaucoup de choses à gérer. Au moins avec les assurances, ça va vraiment bien même si c’est long. »

« Il est encore difficile de déterminer la perte nette exacte pour nos agriculteurs et agricultrices », souligne Roxanne Lormand, directrice générale de l’Union des cultivateurs franco-ontariens. « Il y a eu bien des dommages causés à plusieurs bâtiments agricoles et beaucoup de nettoyage reste à faire pour de nombreux propriétaires de boisés et acériculteurs. La normalité revient peu à peu, mais avec un paysage fortement métamorphosé pour de nombreuses années. »

Certains producteurs de sirop d’érable ont carrément réduit leurs activités à la suite des dommages dans leur boisé. Selon Jean St-Pierre, président de Boisés Est, une dizaine de petits producteurs ont cessé leurs activités, car leur revenu était trop bas pour tout le travail de rétablissement.

« C’est malheureux, car on a besoin de la relève! s’exclame Jean St-Pierre. Le sirop d’érable est un produit de grande valeur. Cela va prendre des années avant que les érables retrouvent leur pleine capacité. Des coûts énormes sont à prévoir. »

De leur côté, Mark Rombouts de RDC Farms à Curran et Audrey Lizotte de la Ferme l’Artisan à Fournier, affirment n’avoir eu aucun dégât. « Nos arbres ont toujours été épargnés depuis notre ouverture, même cet hiver, » relate Audrey Lizotte.

De l’aide gouvernementale

Le gouvernement provincial a annoncé qu’il allait dédommager les agriculteurs pour cette tempête et celle d’avril 2023.

Ce montant ne parviendra toutefois pas à Nicholas Dessaint. « J’habite dans la section rurale de la ville d’Ottawa et cette municipalité-là n’a pas reçu de fonds, je ne sais pas pourquoi. Toutes les municipalités autour ont reçu des fonds sauf la mienne. »

En effet, le montant de 5,5 millions de dollars a été octroyé à 22 petites municipalités affectées par d’importants événements météorologiques en 2022.

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  • Date de création 11 mai, 2023
  • Dernière mise à jour 11 mai, 2023
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