Trois jeunes honorés pour avoir chanté les chansons d’Angèle Arsenault
Samuel LeBlanc, Daphnée McIntyre et Clémence Langlois se disent honorés d’avoir été choisis pour tourner dans le film documentaire queer-musical-acadien Y’a une étoile. «Nous avons été approchés par Julien Cadieux assez tôt dans le processus», dit Daphnée, «c’est vraiment spécial pour nous. Nous sommes trois jeunes queers et c’est dans nos champs d’intérêt. C’est bien pour nous, considérant qu’il y a tellement d’artistes acadiens qui auraient pu le faire».
_______________________
Claire Lanteigne
IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne
«Je n’aurais pas pu demander mieux que ces trois jeunes» de dire Julien Cadieux, «ils ont beaucoup de maturité et je suis impressionné par leur professionnalisme. Ils sont pleins de passions, dont leur groupe Écarlate, toujours prêts pour le travail et super organisés. Ils sont beaux à voir et c’est rafraîchissant de côtoyer cette nouvelle génération».
Samuel est le fil conducteur dans le film, il fait le lien avec les autres personnes qui y participent. Avec les deux autres membres du groupe, ils reprennent les chansons d’Angèle Arsenault pour la trame musicale. Sam chantait plus ou moins dans le groupe, mais il s’est découvert une voix et prend confiance en lui en assumant sa voie et sa voix physique. Ils mettent leurs couleurs et leurs personnalités dans les chansons et sont appuyés par Sébastien Michaud à la direction musicale.
«Nous sommes très à l’aise dans le tournage, on nous traite bien et Julien n’hésite pas à accepter nos propositions», de dire Clémence. «On explore ce qu’on veut faire et nous avons de la chance de faire ce film», d’ajouter Samuel. «C’était super cool les tournages en Nouvelle-Écosse, de voir d’autres mondes et les gens qui les appuyaient».
«C’était important pour moi qu’ils soient dans le projet à 100 % et ne pas faire de différence parce qu’ils sont jeunes. Ce sont des artistes dans un contexte professionnel» d’ajouter Julien.
Pour ces jeunes, c’est un honneur de chanter les chansons d’Angèle Arsenault. «C’était tellement une pionnière en Acadie, elle nous a donné beaucoup d’émotions et c’est à cause d’elle qu’on est là et qu’on peut avoir notre place dans ce milieu», disent-ils.
«Même si la musique n’est pas jeune, on peut se reconnaître dans ses mots et quand on les écoute, la signification est beaucoup plus grande», d’ajouter Daphnée. «Ma mère me chantait l’Hymne à l’espoir pour m’endormir».
Samuel ajoute qu’il y a quelque chose de plus que les mots dans ses chansons, une signification profonde qu’on découvre en les revisitant. «Ce n’est pas un film triste, ça nous permet de mettre en valeur ce que nous sommes. Je vis bien avec tout ça et on fait ce qu’on aime», de dire Clémence.
Pour Julien, on n’a pas assez donné de crédit aux paroles des chansons d’Angèle. «Lorsqu’elle est décédée et qu’il y a eu un hommage au Capitol et j’ai entendu René Cormier chanter Y’a une étoile pour nous, j’ai réalisé en écoutant le texte que c’était à un autre niveau, comme bien d’autres de ses chansons. Elle est réellement une pionnière féministe».
Les jeunes ajoutent avoir formé le groupe Écarlate parce qu’ils aiment faire de la musique, pas parce qu’ils sont queers. «J’ai fréquenté la même école secondaire qu’eux, L’Odyssée à Moncton. J’y suis retourné alors que le groupe, s’affichant ouvertement queer, donnait un spectacle devant toute l’école. J’ai trouvé ça formidable de voir cette belle jeunesse-là recevoir une ovation debout. Ça donne de la lumière, c’est une vraie bouffée d’air frais et ils sont des exemples positifs pour les jeunes», a conclu Julien.
«Il y a toujours du travail à faire afin de se faire reconnaître dans notre identité et si nous sommes tous les trois chanceux et privilégiés d’avoir été bien traités par nos familles et nos amis, il faut continuer à se battre et militer pour les autres qui n’ont pas cette chance», a conclu Daphnée.
Le groupe Écarlate a un horaire assez chargé en plus du tournage. Ils ont plusieurs spectacles au programme d’ici la fin de l’été et prendront bientôt la route afin de participer au Festival de la chanson de Granby.
-30-
Photos
Daphnée McIntyre, Samuel LeBlanc et Clémence Langlois tournent dans le film documentaire Y’a une étoile. (Photo : Annie-France Noël)
- Nombre de fichiers 2
- Date de création 19 août, 2022
- Dernière mise à jour 19 août, 2022