Trois femmes militent pour l’ouverture d’un refuge à Summerside

Trois résidentes de Summerside militent activement pour l’ouverture d’un refuge pour femmes et enfants. Susan DesRoche, Margie Fowler et Kathleen Terry estiment que «le besoin est là». La province, de son côté, préfère vérifier l’utilité avant d’avancer.

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Laurent Rigaux

Initiative de journalisme local – APF – Atlantique

L’histoire commence l’année passée, lorsque Margie Fowler rencontre une jeune femme dans la rue, ayant besoin d’aide. «Elle est venue chez moi, explique-t-elle. Et j’ai essayé de trouver un endroit pour elle à Summerside. J’ai réalisé qu’il n’y avait rien de disponible». Elle conduit alors la femme à Charlottetown, où il existe deux refuges. La Anderson House est un lieu pour les femmes et enfants victimes de violences, la Blooming House est dédiée aux femmes sans abri et n’est ouverte que la nuit. S’y ajoute le refuge dans la réserve de Lennox Island.

«Nous voulons un refuge ouvert 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, pour les urgences et l’hébergement à long terme», insiste Margie Flowler. Quant à Susan DesRoche, elle s’est rendue compte du manque d’une structure à Summerside quand elle a cherché un endroit pour un membre de sa famille, victime de dépendance. Elle estime que le «système est défectueux» : «Si vous avez besoin d’aide, c’est impossible de se frayer un chemin à travers les programmes, il faut qu’on vous prenne par la main.» Elle évoque aussi la «difficulté d’aller jusqu’à Charlottetown».

Des sans-abris piégés

Cet enjeu du transport est repris par Cory Snow. Le conseiller municipal à Summerside est l’un des principaux soutien du groupe. «La province a fait une évaluation des besoins cet automne, rapporte-t-il. Un des points qui en ressort, c’est qu’aller à Charlottetown est un frein pour les personnes qui doivent être soutenues».

Le document, commandé par le département du Développement social et du Logement et publié le 1er octobre 2019, fait le point sur l’offre disponible et propose des pistes d’amélioration. Dans les raisons qui poussent les femmes à rester à la Blooming House, on retrouve par exemple «l’impossibilité de retourner à Summerside.»

«Les sans-abri sont souvent piégés là où ils se trouvent. Le seul refuge à l'extérieur de Charlottetown étant celui de la cheffe Mary Bernard à Lennox Island, il n'y a pas d'options pour les Insulaires à l'extérieur de la région de Charlottetown en situation d’itinérance», ajoute le rapport qui recommande également d’augmenter les hébergements d’urgence et à long terme, disponibles tous les jours et à toute heure.

Trouver un lieu

Devant ce constat, les trois habitantes de Summerside s’étonnent de la réaction de la province, qui «a engagé un consultant pour faire une nouvelle estimation du besoin.» Dans un courriel, les services provinciaux déclarent «travailler avec les partenaires communautaires pour mieux comprendre le besoin à Summerside et alentours afin d’être certains de développer les bons services.»

«Ils gèrent l’argent des contribuables, donc on comprend, estiment Margie Fowler et Susan DesRoche. Mais combien d’évaluations doivent encore être faites? Il y a un réel manque dans cette communauté.»

En attendant, le groupe continue ses consultations et s’est d’ores et déjà rapproché du Boys and Girls Club de Summerside. Se lier à une structure existante lui évite d’avoir à se constituer lui-même en organisation caritative. Il faut maintenant affronter les deux principaux obstacles : l’argent et l’endroit. «Nous faisons l’inventaire des lieux disponibles, affirme Cory Snow. Nous n’avons pas beaucoup d’immeubles non utilisés, nous regardons les options.» «Sans lieu, c’est difficile de continuer», ajoutent Margie Fowler et Susan DesRoche. Elles espèrent trouver une maison avec de la place pour quatre familles ou huit personnes au moins.

La pandémie de COVID-19 a ralenti le projet. «Mais nous allons poursuivre les discussions et mettre un pied devant l’autre», garantit Cory Snow. Dans son courriel, la province assure «avoir hâte de continuer le processus une fois que les restrictions sanitaires seront levées.»

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PHOTOS : (incluant titre de la photo, légende et crédit du photographe ou Susan DesRoche, Margie Fowler et Kathleen Terry. Courtoisie.

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• Date de création 1 mai, 2020
• Dernière mise à jour 1 mai, 2020