Transport communautaire en zone rurale : les transporteurs demandent plus de financement

Diana Ombe — IJL — Réseau Presse — Le Courrier de la Nouvelle-Écosse

Même si cette nouvelle semble prometteuse, les transporteurs de petites localités estiment que l’investissement est insuffisant compte tenu de l’augmentation des prix du carburant.

Dans le cadre du programme d’aide au transport communautaire, le gouvernement néo-écossais investira près de 2 millions de dollars en fonds d’exploitation à 20 services de transport communautaires porte à porte. 2,9 millions de dollars supplémentaires seront versés à sept municipalités et organismes communautaires qui offrent des services de transport à route fixe.

«L’accès aux transports est une nécessité pour les gens qui doivent se rendre au travail, à un rendez-vous médical, à l’épicerie, à l’école ou à des activités communautaires», affirme Kim Masland, ministre des Travaux publics.

Elle ajoute que : «cet investissement facilitera l’accès à des moyens de transport accessibles et abordables dans les collectivités de la Nouvelle-Écosse.»

Parmi les récipiendaires du programme, la Coopérative de transport de Chéticamp, plus connu sous le nom de l’Acabie, a reçu un appui gouvernemental de plus de 45 000 $.

Pour Marielle Bourgeois, gestionnaire de la Coopérative, la somme annoncée par le gouvernement ne constitue pas un fonds additionnel pour aider la Coopérative à faire face aux défis actuels.

«Je n’ai pas apprécié comment l’annonce a été formulée. Il [le gouvernement] le présentait comme un investissement supplémentaire, pourtant c’est la même somme que nous recevons chaque année. Le budget n’a pas changé depuis 2018, mais nos dépenses n’ont cessé d’augmenter depuis cette période», déclare Mme Bourgeois.

Des fonds insuffisants pour répondre à la demande

Selon Marielle Bourgeois, le vieillissement de la population, l’éloignement géographique et l’augmentation des prix de l’essence sont quelques-uns des facteurs qui ont fait tripler la demande en service de transport.

«Je possède actuellement 4 véhicules. En général, ces derniers sont sur la route à 4 à 3 fois par semaine […] Il y’a des journées où les deux véhicules doivent être réquisitionnés juste pour desservir dans la région. L’achalandage est vraiment énorme», déplore-t-elle.

Cette frustration est partagée par Paul Lombard, directeur général de Transport de Clare et récipiendaire du fonds gouvernemental.

«L’augmentation drastique des prix de l’essence et l’absence de fonds, rendent difficile le recrutement de nouveaux employés», affirme-t-il.

D’après lui, cela fait 7 ans que le gouvernement n’a pas fait une réévaluation des fonds versés à la compagnie. Le manque de support de l’état ne permettrait pas à l’organisme de recruter du nouveau personnel et de couvrir l’augmentation des coûts de fonctionnement.

«Peu d’argent est toujours mieux que rien. Tout de même, il nous en faudrait plus pour répondre à la demande au sein de notre municipalité», ajoute-t-il.

Une formule de financement à revoir

Le programme d’aide au transport communautaire apporte un financement supplémentaire et fournit un soutien financier pour couvrir une partie des coûts d’exploitation d’un service de transport communautaire.

«La province fournira des subventions selon une formule prédéterminée qui comprend actuellement une subvention de base, et tient compte de la population et des kilomètres linéaires de voirie dans une aire de desserte, aux organismes admissibles sous réserve à la disponibilité du financement», précise le document explicatif du programme.

Pour Marielle Bourgeois, cette formule ne tient pas en compte de l’âge de la population et la situation géographique de certaines communautés rurales. Ces deux facteurs sont primordiaux dans la détermination des coûts de déplacement de la coopérative.

«Quand la formule a été mise en place vers 2012, le gouvernement n’a pris en compte que les kilomètres linéaires. Cependant, ce type de kilométrage ne peut être pris en considération dans une localité montagneuse comme la nôtre. Avec les 4 véhicules, nous dépassons les 18 000 kilomètres par mois», explique-t-elle.

Selon madame Bourgeois, il faudrait adapter la formule de financement actuelle pour qu’elle puisse tienne en compte la géographie de la localité et le coût de la vie.

«L’investissement fourni par la municipalité et le gouvernement ne sont plus suffisants. Nous sommes tout le temps à la recherche de subventions pour combler le déficit […] Il est temps que le gouvernement nous appuie réellement si l’on veut s’en sortir», conclut-elle.

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  • Date de création 1 juin, 2022
  • Dernière mise à jour 27 juin, 2022
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