Tout est à faire en termes de services à l’immigration francophone dans le Nipissing
Dans le district de Nipissing, la municipalité de Nippissing Ouest à elle seule compte une population constituée de 60 % de francophones. Pourtant, aucun service d’établissement à l’immigration francophone n’existe dans toute la région qui s’étend jusqu’à l’est de North Bay. L’organisme communautaire les Compagnons des francs loisirs espère voir la situation changer.
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Mehdi Mehenni
IJL – Réseau.Presse – Le Voyageur
«Nous sommes capables d’offrir aujourd’hui une exposition à la diversité culturelle, avec les moyens dont nous disposons et cela se fait à travers l’exposition d’artistes de cultures différentes, au sein de notre programmation. Est-ce que c’est suffisant? Je n’en suis pas convaincu», souligne le directeur général des Compagnons, Arnaud Claude.
Ils pensent que, bien au contraire, il va falloir mobiliser des personnes pleinement dédiées à cet effet. «Cela passe nécessairement par des services à l’établissement de l’immigration francophone.»
«Aujourd’hui, nous touchons du doigt tous les aspects de la diversité au sein des Compagnons. Mais c’est certain que ce n’est pas suffisant. Nous ne comptons aucun service dédié à l’établissement de l’immigration francophone dans toute la région de Nipissing», assure-t-il.
Les Compagnons des Francs Loisirs organisent des évènements socioculturels dans tout le district de Nipissing depuis 60 ans. Ils travaillent notamment avec le Conseil des arts de Nipissing Ouest (CANO).
L’importance des activités communautaires
Arnaud Claude insiste sur l’importance de créer des activités communautaires pour «permettre à la population locale d’en apprendre plus sur la culture des nouveaux arrivants». Cela est valable aussi, ajoute-t-il, pour «permettre aux nouveaux arrivants de mieux comprendre les us et coutumes de la région, afin que leur intégration soit la plus harmonieuse possible».
Et cela, note-t-il, «passe nécessairement par la formation, que ce soit en matière d’intégration linguistique, culturelle ou socioéconomique».
Le financement des gouvernements sera essentiel pour recruter et former les travailleurs afin que la région reste compétitive. «Nous devons embaucher des experts qui vont assurer cette transition, accompagner les nouveaux arrivants et les guider autant dans les services qu’à la rencontre de personnes intervenant dans différents domaines d’intégration», explique M. Claude.
Pour lui, ces éléments sont nécessaires pour que les nouveaux arrivants ne se retrouvent pas seuls, perdus dans la grande quantité d’information qu’ils ont à ingérer pour connaitre et comprendre leur nouveau milieu.
Le besoin de main-d’œuvre
Le directeur général des Compagnons affirme, par ailleurs, que la première importance pour la communauté est de «répondre à un besoin de main-d'œuvre évident».
«La richesse que vont apporter les immigrants est culturelle, mais aussi économique. Ce sont des moteurs de changement et d’enrichissement de la communauté, chacun à travers son expérience personnelle qu’il apporte avec lui», soutient-il.
Il assure que la municipalité de Nipissing Ouest cherche l’établissement de ces services dans la région.
Dans une réponse écrite, les services de communications de la municipalité de Nipissing Ouest ont indiqué que «la collaboration avec tous les niveaux de gouvernement est essentielle pour soutenir les nouveaux arrivants dans nos communautés et leur offrir des possibilités d'épanouissement».
«Ce soutien pourrait également avoir un impact positif sur nos nombres de professionnels dans les soins de santé, dans les métiers et autres secteurs», précise la municipalité.
Appui informel
Dans le Nord de l’Ontario, le Collège Boréal est l’un des principaux joueurs en matière d’offre de services à l’établissement pour les immigrants francophones. Il le fait depuis 2004. L’une des rares régions qu’il ne couvre pas encore est le district de Nipissing, quand bien même qu’ils aient un campus à Nipissing Ouest.
Le Collège Boréal offre surtout des services d’intégration socioéconomique. Son champ d’expertise est de permettre aux nouveaux arrivants de se lancer rapidement dans une carrière durable. Cela passe, entre autres, par des formations langagières comme du coaching en matière d’employabilité.
Selon le directeur des programmes et services en immigration du Collège Boréal, Frédéric Boulanger, des discussions ont eu lieu au cours des six derniers mois avec Immigration et citoyenneté Canada et il a pu déceler «un intérêt pour le Nord de l’Ontario».
Le Collège est en mode exploratoire «pour voir les possibilités d’offrir des services d’établissement dans certaines régions», dit-il.
Selon M. Boulanger, le Collège Boréal offre un certain appui aux communautés du Nord de l’Ontario qui ne sont pas dans son champ d’action formel, mais cela se fait à travers des partenariats informels.
Pourquoi pas des ententes sur papier?
«La force de la francophonie est de pouvoir collaborer tous ensemble. Ce que nous voulons aujourd’hui, c’est de pousser les choses pour établir des partenariats formels avec des organismes communautaires dans tout le Nord de l’Ontario et offrir ainsi des services d'établissement à l’immigration francophone», aspire Frédéric Boulanger.
Pour lui, cela nécessite «une entente écrite pour pouvoir faire de l’aiguillage» avec les partenaires communautaires dans les régions où le Collège Boréal a une présence. Il voit une grande volonté au sein de la francophonie nord-ontarienne pour aller dans cette direction.
«Nous sommes en discussion avec les partenaires provinciaux et nous avons tous cette optique en tête. Puis, quoi de mieux qu’une francophonie nord-ontarienne soudée qui va peut-être inspirer d’autres communautés à travers le Canada», projette-t-il.
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Le directeur général des Compagnons des francs loisirs, Arnaud Claude. — Photo : Archives Le Voyageur
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Le campus du Collège Boréal à Nipissing Ouest. — Photo : Archives Le Voyageur
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- Date de création 8 novembre, 2023
- Dernière mise à jour 8 novembre, 2023