Sur la trace des trappeurs à l’Île-du-Prince-Édouard

Le trappage existe toujours à l’Île-du-Prince-Édouard. Pierre-Yves Daoust, professeur émérite au Collège vétérinaire de l’Atlantique, rédige même un rapport sur le sujet. La question de l’évolution des techniques de piégeage sepose alors que la société est de plus en plus sensible au bien-être animal.

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Marine Ernoult

IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne

 

 

 

Si l’effondrement du marché de la fourrure a provoqué la quasi-disparition du trappage à des fins commerciales, le métier de trappeur ne s’est pas complément éteint à l’Île-du-Prince-Édouard.L’association de trappeurs de l’Î.-P.-É. compte encore 44 membres. Les autorités provinciales ont de leur côté délivré 99 licences de trappage sur l’année 2020-2021.

«On a besoin de trappeurs expérimentés pour gérer certaines espaces sauvages», explique Pierre-Yves Daoust, professeur émérite au Collège vétérinaire de l’Atlantique de l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard.

Le vétérinaire est en pleine rédaction d’un rapport sur le piégeage pour le gouvernement provincial.

Castor, coyote, mais aussi renard roux, vison, raton laveur, écureuil, hermine, ou encore rat musqué sont régulièrement capturés.

Chaque année, des quotas sont fixés en fonction de la taille des populations afin d’assurer un renouvellement pérenne des espèces, assure Pierre-Yves Daoust.

«Les quotas sont par exemple très faibles pour les rats musqués dont le nombre d’individus diminue», rapporte-t-il.

359 castors piégés

En revanche, les populations de castor et de coyote se portent particulièrement bien à l’Î.-P.-É.

«On a besoin de contrôler ces populations, car les coyotes ont tendance à agresser les cheptels tandis que les castors construisent des barrages sous les routes ce qui provoque des inondations», détaille Pierre-Yves Daoust.

Entre 2020 et 2021, 359 castors ont été piégés.

D’un point de vue technique, Pierre-Yves Daoust préfère les pièges qui restreignent les animaux, comme ceux à patte.

«C’est la meilleure méthode, mais je sais que l’on ne peut pas les utiliser durant l’hiver à cause du gel et du dégel», observe le vétérinaire.

Les collets représentent la solution alternative. «Ce genre de piège devrait être examiné de plus près par rapport à la souffrance animale, car il y a un risque d’étouffement, reconnaît le spécialiste. On a besoin de discuter du sujet avec les trappeurs et le gouvernement.»

Pierre-Yves Daoust devrait remettre son rapport l’automne prochain : «Je dois encore discuter avec beaucoup de monde avant de pouvoir formuler des recommandations définitives.»

 

 

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Photos

 

Pierre-Yves Daoust est professeur émérite du Collège vétérinaire de l’Atlantique.  (Photo : Gracieuseté)

 

Fiep de Bie est technicienne de la faune au sein du Collège vétérinaire de l’Atlantique.   (Photo : Gracieuseté)

 

Récemment, le Collège vétérinaire de l’Atlantique a soigné trois jeunes écureuils déshydratés et mourants. Les rongeurs s’étaient retrouvés prisonniers de pièges à colle.

 

 

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  • Date de création 7 août, 2023
  • Dernière mise à jour 7 août, 2023
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