Stoppons la pénurie de main-d’œuvre en agriculture !

Savez-vous qu’en 2022, les entreprises agricoles en Ontario ont perdu plus de 3,5 milliards de dollars en vente ? Une situation alarmante qui s’expliquerait par un manque criant de main-d’œuvre agricole en Ontario et un peu partout au Canada.

 

Mélissa Gélina

IJL – Réseau.Presse – Agricom

Bien que le Canada soit un leader mondial en production agricole, la main-d’œuvre quant à elle, est très problématique. En 2022, plus de 17% de la main-d’œuvre agricole était constituée de travailleurs étrangers. Cela comprenait, plus précisément, des travailleurs étrangers temporaires et saisonniers.

Plusieurs raisons expliquent ce manque important de travailleurs. « L’une d’entre elles est qu’il est difficile pour les jeunes agriculteurs ou même pour la population canadienne de venir travailler en zone rurale », explique Cyr Couturier, biologiste marin et scientifique en aquaculture à l’École des pêches de l’institut marin de l’Université Memorial à Terre-Neuve. « Il y a également l’aspect saisonnier et du fait qu’il s’agit souvent d’un travail qui exige près de 50 heures par semaine qui se fait la majeure partie du temps à l’extérieur [...] »

En plus de ces raisons, plusieurs préjugés envers le travail d’agriculteur viennent s’ajouter. « Selon moi, il serait important de promouvoir davantage le métier d’agriculteur, car il y a énormément de préjugés et d’idées préconçues dans ce domaine », exprime Julie Bissonnette, présidente de la Fédération de la relève agricole du Québec et productrice laitière à la municipalité l’Avenir près de Drummondville. « Il faut comprendre qu’il y a tout un éventail de postes reliés à l’agriculture. Ça ne se limite pas juste à travailler dans les champs et à se salir [...] c’est un très beau métier qui mérite d’être valorisé.»

L’agriculture est un domaine qui est en perpétuelle évolution. Elle fait de plus en plus appel à des technologies élaborées telles que l’intelligence artificielle. « Maintenant, il y a des gens qui travaillent en agriculture qui n’ont jamais mis le pied sur le terrain puisqu’ils sont derrière un ordinateur », raconte Cyr Couturier. « Il y a aussi des robots servant à alimenter les animaux ou servant à évaluer la croissance des récoltes.» « Malgré l’avancement de la technologie, il est important de comprendre que ça coûte très cher », ajoute Julie Bissonnette. « Il faut aussi embaucher une personne qui est perfectionnée dans ce qu’elle fait afin de produire un travail de qualité [...] »

Afin d’améliorer la situation, un Plan stratégique national sur la main-d'œuvre est élaboré tous les cinq ans. Ce plan comprend une distribution de rapports sur les professions agricoles, les lacunes en termes de compétences, les stratégies de recrutement, les formations possibles ainsi que des pratiques visant à améliorer les conditions de travail et le bien-être des agriculteurs. « C’est une stratégie canadienne qui se fait auprès de tous les partenaires afin de se donner une vision, un plan de match pour les prochaines années », poursuit Julie Bissonnette.

Des défis importants font partie de la réalité du secteur agricole canadien. Il est primordial de trouver des solutions à court et à moyen terme afin de minimiser le manque considérable de main-d’œuvre. Des formations, des stratégies de recrutement ainsi que des solutions afin d’améliorer les conditions de travail des agriculteurs devront être mises de l’avant avec beaucoup d’ardeur. Le manque de main-d'œuvre agricole doit devenir chose du passé.

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Légende photo 1 : Julie Bissonnette, présidente de la Fédération de la relève agricole du Québec et productrice laitière

Légende photo 2 : Cyr Couturier, Biologiste & scientifique en Aquaculture

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  • Date de création 27 novembre, 2023
  • Dernière mise à jour 15 janvier, 2024
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