Sous-financement : l’AFO dénonce une certaine «mauvaise foi politique»

Des promesses non tenues de la part du gouvernement fédéral, un sous-financement chronique du côté du gouvernement provincial, tel est le lot des organismes francophones, au moment où l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) réitère sa demande pour une juste part dans le budget. Son président Fabien Hébert y décèle une certaine «mauvaise foi politique». 

 

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MehdiMehenni

IJL – Réseau.Presse – Le Voyageur

L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario vient de déposer un mémoire à l’occasion des consultations gouvernementales sur le budget fédéral 2024.  

l’AFO réitère deux demandes qu’elle précise de «longue date», à savoir d’assurer un meilleur financement du secteur communautaire et postsecondaire franco-ontarien.

Dans un mémoire déposé à l’occasion des consultations gouvernementales sur le prochain budget fédéral, l’AFO a demandé au gouvernement d’«augmenter l’appui financier pour les organismes franco-ontariens et de s’attaquer au sous-financement chronique venant du fédéral en Ontario». 

«Le gouvernement fédéral doit mettre fin à cette iniquité du financement communautaire en Ontario. Au cours des cinq dernières années, la part de l’Ontario a reculé. Malgré que le gouvernement fédéral a augmenté le financement de base des organismes en 2018. Ce sous-financement a des conséquences importantes pour l’ensemble de nos membres, dont les ACFOs, les centres culturels et les organismes des groupes racialisés de langue française », a déclaré le président de l’AFO, Fabien Hébert, dans un communiqué rendu public le 15 février dernier.

Contacté, Fabien Hébert a souligné un problème d’engagement de la part du gouvernement fédéral. 

«Je crois qu'il y a un problème de priorisation des dossiers au niveau du gouvernement fédéral. De plus, le gouvernement ne s'engage pas à respecter ses promesses. Je présume que nous ne figurons pas dans sa liste de priorités», indique-t-il. 

Les promesses 

Par promesses, Fabien Hébert désigne, entre autres, le Fonds complémentaire en éducation postsecondaire en langue minoritaire. 

«Selon ses promesses électorales, le gouvernement fédéral devait pérenniser et bonifier ce Fonds à 80 millions $ par année. Nous espérons bien que ce Fonds verra le jour dans les plus brefs délais, pour appuyer nos institutions qui offrent une éducation cruciale aux demandes actuelles de la main-d’œuvre francophone et bilingue», souligne l’AFO. 

Fabien Hébert trouve cela injuste, par ailleurs, que l'Ontario français perçoit seulement 18 % du financement de Patrimoine Canada lié au Volet vie communautaire, dans le cadre du Plan d’action pour les langues officielles.  

Selon lui, la francophonie ontarienne devrait bénéficier d’un minimum de 30% de ce budget, comme «la communauté francophone de l'Ontario représente plus de 50% de la communauté francophone hors Québec». 

«C'est vraiment malheureux que nous continuions à bénéficier de seulement 18% du financement. Nous ne demandons pas 50%, mais je pense que ce serait très juste d’obtenir un 30%», relève-t-il. 

Fabien Hébert affirme que les organismes communautaires sont dans une situation telle qu’ils ne parviennent même pas à payer leur loyer ou à s'acquitter des honoraires d’un seul employé. «Le gouvernement est au courant de cette situation», assure-t-il. 

Pourtant, le président de l’AFO affirme que ce n’est pas l’argent qui manque. 

«Prenons l’exemple du financement de l'Université de Sudbury. C’est clair que la décision est politique. Tout le monde sait qu’une communauté a besoin de ses institutions pour fonctionner. C’est clair qu’il y a une certaine mauvaise foi politique», conclut-il.

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Encadré 

 

Les recommandations de l’AFO telles que adressées à la Ministre des Finances, l’honorable Chrystia Freeland, dans le cadre de ses consultations prébudgétaires en février

 

1 - Que Patrimoine Canadien accorde à l’Ontario un minimum de 30% de son financement provenant du Volet vie communautaire – Programmation du Plan d’action pour les langues officielles (en excluant les organismes nationaux et québécois) afin d’appuyer les organismes communautaires francophones de l’Ontario, qui sont sous-financés par rapport aux autres provinces. 

 

2- Que le gouvernement du Canada prépare une enveloppe budgétaire en vue d’une entente de financement avec le gouvernement de l’Ontario sur la mise en œuvre de la transformation de l’Université de Sudbury. 

 

3 - Que le gouvernement pérennise et bonifie les Fonds complémentaires en éducation postsecondaire en langue minoritaire et en rehausse le financement à 80 M $ par année et l’améliore en collaboration avec les institutions postsecondaires et la communauté franco-ontarienne. 

 

4 - Que le gouvernement octroie 41 M $ au projet de construction du Mouvement d’implication francophone d’Orléans (MIFO), par l’entremise de financements, dans le cadre des programmes Bâtiments communautaires verts et inclusifs (Infrastructure Canada), le Fonds du Canada pour les espaces culturels (Patrimoine canadien) et le Fonds des espaces communautaires.

Photos

Titre :  Fabien Hébert

Légende : Fabien Hébert, président de l’AFO.

Crédit :  Courtoisie.

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  • Date de création 5 mars, 2024
  • Dernière mise à jour 5 mars, 2024
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