Soins de longue durée: un nouveau foyer francophone à Toronto dans 5 ans

Le Foyer Richelieu Welland a reçu du gouvernement ontarien le feu vert pour installer un foyer francophone de soins de longue durée de 256 lits à Toronto d'ici la fin de 2028. On connaîtra très bientôt l'identité d'un partenaire-clé et l'endroit choisi.

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François Bergeron

IJL – Réseau.Presse – l-express.ca

 

 

 

C'est ce qu'a confirmé le 17 janvier le directeur général du Foyer Richelieu Welland, Sean Keays, lors d'une soirée-causerie du Club Richelieu Toronto à CAH (Centres d'accueil Héritage), le centre de services aux aînés francophones qui gère l'édifice à logements Place Saint-Laurent au centre-ville.

Le Pavillon Omer Deslauriers

Le seul foyer de soins de longue durée francophone à Toronto est, depuis près de 30 ans, le Pavillon Omer Deslaurierd'une quarantaine de lits, dans le foyer municipal Bendale Acres à Scarborough.

Le futur Foyer Richelieu Toronto (appelons-le comme ça pour l'instant) emploierait environ 300 personnes. Comme à Welland, il s'agirait d'un foyer à but non lucratif, comprenant 40% de lits subventionnés par la province.

En Ontario, environ 45% des foyers de soins de longue durée sont à but non lucratif, alors que la majorité sont des entreprises privées. «Les services sont aussi bons et parfois meilleurs dans les foyers à but non lucratif», assure Sean Keays.

Le Richelieu Toronto depuis 68 ans

Sean Keays est actif dans sa communauté francophone de la région de Niagara depuis son adolescence. Son école secondaire Confédération était située en face du premier Foyer Richelieu Welland (fondé il y a 34 ans), et c'est là qu'il a décroché son premier emploi étudiant.

À Toronto, le Club Richelieu regroupe des francophones depuis 1956. Ses membres ont été directement impliqués dans la création de CAH il y a 45 ans.

Il organise des conférences et des activités sociales, ainsi qu'un concours d'art oratoire annuel auprès des élèves de nos écoles secondaires.

Le prix de l'immobilier à Toronto

Le prix des terrains est le principal défi du projet torontois, indique Sean Keays. Les coûts de construction et la pénurie de main-d'oeuvre sont également des préoccupations. Mais il affiche une très grande confiance face à ses chances de succès.

Son frère Daniel, directeur du développement et du financement au Foyer Richelieu Welland, qui était présent à la soirée à CAH mercredi soir, «est bon pour ramasser des millions de dollars», dit-il.

Des participants ont fait remarquer que certains édifices à bureaux du centre-ville, moins fréquentés depuis la pandémie, sont convertis en logements, offrant peut-être une option au futur foyer francophone de soins de longue durée. À l'heure actuelle, on ne sait pas encore si le Foyer Richelieu Toronto achèterait ou louerait ses installations.

Foyer multiculturel

Des membres de Retraite Active de Peel ont demandé s'il était possible de scinder le projet en deux: un foyer au centre-ville de Toronto et un autre pour sa banlieue Ouest... Réponse: non, des économies d'échelle ne seraient plus possibles.

D'autres ont évoqué le multiculturalisme torontois qui devrait caractériser le foyer francophone, avec peut-être des sections pour les Africains, musulmans, LGBTQ, etc. Sean Keays se dit ouvert à toutes ces idées.

Plusieurs dirigeants et résidents de CAH ont assisté à la présentation, ainsi que des responsables de la Communauté du Trille blanc, le projet de «village francophone» pour aînés de la région de York, et des représentants de la FARFO, la Fédération des aînés et retraités francophones de l'Ontario.

Le Foyer Richelieu Welland et le Pavillon Omer Deslauriers – totalisant moins de 200 lits – sont les deux seuls foyers de soins de longue durée francophones dans tout le Centre-Sud de la province.

À Welland, le Foyer Richelieu se construit un nouveau bâtiment qui pourra bientôt accueillir jusqu'à 250 résidents. Sean Keays souligne que la région de Niagara est l'une de celles qui comptent le plus gros pourcentage de personnes âgées au Canada.

Briser l'isolement

On sait qu'«il n'est pas rare que les personnes âgées bilingues reviennent à leur langue maternelle en vieillissant», rappelle-t-il. «L'incapacité à communiquer avec le personnel de soins et les autres résidents entraîne un isolement social qui se traduit par des problèmes de santé chroniques.»

«C'est, entre autres, ce qui justifie de bâtir un continuum de services et de soins pour aînés francophones», de dire la directrice générale de CAH, Barbara Ceccarelli.

Le Portail sur le vieillissement optimal de McMaster cite les résultats d'une analyse de 148 études sur l'impact de l'isolement social sur les personnes âgées: «les personnes âgées qui se sentent seules courent un risque accru de mourir plus tôt, et sont plus susceptibles de connaître un déclin de leur mobilité, par rapport à celles qui ne se sentent pas seules.»

 

 

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Photos

 

Titre : foyer SLD Sean Keays

Légende : Sean Keays, DG du Foyer  Richelieu Welland, présente son projet torontois de foyer de soins de longue durée à but non lucratif, le 17 janvier à CAH.

Crédit : François Bergeron, l-express.ca

 

 

Titre : foyer SLD Barbara

Légende : Barbara Ceccarelli, directrice générale de CAH.

Crédit : François Bergeron, l-express.ca

 

 

Titre : foyer SLD CAH

Légende : Une trentaine de personnes ont assisté à la présentation à CAH.

Crédit : François Bergeron, l-express.ca

 

 

Titre : foyer SLD Bendale

Légende : La résidence municipale Bendale Acres, à Scarborough, est la seule de la métropole à offrir un étage francophone de soins de longue durée: le Pavillon Omer Deslauriers.

Crédit : archives l-express.ca

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  • Date de création 19 janvier, 2024
  • Dernière mise à jour 19 janvier, 2024
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