Simon-Paul : un mannequin rassembleur s’installe à Kapuskasing

À Kapuskasing, le Collège Boréal ouvre son laboratoire au monde de la santé. Il vise d’abord la formation des professionnels, mais les partenaires espèrent qu’il contribuera à attirer les étudiantes et étudiants en médecine et à inciter les gens de la communauté d’étudier en santé. 

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Andréanne Joly 

IJL – Réseau.Presse – Le Voyageur

 

C’est ainsi qu’est entré en jeu Simon-Paul, un nouveau mannequin de simulation (SimMan visant la réanimation cardiorespiratoire), entièrement contrôlable depuis un ordinateur par un formateur. 

Ce Simon-Paul est accueilli à Kapuskasing par le Regroupement communautaire en santé, créé la semaine dernière avec la signature d’une entente tripartite quinquennale entre le Collège Boréal, un groupe local de médecins (via le Kapuskasing Local Education Group, LEG) et l’Hôpital Sensenbrenner. 

Le Regroupement est hébergé dans le laboratoire du Collège, qui comptait déjà un nombre de simulateurs, comme Gerrianne le mannequin gériatrique à fidélité moyenne et un mannequin basse fidélité. Ces appareils électroniques réjouissent la technologue du Collège à Kapuskasing, Suzanne Guertin. «Ils sont comme des humains. Ils ont un pouls, ils respirent, leurs paupières bougent.» 

«Dans nos brainstorms, les besoins en formation revenaient. Parfois, des techniques sont apprises, mais jamais pratiquées», relate la directrice des campus de Kapuskasing et de Hearst du Collège Boréal, Michelle Lebel. 

Pour le personnel de l’hôpital

«On peut intuber avec une techno tellement plus avancée, souligne la Dre Julie Boucher. Toute l’intelligence artificielle qui sort, c’est vraiment intéressant. Il y a beaucoup de potentiel.»

Julie Boucher est présidente du groupe qui assure la formation des stagiaires de l’École de médecine du Nord de l’Ontario à Kapuskasing. Elle espérait créer ce laboratoire de simulation depuis quelques mois. À l’hôpital, «le matériel est dans des sacs ici et là, il n’y a pas de laboratoire dédié», explique-t-elle au Voyageur. 

Présenter une formation devenait donc un effort de coordination au sein même de l’hôpital, où les soins sont la priorité. 

Michelle Lebel lui a téléphoné : «on a un laboratoire!» L’idée devenait plus concrète. 

Resusci Anne, le mannequin de l’hôpital pourra maintenant prendre sa retraite. Simon-Paul — et le laboratoire ouvert au Regroupement communautaire en santé — vient faciliter l’offre. «Maintenant, il s’agit d’appeler au campus et de réserver la salle, laisse entendre Julie Boucher. Il y a maintenant un toit pour toutes ces choses», se réjouit-elle.

L’intention est d’offrir des ateliers au personnel de l’hôpital Sensenbrenner, notamment celui affecté aux soins intensifs et à l’urgence. Ces ateliers nécessitaient auparavant des formations à l’extérieur. 

Pour la relève

Ce Simon-Paul sera aussi utile pour la formation des étudiantes et étudiants en médecine, qui passent une année de formation en stage sur le terrain. «Les étudiants veulent plus d’expérience [pendant leur année en stage], constate Julie Boucher. Ils veulent plus d’expérience de simulation, et ils se parlent. Ça peut les encourager à venir», à choisir Kapuskasing comme lieu de stage.

Par ailleurs, les Simon-Paul et Gerrianne octroient une assurance importante aux étudiantes et aux étudiants collégiaux. «Avec ces mannequins, ils sont plus surs d’eux quand ils sont en stage. Ils se sentent plus prêts que quand ils [pratiquent] des injections dans des oranges», cite en exemple Michelle Lebel. 

Avec les ressources combinées, d’autres mannequins pourraient s’ajouter au laboratoire «communautaire» : un bébé, une femme enceinte pour simuler les accouchements, par exemple. 

Maintenant, un plan…

Lors de la conférence de presse tenue le 9 février, la directrice générale de l’Hôpital Sensenbrenner, France Dallaire, soulignait l’utilité des installations et des équipements pour le recrutement. «Non seulement notre personnel hospitalier pourra tirer profit de cette collaboration, mais nous serons en mesure [d’]attirer les futurs professionnels de la santé», disait-elle. 

L’ouverture du laboratoire s’inscrit dans l’optique de «grow your own», selon Suzanne Guertin. 

Michelle Lebel compte aussi inviter les élèves du secondaire intéressés par les professions de la santé au laboratoire, comme on le fait à New Liskeard. Elle espère même offrir un camp d’été en santé. 

Elle envisage «la mise sur pied d’activités de sensibilisation aux carrières de la santé qui profiteront, à court terme, à l’ensemble de notre communauté», indiquait-elle dans le communiqué de presse annonçant la signature de l’entente.

«Ils vont peut-être avoir de l’intérêt pour le secteur de la santé et revenir travailler ici [à Kapuskasing]. On essaie d’attirer des gens du secondaire dans le secteur», dit Suzanne Guertin.

Reste maintenant à développer le plan d’action pour permettre et inciter les formations extérieures.

 

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Le Dr Chris Meilleur, qui assure l’encadrement des étudiantes et étudiants en médecine, et Suzanne Guertin, technologue au campus de Kapuskasing du Collège Boréal. — Photo : Courtoisie

 

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Dre Julie Boucher, présidente du Kapuskasing Local Education Group; France Dallaire, directrice générale de l’Hôpital Sensenbrenner de Kapuskasing; et Daniel Giroux, président du Collège Boréal.  — Photo : Courtoisie

 

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  • Date de création 15 février, 2023
  • Dernière mise à jour 15 février, 2023
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