Session législative à l’Île-du-Prince-Édouard : les partis en ordre de bataille
La session législative printanière, qui devait commencer le 7 avril à Charlottetown, débute finalement aujourd’hui, mardi 26 mai. L’opposition officielle et le troisième parti, bien silencieux depuis le début de la pandémie, ont commencé à attaquer le gouvernement King. La collaboration qui prédominait depuis les dernières élections semble être du passé.
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Laurent Rigaux
Initiative de journalisme local – APF – Atlantique
Elle nous a fait rester à la maison, nous a empêchés de visiter nos aînés, de sortir au restaurant ou de nous embrasser, la COVID-19 a désormais mis fin à la bonne entente qui régnait à l’Assemblée législative de l’Î.-P.-É.
Il y a deux semaines, le chef par intérim des libéraux, Sonny Gallant, soutenait encore que «le rôle d'un député va bien au-delà de la critique du gouvernement». Peter Bevan-Baker semblait du même avis : «Cela aurait été inutile, voire dangereux, de s’opposer strictement. Mais nous avons eu l’occasion de nous affirmer.»
Les Libéraux jettent la première pierre
Depuis, la situation a changé. Les libéraux ont annoncé le 21 mai qu’ils ne participeraient plus directement à la prise de décision. Ils préfèrent se réorienter vers l’opposition stricte et jeter des pierres dans le jardin des verts. «Le soutien total n’est pas notre rôle parlementaire, affirment-ils. Nous sommes inquiets que l’opposition officielle (le Parti vert) néglige ce travail en faveur d’ententes et d’arrangements pour leurs intérêts politiques.»
Les membres du Parti vert de la province organisent des séances de questions-réponses sur les réseaux sociaux pour interpeller le gouvernement, mais cela reste très courtois. Peter Bevan-Baker a, lui aussi changé de discours depuis.
D’abord, il a profité de l’annonce de l’ouverture des frontières aux résidents saisonniers pour lancer une première flèche sur Twitter : «Alors ... les gens qui peuvent se permettre d’avoir deux maisons peuvent maintenant venir ici. Et les gens d’ici qui ne peuvent même pas se permettre d’en avoir une doivent se mettre en danger pour les servir.» La publication a fait réagir le ministre Steven Myers qui a répondu du tac au tac : «Dit celui qui a deux maisons…»
Les verts inquiets des mesures d'urgence
Les verts ont ensuite déclaré qu’ils s’opposeraient fermement à deux propositions d’amendements déposés par le gouvernement King, en utilisant tous les outils à leur disposition. Ces deux textes modifieraient la loi sur les mesures d'urgence et celle sur la santé publique. Ils permettraient au gouvernement de suspendre, pendant jusqu’à trois mois, et sans passer par un vote, tout texte législatif, dans l’intérêt public, pendant un état d’urgence.
«Il n'y a aucun autre gouvernement canadien avec des pouvoirs aussi étendus», s’inquiètent les Verts. Un gouvernement pourrait-il considérer dans l'intérêt public de déroger aux normes environnementales pour réduire les coûts des entreprises en période de difficultés économiques?»
Prévue pour débuter à 14 h, la session législative exceptionnelle du 26 mai doit aussi adopter des amendements à la loi sur les conditions de travail, afin d’éviter des licenciements d’employés, obligés de s’isoler notamment. Elle promet d’être plus animée que prévu.
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- Date de création 24 mai, 2020
- Dernière mise à jour 24 mai, 2020