Semer les graines de la croissance démographique francophone

Le Réseau du Nord de soutien à l’immigration francophone et les élus de plusieurs collectivités de la région d’Algoma veulent combler le manque de services d’accueil, d’intégration et de rétention des immigrants francophones dans la région de l’est du lac Supérieur. Les centres de services sont entre autres trop loin des communautés plus intéressantes pour les locuteurs francophones.

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Éric Boutilier

IJL – Réseau.Presse – Le Voyageur

 

Les municipalités de Dubreuilville, Wawa et White River, le Regroupement des associations francophones de l’Ontario (RAFO) de la Rive Nord et le Centre d’éducation francophone des adultes de Sault-Ste-Marie feront une demande de financement de 20 000 $ au ministère de l’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada afin de développer un plan pour mieux répondre aux besoins des nouveaux arrivants qui ont le français comme principale langue de communication.

Ils veulent entre autres dresser une liste de toutes les ressources gouvernementales qui sont déjà disponibles dans la région. L’exercice permettra aussi de déterminer où sont les lacunes qui pourraient dissuader certaines personnes à venir s’installer dans cette partie du Nord de l’Ontario.

«Il y a vraiment beaucoup de régions où il y a des trous de service. On se rend compte qu’il faut d’abord mettre des services en place pour accueillir les gens pour que les gens restent et vivent dans nos communautés», révèle l’agent de projet du Réseau du Nord, Jean-Paul Kalwahali.

«Oui on veut faire venir des gens, mais il faut d’abord qu’il y ait un travail d’identification des ressources dans la communauté. Il y a un travail d’identification pour trouver où est-ce que ces immigrants qu’on veut accueillir iront coucher et quelles sont les activités que nous, en tant que communauté, on va leur proposer», poursuit-il.

La proposition sera déposée au ministère le mercredi 31 janvier. 

Plusieurs défis à surmonter

Même si plus de la moitié des nouveaux arrivants francophones au Canada ont choisi l’Ontario comme terre d’accueil en 2022, la plupart se sont établis dans de grandes villes comme Ottawa et Toronto. L’absence de points de services locaux pourrait expliquer en partie pourquoi cette région ne parvient pas à attirer plus de francophones.

Très souvent, ils doivent parcourir des centaines de kilomètres pour obtenir un permis de conduire ou une carte de santé, et ce, en se faisant servir dans la langue de Shakespeare.

«À environ cinq heures de Thunder Bay et trois heures de Sault-Ste-Marie, c’est difficile pour les immigrants locaux qui ont besoin de services de se rendre à ces endroits-là», explique l’agente de développement économique de Dubreuilville, Chantal Croft.

«Quand ils arrivent chez nous, assez souvent, ils n’ont pas d’auto et n’ont pas de moyen de transport», précise-t-elle. Et même s’ils trouvent un moyen de s’y rendre, ils font leurs demandes dans des communautés plus anglophones qui ne connaissent pas leur réalité.

«C’est important que ça s’en vienne plus près et à leur portée de main. Ce n’est pas évident. Tu les accueilles chez vous, mais après ça, t’as rien», insiste Mme Croft.

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La Bibliothèque publique et le bureau d’information de Dubreuilville — Photos : Archives Le Voyageur

 

[Tableau]

Données sur l'immigration francophone

Nouveaux arrivants francophones au Canada : 16 380

Nombre d’immigrants francophones en Ontario : 9 765

 

Communautés d’accueil

Ottawa : 5 620

Toronto : 3 050

Hamilton : 225

Sudbury : 130

Algoma : aucune donnée

 

Source : Réseau du Nord

 

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  • Date de création 17 janvier, 2024
  • Dernière mise à jour 15 janvier, 2024
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