Se loger, oui. Dans le parc Rockwood, non.

La possibilité que la ville de Saint-Jean cède des terrains dans le parc Rockwood afin qu’on y construise des appartements ne fait pas l’unanimité dans le secteur.

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André Magny

IJL – Réseau.Presse – Le Saint-Jeannois

 

«Le nombre de ménages locataires a augmenté quatre fois plus vite que celui des ménages propriétaires. (…) Un quart des ménages de Saint-Jean vivent dans des logements qui ne sont pas abordables.» Deux citations tirées, non pas d’organismes défendant becs et ongles les locataires, mais du document Faits sur le logement à Saint-Jean: Offre, demandes et solution publié à l’automne de 2022 par la Ville de Saint-Jean elle-même.

Devant de tels chiffres, la ville s’est donc dotée à la fin de 2022 d’un plan d’action en matière de logement abordable. Ce ne sont certes pas des organismes comme le Saint John Non Profit Housing Inc. (SJNPH) qui nieront le bien fondé d’un tel programme. Situé à King’s Square, là où se trouve d’ailleurs un énorme trou défigurant le paysage dans lequel pourraient d’ailleurs s’élever quelques habitations, on peut lire sur le site du SJNPH que «le logement est un besoin humain fondamental.» Seth Azimakos, le co-fondateur et le directeur général de Kaléidoscope Social Impact affirmait récemment au Saint-Jeannois que la crise du logement actuel était provoquée «par la marchandisation du logement. Nous avons beaucoup de demande car notre population augmente rapidement.»

Le plan de la ville vise à ce que «30 % des nouvelles constructions soient constituées d’unités abordables. Selon les tendances passées, cela signifierait 265 unités abordables d’ici la fin de 2027.» Alors où les construire?

Pas dans mon parc

Joan Pearce est porte-parole de Friends of Rockwood Park. Face à ce qui est perçu comme un potentiel désir de la ville à ce qu’il y ait de la construction dans le parc, plus particulièrement dans le secteur du chemin Sandy Point, les quelque 60 membres du groupe s’insurgent contre un tel projet. «Oui, Saint-Jean a besoin de logements abordables, mais pas dans le parc,» est d’avis Mme Pearce. Le 20 février dernier, lors d’un conseil municipal, la Ville s’est dit prête à céder cinq hectares de terrain situés dans le parc. «Vendre une partie du parc serait un précédent», assure la porte-parole. Elle craint aussi pour les dommages qui seraient causés à l’environnement, notamment au Lac Harrigan et à la forêt.

Du côté de Saint-Jean, on est pourtant catégorique. Erin White, la directrice des communications au sein de la ville, est sans équivoque: «Aucune construction de logements ou d'appartements n'est prévue ou en cours à Rockwood Park.» Quant aux parcelles du parc dont la ville veut se départir, M. White parle plutôt de «terrains adjacents au parc».

Alors faut-il se tourner du côté de King’s Square pour commencer à construire? Cet énorme trou, qui fait «une tache sur le paysage et qui est une honte pour la place» selon Joan Pearce, n’appartient pas à la ville. Erin White mentionne que «la propriété vacante située au 99, rue King, près de King's Square, est une propriété privée.» Alors où la mairesse Donna Reardon se tournera-t-elle pour la construction de futurs logements et pour l’augmentation des revenus fonciers?

 

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Bas de vignette: La porte-parole de Friends of Rockwood Park, Joan Pearce (2e rangée, la 2e à droite avec des lunettes) affirme que quelque 1 400 signatures ont été envoyées à la ville à la suite d’une pétition contre toute construction dans le parc Rockwood.

Crédit: gracieuseté de Joan Pearce.

 

Bas de vignette: Fishers Lake, un endroit prisé durant l’été dans le parc Rockwood.

Crédit : Jonathan Poirier.

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  • Date de création 29 mars, 2024
  • Dernière mise à jour 29 mars, 2024
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