Scotian Shores : un mouvement citoyen pour nettoyer les rivages de la province

Des millions de tonnes de débris polluent nos océans chaque année. Certains lieux en Nouvelle-Écosse, notamment dans la baie de Fundy, sont plus affectés que d’autres par les courants de marée qui amènent les déchets. Un groupe de citoyens des quatre coins de la province prennent des mesures pour rendre les rivages un peu plus propres. 

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Jean-Philippe Giroux

IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse

Angela N. Riley a créé le groupe de nettoyage Scotian Shores en août 2020 pour sensibiliser la population à la crise de la pollution des océans.

Au début de la pandémie, elle a développé une « éco-dépression » en observant la destruction écologique qui se produit dans le monde. « Je me sentais très seul et j'ai réalisé que d'autres personnes se sentaient également seules et en colère », confesse-t-elle.

En peu de temps, un engouement s’est développé autour de ce mouvement citoyen. Depuis sa création, 1 400 personnes se sont jointes au groupe Facebook de Scotian Shores Ocean Warriors. Les membres partagent des images de leurs propres collectes et se tiennent à l'affût des nettoyages communautaires à grande échelle.

Par exemple, un groupe de citoyens ont ramassé plus de 1 400 livres de débris, le 12 mars, lors d’un nettoyage de la plage Ogilvie. Il y avait tellement de déchets qu’il a fallu faire trois voyages avec la remorque pour transporter tous les sacs.

Avant de créer Scotian Shores, Mme Riley connaissait déjà une vingtaine de groupes de nettoyage régionaux qui sont à l'œuvre depuis des années, mais elle pensait qu’il serait bien de lancer une initiative provincial qui aurait pour effet d’unir ces gens. « Seul, je peux ramasser 5 000 livres, mais en rassemblant toutes les données des gens [...] on a la mâchoire qui tombe. »

Jusqu’à maintenant, Scotian Shores s’est débarrassé de plus de 300 000 livres de débris, affirme Mme Riley.

Quelque 48 385 livres de vidanges ont été ramassés depuis le début de l’année et près de 500 nettoyages sur les rivages ont été signalés par le groupe depuis le 17 mars.

Un cheval de bataille

Angela N. Riley est dévouée au ramassage d’ordures depuis qu’elle est toute petite. Ayant grandi dans la communauté de pêcheurs de Beaver Harbour (Eastern Shore), elle est très sensible à la cause. « C'est ce qu'on m'a toujours appris à faire, raconte-t-elle. J'ai grandi près de l'océan où, si on voyait quelque chose qui n'était pas à sa place, on [le ramassait]. »

Au cours des premières années de Scotian Shores, elle a offert sa contribution bénévolement. Mais récemment, elle a obtenu un financement de Pêches et Océans Canada et d’autres contributeurs pour en faire un travail à temps plein.

Elle avoue qu’elle ne fait pas fortune, mais elle est heureuse de pouvoir vivre de sa passion. « Suis-je bien payé ? Non, dit-elle. Est-ce que j'en ai assez ? Oui, suffisamment pour subvenir à mes besoins, c'est tout ce dont j'ai besoin, et tous les bénéfices supplémentaires sont réinvestis dans les opérations de nettoyage et nous aident à recruter d'autres membres du personnel. »

Des déchets de partout 

Les régions les plus touchées par la pollution de l’océan sont la Vallée et le sud-ouest, affirme Angela N. Riley, notamment près des quais en Nouvelle-Écosse, mais aussi dans la région du Maine et d’autres États.

Elle mentionne que les zones à forte densité de population « sont toujours remplies de déchets urbains ».

Selon elle, c’est à Environnement et Changement climatique Canada d’intervenir pour réduire le nombre de débris qui tombent dans les océans.

Le secteur de la pêche au homard a été critiqué en septembre par Seafood Watch en raison des filets de pêche enchevêtrés et relâchés dans l’eau qui posent une menace à la baleine franche de l'Atlantique Nord, une espèce en voie d'extinction.

Elle est d’avis que les représentants du gouvernement fédéral se doivent de se rendre sur place pour résoudre ce problème. « C’est le devoir d’Environnement et Changement climatique Canada de faire cesser le problème, commente-t-elle, mais le département ne cherche personne pour le faire, il n'envoie personne aux installations pour vérifier. Il leur envoie simplement une lettre. »

Elle ajoute que les quais ont besoin d’être équipés avec de meilleures bennes à ordures pour empêcher que les débris se retrouvent à la mer.

  • Nombre de fichiers 3
  • Date de création 24 mars, 2023
  • Dernière mise à jour 24 mars, 2023
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