Santé mentale: faire appel aux professionnels sans hésiter

Tina Scharf souffre de dépression et d’anxiété. Après avoir été en arrêt de travail, elle a retrouvé un emploi grâce à l’aide de professionnels et elle se sent beaucoup mieux aujourd’hui. 

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Charles Fontaine

IJL – Réseau.Presse –Le Droit

Malgré les jappements incessants de ses trois petits chiens à notre arrivée, on comprend qu’ils sont un baume sur le cœur de Mme Scharf. Ils sont «ses bébés».

La résidente de Hawkesbury est atteinte de plusieurs maladies, dont une maladie du foie et l’endométriose, qui engendre l’infertilité. Avec ses nombreuses hospitalisations et chirurgies, elle se demandait bien qui pourrait l’embaucher.

Elle a travaillé chez Walmart pendant sept ans. Sauf que tout le monde là-bas était au courant qu’elle était malade et qu’elle ne pouvait pas passer cinq minutes sans que quelqu’un la questionne. «Trop de gens savaient trop de choses sur moi et je n’aimais pas ça», dit-elle.

L’anxiété l’emportait et elle ne pouvait plus se rendre au magasin quand il y avait des gens.

Au début de la pandémie, ses médecins lui ont dit d’arrêter de travailler en raison de ses maladies. Deux mois plus tard, son mari a subi une crise de panique. C’en était trop pour elle.

Renfermer

«Avant la pandémie, tout allait bien, raconte son mari, Steven Charbonneau. Tout d’un coup, je me suis levé un matin, j’ai eu une crise de panique et je croyais que j’allais mourir. Je ne pouvais plus parler, manger ou prendre une douche. Je restais ici à pleurer.»

L’anxiété de son mari et les mauvaises nouvelles par rapport à ses maladies ont engendré une grande dépression pour Mme Scharf.

«Je suis une personne très joyeuse, je souris toujours, mais j’ai perdu tout ça pendant deux ans», dit-elle.

Retour au poste

En juin 2021, son médecin de l’Hôpital général de Hawkesbury l’a référé au Centre régional de santé mentale et de toxicomanie (CRSMT), du même établissement. La dame a été acceptée instantanément.

«J’aurais dû aller les voir plus tôt. Ils m’aident à voir mes problèmes et la manière dont je peux les surmonter. Je peux les appeler n’importe quand, si j’ai besoin d’aide.»

Pendant trois mois, elle a essayé de se trouver un nouvel emploi, mais rien n’a été concluant. Elle a finalement fait appel au Centre de services à l’emploi de Prescott-Russell (CSEPR), où tout a déboulé.

«Si ce n’était pas de Lynda au CSEPR, rien de tout ça ne se serait produit», soutient-elle.

Elle a réussi à se faire embaucher chez Bulk Barn, comme superviseure. Elle travaille à temps plein et n’a pas manqué une seule journée de boulot.

«Depuis que je travaille chez Bulk Barn, tout a changé. Je veux sortir de la maison et me forcer. C’est très calme, c’est comme une famille là-bas. Ça m’a fait sortir de ma coquille et je reviens à moi-même à cause de ça.»

Sauf qu’au début, ça a été très difficile de revenir au travail. «Mais vu que je suis sociable, je “clique” avec les gens assez rapidement», mentionne Tina Scharf.

Ses supérieurs sont au courant de ses maladies et de sa dépression. Même qu’elle travaille parfois lorsqu’elle est va moins bien. L’environnement est plus calme et, en tant que superviseure, elle travaille plus à l’arrière, ce qui lui plait beaucoup.

«Quand tu réalises que tu as besoin d’aide et que tu en veux, demande de l’aide! Dis-le à tes amis, n’hésite pas.»

Parles-en!

L’aide professionnelle offerte par le CRSMT et le CSEPR a été une bénédiction pour elle. Steven Charbonneau a pour sa part été aidé par les médecins de CouchMD, un service de télémédecine pour la santé mentale. «Ça a sauvé ma vie», dit-il.

Le couple s’entend pour dire qu’il ne faut jamais hésiter à demander de l’aide quand on souffre d’anxiété et de dépression. «Je croyais que j’allais m’en sortir tout seul, mais non, poursuit M. Charbonneau. Il y a toujours une personne pour t’écouter, tu dois faire l’effort de demander de l’aide.»

«Quand tu réalises que tu as besoin d’aide et que tu en veux, demande de l’aide! Dis-le à tes amis, n’hésite pas. Je recommande fortement aux gens d’utiliser ces services [le CRSMT et le CSEPR]», déclare Mme Scharf.

Elle garde le cap en parlant avec sa meilleure amie, en travaillant, et en caressant ses «bébés» chiens.

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Photos

Tina Scharf souffre entre autres de dépression et d’anxiété. Après avoir été en arrêt de travail, elle a retrouvé un emploi grâce à l’aide de professionnels et elle se sent beaucoup mieux dans la vie et au travail. (Patrick Woodbury, Le Droit)

Tina Scharf et son mari Steven Charbonneau. (Patrick Woodbury, Le Droit)

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  • Date de création 14 novembre, 2022
  • Dernière mise à jour 14 novembre, 2022
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