Salon du livre de l’Île-du-Prince-Édouard : les auteurs sont ravis; les éditeurs un peu moins

Plusieurs auteurs l’ont affirmé, en plus des représentants de maisons d’édition : les élèves étaient très bien préparés à leur arrivée et à leur visite.  «Ils ne pensaient pas que nous étions des hygiénistes dentaires venus pour leurs dents.  Ils savaient qui nous étions, ils avaient lu nos livres.  Ce n’est pas comme cela partout où nous allons.»

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Jacinthe Laforest

IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne

 

 

 

Hélène Desputeaux, la maman de Caillou, et de tant d’autres personnages, a été charmée par son second passage au Salon du livre de l’Île-du-Prince-Édouard, après l’édition de 2019.  Elle était surtout heureuse de ne pas avoir été confondue avec une hygiéniste dentaire venue pour vérifier si les enfants avaient des caries.  «Les enfants étaient bien préparés.  Ils savaient qui nous étions.  Ce n’est pas comme cela partout», a-t-elle confirmé, avec beaucoup d’humour.

«Je suis très contente de ma participation.  Pour moi, avant tout, un salon, c’est la rencontre avec les enfants.  Si on vend des livres, c’est du glaçage.  Et nous en avons vendu beaucoup donc, nous sommes doublement heureux, surtout après cette pandémie.»

Hélène Desputeaux, accompagnée de son mari Michel Aubin, a fait des présentations dans les six centres scolaires et communautaires, «de Tignish à Souris», précise Michel Aubin, avec la fierté d’avoir fait l’Île presque d’un bout à l’autre et d’avoir rencontré des jeunes publics de pratiquement partout dans la province.  Ce retour auprès du public cible de Desputeaux + Aubin (leur maison d’édition) arrive après deux années de disette sur le plan des rencontres.

À un kiosque un peu plus loin, une autre auteure confirme.  «Je confirme, dit Mireille Messier, les enfants étaient bien préparés.  Ils avaient lu les livres, ils savaient ce qu’était un auteur, un illustrateur et ils avaient de très bonnes questions.  J’ai rencontré des élèves de l’École-sur-Mer, de Greenfield, de François-Buote, de La-Belle-Cloche et j’ai trouvé que toutes les écoles avaient fait un travail remarquable.»

Même si c’était sa toute première présence en personne au Salon du livre de l’Île-du-Prince-Édouard, elle avait participé à des présentations virtuelles l’an dernier et elle était donc déjà un peu connue.

Du côté de Bouton d’or Acadie, même son de cloche.  «Plusieurs auteurs ont souligné à quel point les enfants étaient bien préparés», dit Louise Imbeault, propriétaire.  Non loin d’elle, Marie-France Comeau s’insère dans la conversation : «Il faut le mentionner.  Les enfants posaient des questions très pertinentes.  Ils savaient ce qu’étaient les auteurs, les illustrateurs.  C’était vraiment agréable», dit l’artiste.

Pour Lori MacAdam, membre du comité de programmation du Salon du livre, le travail des mentors en littératie a fait toute la différence.

Les maisons d’édition repartent «un peu déçues»

À La Grande Marée, la maison d’édition où plusieurs ouvrages de Georges Arsenault ont été publiés, le propriétaire Jacques Ouellet repart un peu déçu.  «Ce n’est pas seulement ici à ce salon.  Partout, depuis que les salons du livre ont repris, on a vu une réduction.  La pandémie n’est pas finie.  Les gens ont encore un peu peur.  Nous étions au salon d’Edmundston en avril et nous avons attrapé la COVID.  Ça circule encore», dit Jacques Ouellet.

C’est sa maison d’édition qui publie «Les Acmaq», une série de trois tomes (à ce jour) inventée par Diane Carmel Légère, celle qui a écrit il y a déjà très longtemps La Butte à Pétard.  Les Acmacs, (Acadien-Mi’kmaq) explique-t-elle, ce sont des lutins qui vivent cachés dans les marais.  «Ils vivent très vieux donc ils sont témoins de beaucoup de choses.  C’est une autre façon d’aborder l’histoire acadienne», dit l’auteure.

Une autre maison d’édition qui repart quelque peu insatisfaite est «Les éditions McGray».  «C’était le fun de rencontrer les jeunes et de partager avec eux notre magie.  Notre mission, c’est de développer l’imaginaire pour forger les visionnaires de demain.  Nous avons fait de bonnes ventes du côté scolaire, mais malheureusement, le grand public ne s’est pas présenté.  C’est malheureux», dit Maryse Pepin, principale artisane, avec son conjoint Martial Grisé, des Éditions McGray.

Angèle Delaunois et Guy Parenteau des Éditions Isatis, sont tous deux satisfaits de leur voyage à l’Île.  «Pour nous, c’est un peu des vacances.»  Respectivement septuagénaire et octogénaire, Angèle et Guy commencent à considérer les étapes de la succession.  «Ce n’est pas facile de nous faire à cette idée, mais nous devrons y venir un jour.  C’est une maison bien établie, depuis presque 20 ans», disent les deux éditeurs, heureux de leur séjour.  «Chaque fois que nous sommes venus à votre Salon, ça a valu la peine.»

Même si, pour certains, le Salon du livre n’a pas totalement livré la marchandise, plusieurs espèrent avoir «semé une graine qui va grandir», comme le dit Hélène Desputeaux.

 

 

 

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Photos

 

Hélène Desputeaux lors d’une animation à la bibliothèque J.-Henri-Blanchard de Summerside.  Antoine Chaisson et Damien LeBlanc ont été captivé par l’histoire.

 

Hugo LeBlanc et son fils cadet Cédric, 2 ans, écoutent attentivement les histoires de Mireille Messier, tout comme Damien, 6 ans, Olivia, 8 ans et leur mère Jill LeBlanc.  Ils sont tous captivés.  Cette animation a eu lieu le jeudi 2 juin dans le cadre du Salon du livre de l’Île-du-Prince-Édouard.

 

Diane Carmel Léger était particulièrement fière que le premier tome de sa nouvelle série ait remporté le prix Antonine Maillet en 2019.  «C’est grâce à elle si j’écris», dit-elle.

 

Maryse Pepin dans son costume, avec une épée qu’elle a dessinée elle-même, car elle est artiste graphique en plus d’être auteure et mère de quatre enfants. Cette arme Seyrawyn-Calimacil date de 2019 et elle s’appelle Valhendyr, la juste.

 

Angèle Delaunois et Guy Parenteau des Éditions Isatis.

 

Angèle Delaunois a animé un atelier intitulé «Livres miroirs et livres fenêtres», au cours duquel elle a présenté des livres qui aident les enfants à apprivoiser des différences de culture, ou d’autre nature.  Cet atelier était commandité par la Coopérative d’intégration francophone de l’Î.-P.-É. Pain-Doré est l’histoire d’une fillette qui n’aime pas qu’on l’appelle Pain-Doré, à cause de sa peau qui a la couleur du sirop d’érable.

 

Lily Roy, à droite, et son amie Mila Young, avec l’auteure et illustratrice à la maison d’édition Bouton d’or Acadie, Nathasha Pilotte.  (Photos : J.L.)

 

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  • Date de création 8 juin, 2022
  • Dernière mise à jour 8 juin, 2022
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