RSNÉ : en matière de données linguistiques, il y a du chemin à faire en Nouvelle-Écosse

Sur papier, il n’y a pas de foyer de soins de longue durée francophone en Nouvelle-Écosse. C’est ce qu’affirme le Réseau Santé de la Nouvelle-Écosse qui aimerait que le gouvernement provincial bonifie ses données sur la langue pour mieux saisir les besoins des aînés acadiens et francophones.  

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Jean-Philippe Giroux

IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse

Le directeur général du Réseau Santé de la Nouvelle-Écosse (RSNÉ) mentionne qu’il est difficile de planifier des projets pour les aînés en Nouvelle-Écosse, faute d’informations. « Il y a très peu de données qui concernent la langue et, du coup, il y a très peu d’actions qui peuvent être développées, suite à la compréhension de ces données », précise Pierre Roisné.

C’est notamment le cas dans les foyers. Lorsqu’une personne fait une demande de placement en foyer de soins de longue durée, la langue n’est pas prise en note. « On ne va pas te demander quelle langue tu parles, explique-t-il, de manière qu’on puisse te diriger vers un foyer qui serait plus adapté à ta situation. »

D’ailleurs, il n’y a pas non plus de données linguistiques sur les membres du personnel de ces établissements. À l’heure actuelle, il serait presque impossible de revendiquer la désignation de sections destinées aux francophones comme l’ont fait d’autres provinces, dont l’Île-du-Prince-Édouard.

« Si tu me demandes [de nommer] des foyers francophones, dit-il, oui, effectivement, il y a le Foyer Père Fiset à Chéticamp, la Villa acadienne à Meteghan, mais ça, entre guillemets, on le sait, mais on ne peut pas le démontrer. Ça veut dire que, aujourd’hui, pour le système de santé, il n’y a pas de “foyers francophones”. »

Le directeur général mentionne qu’il s’agit de « l’enjeu fondamental » qui freine le progrès. Des données linguistiques serviraient notamment à bonifier l’offre de services en français dans les différentes régions acadiennes.

Trouver une solution

Pour tenter d’y voir plus clair, le RSNÉ a réalisé une étude en collaboration avec les gestionnaires des foyers des quatre coins de la province. Ces derniers ont effectué une autoévaluation facultative pour déterminer l’estimation du nombre de personnes qui s’expriment en français au sein de leur établissement.

La majorité des répondants, « de façon peu étonnante », viennent des foyers en région acadienne. Avec ces données, l’organisme a pu orienter ses activités vers les foyers qui ont montré un intérêt envers l’étude.

Pour avoir un portrait exhaustif de la population d’expression française dans les foyers, l’organisme souhaite que le ministère des Aînés et des Soins de longue durée aborde cet enjeu, et ce, en élaborant «une politique de données».

Pour créer le « village » 

Le Regroupement des aînés de la Nouvelle-Écosse et le RSNÉ ont entrepris, en 2017, une étude au Foyer Père Fiset à Chéticamp, un milieu de soins de longue durée avec une forte proportion de francophones. Le but était de voir comment ce foyer pourrait servir d’exemple.

En se fiant sur les activités déjà en place dans le foyer du Cap-Breton, les organismes communautaires ont mis sur pied le projet du Village culturel afin de faire vivre la langue et la culture acadienne et briser l’isolement.

Jusqu’à maintenant, divers ateliers et activités ont été organisés notamment dans le sud-ouest, mais aussi ailleurs en province. Le RSNÉ aimerait viser d’autres régions acadiennes dans la nouvelle année, dont Isle Madame.

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  • Date de création 30 janvier, 2023
  • Dernière mise à jour 30 janvier, 2023
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