Rivières, le grand nettoyage estival

Nettoyer les cours d’eau, planter des arbres, installer des passes à poisson, durant l’été, les 24 groupes de bassins versants de l’Île-du-Prince-Édouard vont travailler d’arrache-pied sur le terrain. Pour eux, c’est la période la plus occupée de l’année.

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Marine Ernoult

IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne

 

 

 

À l’approche de l’été, les groupes de bassins versants de l’Île-du-Prince-Édouard se mettent en ordre de marche. À partir du 1er juin, ils engageront une course contre la montre pour nettoyer les cours d’eau de la province, planter des arbres, revégétaliser les rives, réparer et installer des passes à poissons. Saumons, truites et gaspareaux pourront ainsi remonter les rivières pour se reproduire.

«Avant le 1er juin et après le 30 septembre, on ne peut pas entrer dans l’eau à cause des poissons migrateurs. On a une fenêtre de moins de quatre mois pour abattre un énorme travail», explique Heather Laiskonis, directrice générale de la Prince Edward Island Watershed Alliance. L’organisme représente les 24 groupes qui gèrent les 250 bassins versants de la province.

Des centaines de saisonniers vont enfiler leurs bottes et prêter main-forte à la quarantaine d’employés permanents. «On est toujours à la recherche d’étudiants intéressés par des jobs d’été en plein air», souligne Heather Laiskonis.

Les groupes vont également organiser de nombreux évènements de sensibilisation du public. «Peu de gens savent ce qu’est un bassin versant, et encore moins de monde connaît notre existence et notre rôle, affirme Heather Laiskonis. On contribue pourtant à protéger la qualité de l’eau de nos rivières.»

Manque de régulations

Ce travail est loin d’être évident selon la responsable : «Seulement certaines parties des bassins versants sont protégées au niveau provincial ou fédéral, la plupart des terres appartiennent à des propriétaires privés avec lesquels il faut composer.»

Les groupes de bassins versants travaillent main dans la main avec les propriétaires, les agriculteurs, les forestiers, les pêcheurs, les gouvernements provinciaux et fédéraux.

«On se rencontre régulièrement, on tente de résoudre les enjeux de manière collective pour trouver des solutions qui conviennent à tout le monde», assure Heather Laiskonis.

La directrice générale prend l’exemple du partenariat Agri-Watershed. En collaboration avec les groupes de bassins versants, les agriculteurs mettent en place de meilleures pratiques afin de limiter les rejets polluants dans les cours d’eau.

Heather Laiskonis pointe néanmoins le manque de régulations et appelle à renforcer l’appareil législatif pour mieux encadrer l’utilisation des terres. À ses yeux, la loi qui impose une zone tampon de 15 mètres entre les activités agricoles et les cours d’eau est insuffisante.

«Avec l’augmentation continue de la population, le développement foncier et économique sur nos terres n’est pas assez encadré. Si on ne prend pas les mesures appropriées, ça va empirer dans les années à venir», prévient-elle.

 

 

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Photos

 

La rivière Hunter est l’un des nombreux cours d’eau de la province. (Photo : Marine Ernoult)

 

Heather Laiskonis est directrice générale de la Prince Edward Island Watershed Alliance. (Photo : Marine Ernoult)

 

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  • Date de création 12 mai, 2023
  • Dernière mise à jour 12 mai, 2023
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