Richibucto: Les citoyens demandent la fermeture de Coastal Shell Products

Les citoyens de Richibucto en ont tout simplement ras le bol de l’usine Coastal Shell Products dans leur cour arrière. Une bonne centaine d’entre eux ont manifesté leur dégoût lors d’une session d’information lundi. La rencontre a été houleuse et les échanges vitrioliques.

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Mario Tardif

IJL - Réseau.Presse – Acadie Nouvelle

L’entreprise se spécialise dans le séchage des déchets de coquillages de l’industrie de la pêche, dont le crabe, le homard et la crevette.

Installée à Richibucto dans un bâtiment de 2800 m2, l’usine est située à proximité du centre sportif, de l’école Soleil-Levant et du centre-ville. Elle dérange les citoyens depuis quelques années en raison des mauvaises odeurs émanant de ses installations.

L’entreprise a délégué son directeur général, Jamie Goguen, pour parler de son historique, de son fonctionnement, et pour répondre aux questions du public, dont une quarantaine avaient été préparées par écrit.

Mais les questions provenant de la salle n’ont pas tardé à se faire entendre.

Après que l’organisateur de la rencontre, le conseiller municipal Dennis Mazerolle, ait fait les présentations, quelques personnes dans la salle ont demandé où étaient les propriétaires. Les résidents présents ont semblé surpris de leur absence et ont fait part de leur mécontentement.

Ils étaient déçus de ne pas pouvoir poser des questions directement aux propriétaires de l’usine – dont ils ignorent l’identité, déçus de l’absence de réponses du ministère de l’Environnement, et déçus d’apprendre que le porte-parole de la compagnie présent à la réunion n’habite pas à Richibucto.

En fait, le directeur général de Coastal Shell Products a simplement mentionné que les propriétaires étaient du Nouveau-Brunswick.

Quelqu’un dans la salle a demandé si la compagnie avait l’intention de fermer ses portes à Richibucto. Jamie Goguen a indiqué que ça ne faisait pas partie des plans de l’entreprise.

Le directeur général a mentionné que des améliorations avaient été apportées à l’usine et que les odeurs étaient moins prononcées, ce qui a provoqué un désaccord général de la salle.

Sa présentation a été parsemée de questions et commentaires de la part du public.

«Qu’est-ce que les propriétaires sont prêts à faire pour que nous puissions profiter de nos propriétés afin qu’on puisse aller marcher et enfin respirer?», a demandé une dame, sous les applaudissements. Elle n’a reçu aucune réponse.

Une heure et demie après le début de la réunion, le député provincial de Kent-Nord, Kevin Arseneau, a pris la parole. Il a reconnu que Coastal Shell Products – qui emploie 24 personnes à temps plein – respecte la loi sur le plan environnemental.

«Mais ce n’est pas ça la question qui est posée ce soir. La qualité de vie et le potentiel de cette communauté sont sérieusement affectés par la présence de cette usine», a déclaré le député, provoquant ainsi des applaudissements de la salle.

«Ce que je vous demande, c’est simple, a-t-il indiqué en s’adressant au directeur général de l’usine. Tant et aussi longtemps que le problème d’odeur n’est pas réglé, il faut l’arrêter.»

Il approuvait ainsi la proposition d’une personne dans la salle qui demandait à Coastal Shell Products de cesser ses opérations jusqu’à ce que l’Université de Moncton et une autre de la Nouvelle-Écosse trouvent une solution au problème d’odeurs nauséabondes.

Le député Arseneau a indiqué que d’autres députés lui ont déjà parlé de ces odeurs. Il a indiqué qu’il était prêt à «ouvrir des portes» à Fredericton pour aider l’entreprise à délocaliser l’usine ou à mettre en place un système qui permettrait de se débarrasser des odeurs une fois pour toutes.

Le représentant de Coastal Shell Products s’est dit ouvert à cette possibilité. «J’apprécie l’offre, a-t-il dit. On ne veut pas nuire à la qualité de vie des personnes de Richibucto», a précisé Jamie Goguen.

«La population n’est pas prête à continuer de subir ce qui se passe présentement et les solutions que l’on semble apporter jusqu’à maintenant n’ont pas porté leurs fruits, a fait savoir l’ex-maire de Richibucto, Roger Doiron. À l’heure actuelle, la seule solution que vous devez faire, tant et aussi longtemps que vous n’aurez pas de solutions à proposer à la population, c’est de fermer les portes.»

L’atmosphère était parfois hostile, mais respectueuse malgré tout, car les gens ont applaudi Jamie Goguen à la fin de sa présentation.

Formation d’un comité

Puisque le conseil municipal semble avoir les mains liées et que Coastal Shell Products respecte les lois environnementales, un comité local sera formé pour trouver des solutions à la situation qui perdure à Richibucto. «Je ne fais que collecter les noms et les adresses courriel pour l’instant, a dit en riant Cindy LeBlanc-Richard. On a besoin de recherches, de faits, de preuves et de gens. On a besoin de travailler ensemble», a-t-elle mentionné lors de la réunion.

Vingt-cinq personnes avaient déjà fourni leur nom avant la fin de la rencontre.

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Photo :

Légende : Quatre membres du conseil municipal de Richibucto, dont la mairesse Stella Richard à gauche, lors de la rencontre de lundi soir à Richibucto.

Crédit : - Acadie Nouvelle: Mario Tardif

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  • Date de création 23 juin, 2022
  • Dernière mise à jour 23 juin, 2022
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