Relever le défi de l’école à distance

À l’Île-du-Prince-Édouard (Î.-P.-É.), l’école à la maison n’est pas toujours évidente pour les parents quand il faut jongler entre le télétravail et le travail scolaire. La famille Urier de Cornwall, près de Charlottetown, témoigne.

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Marine Ernoult

Initiative de journalisme local - APF – Atlantique

Il a fallu près de deux semaines à Gregory Urier, directeur des services administratifs au ministère des Anciens Combattants et père de deux enfants de 3 et 7 ans, pour trouver ses marques et relever le défi de l’apprentissage à domicile. Encore aujourd’hui, le Franco-Canadien n’est pas sûr de pouvoir utiliser le terme «école à la maison». «On est des parents, ce n’est pas notre métier, alors on s’adapte comme on peut. C’est plus difficile, car nos enfants nous prennent moins au sérieux que leurs enseignants.»

Au début de la pandémie, Gregory Urier et sa femme Melissa ont également dû trouver les mots justes pour expliquer à leurs enfants ce qu’était ce «gros bobo», selon les mots de leur fille de 3 ans. «On a répondu simplement à leurs questions sur le virus, les règles de distanciation sociale et d’hygiène à respecter, raconte Gregory Urier. On a de la chance , car ils ont vite compris et intégré la situation.»

Garder une routine

Le couple a choisi de ralentir le rythme en cette période exceptionnelle. Ils n’ont pas voulu imposer à leurs enfants un emploi du temps fixé sur celui de l’école ou de la garderie. Leur fille Emma et leur fils Benjamin se lèvent généralement vers 7h30. Ils travaillent environ une heure chaque matin, de 9h30 à 10h30, et l’après-midi, ils font des activités à l’extérieur et du bricolage. «On essaye de garder une certaine routine et de limiter le plus possible le temps d’écran», mentionne Gregory. Benjamin, 7 ans, a également chaque semaine une heure de tutorat en ligne donnée par une élève de 10e année.

Pour assurer la continuité pédagogique, l’école François-Buote de Charlottetown leur fournit chaque semaine du matériel. Chaque jour, l’enseignante de Benjamin suggère aussi des activités et des devoirs. «Elle est très disponible. On peut la contacter par courriel; elle a un blog sur lequel il y a de nombreuses ressources». Le père de famille espère que les notions apprises à la maison seront réévaluées à la réouverture des classes afin de mettre en place du tutorat ou des cours de rattrapage pour les élèves qui en auront besoin.

Hâte de retrouver l’école

Les parents doivent jongler entre le travail scolaire et leur propre travail, s’occuper des courses et de la maison. Et surtout, rester patients. «L’école manque beaucoup à mon fils; il sautera de joie quand elle rouvrira», assure Gregory Urier. En attendant, le couple se lève chaque matin vers 5h30 pour travailler avant le réveil des enfants, idem le soir une fois qu’ils sont couchés, parfois jusqu’à 23h . «La priorité, c’est Benjamin et Emma. La situation est suffisamment difficile pour eux, on ne peut pas les laisser seuls la journée, souligne-t-il. Et la fin de semaine, on ne travaille pas, on fait une pause mentale pour être 100% avec eux.»

Mais il ne cache pas sa hâte de retourner au bureau. «On a su s’adapter, tout se passe bien à la maison, on s’entend bien, mais j’ai du mal avec le télétravail. Le virtuel c’est dur pour créer une dynamique d’équipe».

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PHOTO : Famille Urier : Gregory Urier et son épouse Melissa utilisent le matériel pédagogique envoyé par l'école François-Buote de Charlottetown pour faire cours chez eux à leurs deux enfants, Benjamin, 7 ans, et Emma, 3 ans. Courtoisie

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  • Date de création 24 avril, 2020
  • Dernière mise à jour 24 avril, 2020
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