Refoulement d’égout à Saint-Jacques: des citoyens au bout du rouleau

Trois mois après le passage de la tempête qui a frappé Edmundston le 29 juin, plusieurs sinistrés continuent de se sentir laissés à eux-mêmes.

_______________________

Bobby Therrien

IJL – Réseau.Presse – Acadie Nouvelle

Éric Desroches, coprésident d’un comité de citoyens du secteur Saint-Jacques qui ont été particulièrement affectés par la tempête, indique que plusieurs personnes sont encore ébranlées par l’ampleur des dégâts et craignent de nouveaux dommages chaque fois qu’il y a un risque de précipitations abondantes.

«Encore dernièrement, il y a des gens qui étaient en vacances dans la région de Montréal et quand ils ont vu que l’ouragan Lee s’en venait, ils ont arrêté leur voyage et sont revenus chez eux parce qu’ils avaient peur d’avoir de l’eau dans leur sous-sol. C’est épouvantable. On ne peut pas vivre comme ça.»

Plusieurs personnes qui ont été victimes de refoulement d’eau et d’égout dans leurs demeures reprochent à la Ville d’Edmundston de ne pas en avoir assez fait pour les rassurer, particulièrement dans les jours qui ont suivi la tempête.

«Il y a beaucoup de citoyens qui se demandent concrètement ce que la Ville a fait pour eux. C’est sûr qu’ils ont fait des choses comme mettre des pompes sur le bord du chemin, sauf qu’on a une problématique et il faut trouver une solution», a raconté M. Desroches.

De plus, le coprésident du comité de citoyens de Saint-Jacques a appris que plusieurs résidents du quartier n’ont pas obtenu d’aide financière par l’entremise du programme d’aide en cas de catastrophe de l’Organisation des mesures d’urgence du Nouveau-Brunswick.

«Personnellement, je n’ai pas encore reçu de lettre me disant que l’on allait être indemnisé ou non, mais on a eu vent que plusieurs ont reçu des lettres (de refus) leur disant qu’ils n’avaient qu’à se ramasser une meilleure police d’assurance ou à mieux se protéger. C’est terrible quand on y pense.»

«De tous les citoyens qui ont appliqué, je n’en connais aucun, au moment où l’on se parle, qui a reçu de l’argent ou une réponse positive.»

Le comité se demande encore si la Municipalité d’Edmundston acceptera de mettre en place un régime d’indemnisation aux sinistrés qui auront encaissé un refus du gouvernement du Nouveau-Brunswick.

«Si le gouvernement provincial ne donne pas une cent, on se tourne vers où? Il y en a dont les assurances paient une partie, il y en a qui ne paient pas du tout et il y en a qui ne sont pas assurables. Il y a plein d’histoires qui circulent dans le quartier en ce moment. On se demande à quel moment viendra cette étape-là.»

En réponse à cette demande, le maire d’Edmundston, Eric Marquis, a mentionné que le travail de la compagnie d’assurance de la Ville n’était pas terminé. Il a ajouté avoir eu vent des lettres envoyées aux résidents de la part de l’OMUNB, mais qu’il n’en savait pas plus.

«On n’a pas cette information. Ça vient de la Sécurité publique et on ne nous partage pas cette information.»

De son côté, l’Organisation des mesures d’urgence a indiqué que pour être admissibles à une aide à la réinstallation ou au rachat dans le cadre du programme d’aide financière en cas de catastrophe, les dommages à la propriété doivent dépasser 50% de la valeur estimée de la propriété en un seul événement ou dépasser 80% de la juste valeur marchande de façon cumulative pour toutes les demandes du genre.

Selon l’OMUNB, une propriété située dans une zone inondable qui a été désignée après la construction de la résidence principale pourrait être éligible à un rachat si elle remplit les conditions du programme. Si la zone inondable a été désignée avant la construction de la résidence principale, la propriété n’est pas éligible si elle est touchée par une inondation.

De plus, le programme d’aide financière en cas de catastrophe ne couvre que les pertes non assurables. Dans le cas où un propriétaire possède une assurance qui couvre les dommages, ou aurait pu souscrire une assurance, mais ne l’a pas fait, il n’est pas éligible.

Un problème potentiel déjà identifié?

Quelques rencontres ont eu lieu au sein d’un comité de travail composé de citoyens, d’élus de la ville d’Edmundston et d’employés municipaux. M. Desroches a qualifié ces rencontres de positives, même si les résidents de Saint-Jacques souhaitent que le dossier évolue assez rapidement.

Une étude hydraulique du réseau d’eau et égout de ce secteur est d’ailleurs en cours. Les résultats devraient être connus au printemps.

«On sait que ce n’est pas un projet qui va prendre deux ou trois semaines (…) On a des discussions animées autour de la table, on apporte des suggestions alors on verra ce qui sera retenu.»

Même si l’étude hydraulique offrira un portrait plus clair des raisons expliquant les nombreux refoulements dans les résidences du secteur Saint-Jacques, au moins une piste a été identifiée.

L’une d’entre elles concerne la façon dont certains systèmes de gouttière et d’évacuation d’eau ont été installés sur certaines propriétés.

«Il y a beaucoup d’hypothèses qui sont ressorties et plus on avance dans le diagnostic, plus on réalise certaines choses. Une des choses que les citoyens nous ont mentionnées, est que plusieurs personnes ont des descentes de gouttière qui vont directement dans la terre et on suppose que ce serait branché sur le système sanitaire. Il faut que cette partie soit vérifiée.»

Pour le maire Marquis, il ne s’agit toutefois que d’une partie de la réponse. Il est convaincu qu’il existe plusieurs éléments qui expliquent ces refoulements.

«Il reste à voir ce qui va ressortir de l’étude (hydraulique) de Roy Consultants et, à partir de là, prendre les mesures pour que ça ne se reproduise pas.»

 

-30-

 

 

Photos

Légende : Une tempête a causé des inondations à divers endroits à Edmundston en juin.

Crédit : - Acadie Nouvelle : Bobby Therrien

 

  • Nombre de fichiers 2
  • Date de création 2 octobre, 2023
  • Dernière mise à jour 2 octobre, 2023
error: Contenu protégé, veuillez télécharger l\'article