Rapport du Secrétariat aux affaires acadiennes et francophones : le ministre Gilles Arsenault réagit aux préoccupations de la SAF’Île

Le rapport annuel 2022-2023 du Secrétariat aux affaires acadiennes et francophones, sur l’application de la Loi sur les services en français, a été présenté le 16 novembre au gouvernement de l’Île-du-Prince-Édouard.  Dans notre parution du 22 novembre, nous avons pu inclure les réactions et demandes de la SAF’Île.  En raison de nos délais de production, nous n’avons pas été en mesure de publier les réactions du ministre responsable, Gilles Arsenault, dans ce même numéro. Voici donc ces réactions, en suivi du dossier.

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Jacinthe Laforest

IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne

 

 

Contrairement à la SAF’Île, qui aimerait voir plus de données dans le rapport annuel sur l’application de la Loi sur les services en français, et plus d’indices pour mesurer les progrès, le ministre responsable des Affaires acadiennes et francophones, Gilles Arsenault, estime que le rapport en question est très complet.

«En tant que nouveau ministre responsable, j’ai étudié le rapport et je trouve qu’il dit ce qu’il doit dire», résume-t-il en quelques mots.

Participer à la mise en œuvre de la Loi

Dans notre article de la semaine dernière, nous avons énuméré quelques souhaits de la SAF’Île, entre autres celui de «Participer à la mise en œuvre de la Loi» à tous les niveaux.

À l’effet que la SAF’Île avait placé une demande pour rencontrer le cabinet, sans intermédiaire, le ministre Arsenault a expliqué ce qui suit : «J’ai rencontré la SAF’Île au tout début de mon mandat ainsi que le comité consultatif de la communauté acadienne et francophone.  C’étaient des rencontres très productives et c’est à ce niveau-là que les échanges se font, avec le CCCAF et le ministre.  Ce n’est pas nécessairement la procédure de rencontrer le cabinet à moins qu’il y ait une demande particulière avec un agenda particulier.  Le cabinet ne rencontre pas nécessairement les organismes communautaires.  Le cabinet est là pour discuter au niveau provincial et chaque ministère s’occupe de son secteur», rappelle le ministre Gilles Arsenault.

Selon lui, le Comité consultatif de la communauté acadienne et francophone est très actif sur le terrain et les rencontres vont se poursuivre à ce niveau.

Plus de transparence sur les transferts fédéraux

Comme mentionné plus tôt, le ministre Arsenault estime que le rapport annuel est très complet.  Pour lui, il n’est pas nécessaire d’inclure les montants des transferts fédéraux dédiés aux services en français dans divers secteurs.  «Il n’y a pas de cachette.  L’argent qu’on reçoit pour la francophonie est utilisé pour la francophonie», affirme-t-il.

Il y a pourtant eu des désaccords à ce propos entre la Commission scolaire de langue française et le gouvernement provincial dans le passé.  Cela avait même mené la CSLF, en 2018, à mettre en demeure le gouvernement provincial de lui verser les montants qu’elle estimait lui être dus.

Dans un article publié en mai 2019, La Voix acadienne rappelait que depuis 2013, la CSLF reprochait  à la Province d’utiliser à mauvais escient les fonds du Programme des langues officielles dans l’enseignement (PLOE), évalués à 1,5 million de dollars par année.  D’après la CLSF, le gouvernement de l’Île utilisait ces fonds pour payer des salaires d’enseignants; un usage non conforme au programme, qui vise à assurer la même qualité et la même quantité de services aux élèves francophones qu’aux anglophones.

Dans ce contexte, on peut supposer que l’inclusion des transferts fédéraux dans le rapport annuel de la Loi (en vigueur depuis 2013 justement) aurait été utile.

Plus de chiffres pour mesurer les progrès

Par rapport au nombre de mots traduits en 2022-2023, le plus bas en cinq ans, le ministre Arsenault ne s’en formalise pas.  «On ne s’amuse pas à traduire des informations qui ont déjà été traduites, juste pour avoir plus de mots traduits.  Pour ce qui est de la formation linguistique, c’est une belle nouvelle que le nombre d’inscriptions augmente.  Je ne serais pas prêt à diffuser des statistiques sur la progression des niveaux atteints, surtout si les personnes inscrites ne sont pas dans des postes désignés bilingues.  Elles s’inscrivent sur une base volontaire.» Le ministre craint, entre autres, que la popularité de la formation linguistique ne diminue si on y associe une pression de performance.

D’ici les vacances de Noël, le ministre Arsenault prévoit que la province va dévoiler environ 12 nouveaux services (en ligne) dans trois domaines en particulier : en santé, éducation ainsi que transport et infrastructure.  «Cela portera à 31 le nombre de services désignés», rappelle le ministre.

Il reconnaît qu’il puisse se produire des absences et des interruptions dans les services désignés bilingues.  «Ce n’est pas tant un problème de langue que de ressources humaines.  Il y a des pénuries partout», dit le ministre.

Gilles Arsenault n’est pas prêt à recommander qu’un poste de navigateur des services en français soit créé par le gouvernement provincial.  Selon lui, l’information circule très bien.  Les clients potentiels sont informés des services offerts selon lui, par les réseaux établis.  Il ne se formalise pas que l’Île branchée, une infolettre qui n’est plus distribuée depuis environ quatre ans, soit encore listée dans le rapport annuel comme une façon de rejoindre les gens.  «Ça n’enlève rien à personne», dit-il.

Le ministre rappelle enfin que le Comité consultatif de la communauté acadienne et francophone existe depuis 1977 et que c’est encore le mécanisme de choix pour interagir avec le gouvernement provincial.

 

 

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Photos

 

Gilles Arsenault, ministre responsable des Affaires acadiennes et francophones de l’Î.-P.-É.

 

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  • Date de création 28 novembre, 2023
  • Dernière mise à jour 28 novembre, 2023
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