Ramshackle ou une exploration des modes de vies alternatifs ténois

Mais c’est bien plus que cela : sans le dire explicitement, le livre se révèle être une déclaration d’amour à Yellowknife et à ses citoyens. De plus, le livre est aussi un éloge de la vie simple, et tout au long de son récit, on sent un certain renoncement à la vie matérialiste.

Cette idée est particulièrement présente dans les moments où le couple, habitué à dormir dans la voiture, est intimidé par la grandeur des maisons luxueuses lorsqu’ils commencent à faire du gardiennage. « À la fois parce qu’on ne se sentait pas à notre place, et aussi parce qu’il y avait tout simplement trop d’espace ».

Le récit est ponctué de fréquentes incursions dans le contexte historique de Yellowknife et de brèves explications sur certaines particularités de la vie dans la capitale ténoise comme, par exemple, l’eau camionnée ou les seaux hygiéniques (avec un guide d’utilisation pratique), communément appelés honey buckets.

Plusieurs pages sont consacrées au lieu qui s’est avéré déterminant dans l’affection que l’auteure a développée pour la ville : le Woodyard. Alison McCreesh part du principe qu’une partie de l’histoire du Woodyard est inspirée du livre de Fran Hurcomb : Old Town, a photographic Journey through Yellowknife’s defining neighbourhood.


L’influence du Woodyard sur la vie d’Alison est l’un des aspects les plus proéminents du livre. Si dormir dans sa voiture peut être romantisé, l’écrivaine insiste sur le fait qu’avec les moustiques et la pluie, ce n’était « pas vraiment le rêve de vanlife qu’on s’imagine. »
Les grandes maisons du gardiennage semblaient également ne pas faire partie de l’environnement du couple. C’est en entrant pour la première fois au Woodyard qu’ils ont ressenti quelque chose de spécial.

Aujourd’hui, près d’une décennie et demie plus tard, elle confie à Médias ténois que cette époque fait partie de ses meilleurs souvenirs. « Quand on a trouvé le Woodyard, puis ces petits shacks et le fait qu’on pouvait vivre de façon alternative, on est vraiment tombé en amour. C’est ça, vraiment, le sentiment de se dire que c’était ce qu’on voulait et de se reconnaitre dans ce style de vie. »

Elle souligne la pureté de l’esprit communautaire qui régnait entre les voisins des petites cabanes.
« J’imagine que ça prédispose à ça quand tu vis avec des petites maisons plus rapprochées. Ce n’est pas chacun sa maison, chacun son terrain. On partage des airs communs et on vit dehors un peu plus quand c’est plus petit. Tout le monde se côtoyait avec les petits chemins qui se promenaient entre les maisons. On avait notre petite cabane et on était vraiment heureux. On se sentait comme si on était chez nous. »

Dans les pages du livre, elle explique aussi qu’une raison pour laquelle Woodyard a survécu aussi longtemps est qu’il se trouve sur des terres provinciales et n’est pas sous la juridiction municipale. Elle rappelle toutefois que plus tard, en 2015, le terrain a été transféré au ministère des Affaires municipales et communautaires et avoue sa crainte pour l’avenir de ce lieu.

À présent, Alison McCreesh est en train de terminer une nouvelle bande dessinée dont la publication est prévue pour 2024. L’auteure révèle que l’histoire s’étend sur dix ans et commence par l’époque où elle faisait de l’autostop autour de Dawson, dans le Yukon, et, plus tard, à l’époque où elle est devenue mère, et en racontant également ses nombreuses expériences au Nunavut.

« C’est une histoire avec des endroits où beaucoup de gens n’ont pas nécessairement eu l’occasion de voyager, puis pour qui ça peut paraitre être un peu l’aventure ou un peu exotiques », dit-elle.

L’auteure franco-ténoise conclut que « c’est quand même une histoire très universelle de la vingtaine, de passer de l’aventure à un peu plus des responsabilités d’adulte, c’est sur cette transition là ».

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  • Date de création 18 août, 2023
  • Dernière mise à jour 3 décembre, 2023
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