Protéger Dinàgà Wek’èhodì

Finaliser les négociations pour faire de Dinàgà Wek’èhodì une aire protégée vient en tête de liste des objectifs de conservation du gouvernement ténois.

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Denis Lord

IJL – Réseau.Presse – L’Aquilon

 

C’est ce que révèle le document Territoire en santé, population en santé – Priorités du GTNO pour le réseau de conservation des TNO 2023-2028, rendu public le 5 octobre dernier. Le document identifie les étapes nécessaires pour conclure des démarches de protection déjà amorcées, mais souligne aussi des actions à poser pour consolider le réseau ténois.

Les priorités établies s’appuient sur un sondage auprès du public mené en 2021 et une consultation des partenaires et intervenants faite l’année suivante.

Pour la culture et la biodiversité

Le projet d’aire protégée Dinàgà Wek’èhodì couvre une superficie de 790 km² dans la partie septentrionale du bras nord du Grand lac des Esclaves. En 2008, le lieu a été proposé pour protection par le gouvernement tli?cho sur recommandations de ses ainés, en raison de sa signification culturelle, parce qu’il accueille de nombreuses espèces en péril (carcajou, caribou…) et constitue une halte migratoire pour de nombreux oiseaux.

Un groupe de travail avait été formé en 2010, qui comprenait entre autres plusieurs entreprises de tourisme d’aventures. La présidente de Narwal Northern Adventures, Cathy Alooloo, dit en avoir démissionné à cause du trop grand pouvoir décisionnel donné au fédéral, en pleine époque de dévolution, et d’un manque de respect des entreprises.

« Nous nous étions fait dire que les entreprises de plein air qui étaient déjà sur place seraient privilégiées, se rappelle-t-elle. Et deux ans plus tard, ils ont dit qu’ils avaient fait une erreur et que les gens comme nous, qui opéraient dans ce secteur depuis des décennies, on devrait faire la file avec les autres pour avoir des permis, etc. »

Dinàgà Wek’èhodì fait partie d’une liste de candidates au titre d’aire protégée et bénéficiait d’une protection temporaire se terminant le 9 octobre dernier.

Entente-cadre

Rejoint au téléphone le 10 octobre, le président de la Nation métisse des Territoires du Nord-Ouest, Garry Bailey prévoyait que l’entente-cadre soit signée le lendemain, une information controversée.

Plusieurs organisations sont liées au projet, notamment les Dénés Yellowknives, la communauté de Behchoko et l’Alliance métisse du Slave Nord.

M. Bailey ne s’attend pas à ce que des différences de vue viennent miner le projet. « Nous sommes tous sur la même longueur d’onde, dit-il. Nous sommes unis. On va prendre une décision ensemble pour développer le Nord. » Comme rapporté par CBC, une compagnie basée en Alberta, Explor Silica, a un projet de mine en gestation dans le secteur de la future aire protégée.

« Ce n’est pas un problème, considère le président de la nation métisse, mais nous voulons être impliqués. »

Initiatives de conservation autochtones

De son côté, une source au sein du gouvernement des Territoires du NordOuest assure qu’il n’y aura pas de signature pour Dinàgà Wek’èhodì le 11 octobre.

L’évènement à l’ordre du jour, auquel doit assister le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Shane Thompson, est la signature du Cadre sur le financement de projets pour la permanence aux TNO, qui porte sur le soutien aux initiatives de conservation dirigées par les Autochtones.

« Cette initiative apportera des millions de dollars d’investissements à long terme aux Territoires du Nord-Ouest » a dit M. Thompson à l’Assemblée législative le 5 octobre dernier.

Dans le Dehcho

Des mécanismes de conservation et des ententes doivent également être établies dans le Dehcho pour quatre aires protégées déjà identifiées, dont la plus grande est Sambaa K’e, avec 10 600 km², comprenant entre autres une partie des cours supérieurs des rivières Muskeg, Arrowhead, Petitot, Poplar et Redknife.

Les autres sont Lue Túé Sulá (180 km²), Ka’a’gee Tu (9 600 km², une partie du bassin versant de la rivière Kakisa) et Ejié Túé Ndáde (2 180 km², dont du lac et de la rivière Buffalo). La protection temporaire de ces lieux est échue depuis 2020.

Des démarches sont aussi amorcées dans le bassin versant du Grand Lac de l’Ours.

Consolider le réseau

Le plan de conservation 2023-2028 du GTNO souligne aussi les actions qu’il devra poser pour soutenir les initiatives déjà en place.

On y stipule qu’il faut continuer à travailler avec les organisations et les groupes autochtones pour identifier de futures régions de protection pour l’habitat du caribou.

On y souligne l’importance de développer la recherche et la surveillance dans les aires protégées, et de développer des critères pour la sélection des aires candidates à la protection. Un état des lieux du réseau ténois de conservation doit être publié en 2024.

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Photos

Titre : 2023.10.13_Carte_dinagawekehodi_sitesheet_nologo_jan10_2018

Légende : Capture d’écran du plan

Titre : 2023.10.13_Carte_Capture d’écran du plan_2023-10-10 145826

Légende : Capture d’écran du plan

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  • Date de création 15 novembre, 2023
  • Dernière mise à jour 15 novembre, 2023
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